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Street Fabulous : « Nous sommes présents pour chaque génération »

Street Fabulous : « Nous sommes présents pour chaque génération »

Quels sont les points communs entre les titres « Thug Life » de Kery James, « Game Over » de Booba, « Paname Boss » de La Fouine et « Canne à pêche » de Kekra ?

Ils sont tous produits par le collectif de producteurs Street Fabulous, originaire de Bruxelles. Certifié 19 fois disque d’or, 18 fois disque de platine et, consécration ultime, disque de diamant, Street Fab a écoulé 4 millions d’albums au total. Rencontre avec son fondateur, Oz.

Comment as-tu commencé la musique ?

J’ai découvert le Hip-Hop vers l’âge de 12, 13 ans. J’ai toujours été attiré par la musique venue d’outre-Atlantique. A 14, j’ai commencé à faire du son. C’est devenu de plus en plus sérieux. A 20 ans, j’ai monté ma structure. Influencé par Timbaland, Dr Dre et Scott Storch, je voulais bâtir une équipe de producteurs afin d’obtenir une concurrence positive. 2001 marque la naissance de Street Fabulous, avec Amir, mon premier associé. Nous avons ensuite commencé à recruter des compositeurs. Trois ans plus tard, l’équipe de base, avec Prinzly, Youssef et Oneshot, était installée.

C’est à ce moment que vous vous tournez vers le marché français…

Effectivement. Au milieu des années 2000, il ne se passait pas grand chose en Belgique sur le plan marketing. Nous avons donc pris l’initiative d’intégrer le marché français. Franck Boga d’Hostile Records et Benjamin Ifrah, qui travaillait à l’époque pour Lickshot de Sébastien Farran (Ndlr : l’ancien manager de JoeyStarr) se sont occupés du co-management de notre boite, en coédition avec Because Music.

Thug Life correspond à un retour gagnant pour la Mafia k’1 Fry

Avant de réaliser votre premier hit pour Kayliah (le morceau Belly Dance en 2005), vous avez d’abord fait vos preuves dans la « street »…

Oui, nous avons commencé à avoir du buzz avec Dontcha. Puis, nous avons placé la prod de Délinquante Musique pour Lino. La connexion avec ce dernier s’est faite par le biais d’Hostile. Lino nous connaissait déjà grâce à Dontcha. Pour Délinquante Musique, nous lui avions envoyé une palette de 4 ou 5 sons. Une semaine plus tard, nous étions en train d’enregistrer en studio avec lui.

Vous avez collaboré avec bon nombre de têtes d’affiche du rap français. Notamment Kery James…

Pour Kery, Oneshot a produit le gros classique Thug Life, qui clôture l’album Jusqu’à la mort de la Mafia k’1 Fry. Cette collaboration s’est faite de manière assez spontanée, sachant que nous avions déjà des rapports avec d’autres personnes du collectif val-de-marnais. Ce titre correspond à un retour gagnant pour la Mafia k’1 Fry.

Quelques mois plus tard, vous placez 5 prods pour l’album 0.9 de Booba. Comment êtes-vous entré en relation avec l’ancienne moitié de Lunatic ?

Via Myspace, en tchatant. A l’époque, nous avions participé à un dîner organisé par Puff Daddy, à Paris, auquel Booba se trouvait. Il connaissait notre travail. Il avait posé sur Ne me parle pas de rue, en featuring avec Mac Tyer pour l’album Le Général. Nous avons d’abord placé Garcimore sur Autopsie 3, titre qu’il a remis sur 0.9. Malheureusement, cet album n’a pas rencontré le succès attendu. C’était un projet trop avant-gardiste…

Aujourd’hui, l’entité Street Fabulous est signée chez Universal…

Oui. Nous avons renforcé le côté édition de la boite, en faisant notamment des co-éditions avec différents partenaires, comme Strictly Confidential. Universal attend qu’on place un maximum de morceaux. De son côté, la maison de disques doit nous mettre en contact avec des gens, nous placer sur des séries ou au cinéma. Côté administratif, c’est elle qui gère. Mon associé Amir fait signer les contrats d’éditions à tous les compositeurs. Universal récupère les droits là où ils traînent.

Je considère Hamza comme mon petit frère

Quels sont les derniers compositeurs ayant rejoint votre équipe ?

Nous avons signé le Parisien Ogee Handz, Dick-C d’Amiens, puis So-Loud en 2012. C’est d’ailleurs ce dernier qui a placé J’avais pas les mots pour La Fouine. J’étais persuadé que ce titre serait un tube. J’avais d’ailleurs conseillé à Laouni de le prendre. Plus récemment, nous avons intégré Cucci et Saad, avec lesquels nous sommes en plein développement. Nous les avons repérés par le biais d’un casting sauvage sur Facebook.

Quel est l’album vous ayant rapporté le plus d’argent ?

Peut-être Dans ma bulle de Diam’s, album sur lequel on avait placé Big up. C’est encore une rencontre faite par le biais de Franck Boga et Benjamin Ifrah, dans les locaux d’Hostile. Mélanie avait entendu certains de nos titres et avait kiffé.

Vous êtes très attentif à la nouvelle génération. Vous avez par exemple travaillé avec Kekra…

Oui, nous cherchons à être présents pour chaque génération et à donner de la force à tout le monde. C’est Stephane Ndjigui de Because qui m’a fait écouter Kekra. Ils nous a ensuite mis en contact. Sinon, parmi les jeunes rappeurs, nous bossons avec Hamza, qui est issu de la scène bruxelloise. Je le considère comme un petit frère. Tous nos nouveaux compositeurs sont signés sur notre label d’éditions Trez Recordz où ils sont développés individuellement. C’est le cas de Ponko, qui a signé La sauce d’Hamza. Nous sommes aussi derrière le rappeur belge Slim Lessio, en co-prod avec Kore.

https://www.youtube.com/watch?v=bQa1Ln2nDLk

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