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Rim’K : « Je n’ai ni été un voyou, ni fait partie du banditisme… »

Rim’K : « Je n’ai ni été un voyou, ni fait partie du banditisme… »

A l’occasion de la sortie de son nouveau projet nommé Monster Tape, le vitriot s’est entretenu avec l’équipe de Booska-P…

C’est un peu comme un membre de la famille que l’on avait un petit peu perdu de vue, lorsqu’on le retrouve, c’est forcément avec le sourire. Près de 4 ans après la sortie de son dernier projet (Chef de famille en 2012), Rim’K frappe d’entrée en ce début d’année 2016 avec la sortie de la Monster Tape (disponible à partir du 15 janvier). Un projet attendu qui marque véritablement le retour de l’artiste aux affaires. Une actualité débordante pour le « Tonton » du rap français qui s’est confié sur son projet, son parcours, sa signature chez Millenium Barclay et ce qui fait son actualité devant les caméras de Booska P.

L’indépendance, c’est usant

S’il est resté productif avec de nombreux morceaux hors-série, Rim-K explique les raisons pour lesquelles il n’a pas sorti de projet depuis 2012 : « J’ai eu besoin de souffler parce qu’il y a eu des évolutions, des choses dans ma vie privée, ça m’a poussé à mettre un peu la musique de côté. J’ai aussi changé de label et de façon de travailler, j’ai été en indépendant pendant plus de 10 ans, je signais des chèques à mon nom…Aujourd’hui, j’ai rejoint Barclay. L’indépendance c’est usant. Même quand on a des résultats ça paye, ça demande beaucoup de sacrifices » explique-t-il.

Vitry est un berceau du banditisme

Avant de se donner corps et âme dans la pratique du Rap, sans avoir forcément de plan de carrière, Rim’K avait un mode de vie qui ressemblait à celui de beaucoup de jeunes de quartiers : « C’était la vie de cité mais je n’ai jamais été un voyou, ni fait de grosses peines. D’où l’on vient, c’est l’un des berceaux du banditisme. Sur une photo de classe, t’en as la moitié avec qui j’ai grandis qui ont fait 10 ans de prison. Nous, on a eu beaucoup de chance en rencontrant le rap très jeune parce que la ville était très productive dans le domaine. Tu écoutes, puis tu as envie de faire pareil…Au début c’est un kiff, puis tu finis par être passionné et toute ta vie tourne autour de ça » se rappelle-t-il.

Le succès se gère difficilement au début

Très attaché à son pays d’origine, Rim’K revient sur la force de ses liens avec l’Algérie :  » Je ne suis pas né en Algérie mais je passe beaucoup de temps là-bas. Quand j’avais 3 ans, mon père voulait rentrer définitivement en Algérie. On est tous rentrés mais je me suis gravement brûlé la main, donc j’ai du rentrer en France pour être soigné et j’y suis finalement resté avec mon père. » raconte-il avant de décrire le rapport distant qu’il a toujours entretenu avec le Star Système :  » Le succès se gère difficilement au début, on avait seulement la vingtaine, donc on le rejetait par crainte que ça change notre musique et notre identité…Pour moi, la musique c’est une capture d’émotions de la vie de tous les jours qu’il faut qu’on le ressente dans les disques » ajoute-t-il.

Je suis devenu un ancien

Parmis les spécificités de l’artiste, celle d’être resté particulièrement proche du quartier qui l’a vu grandir :  » Le quartier est mon moteur, il y a une richesse et une solidarité que tu retrouves nulle part ailleurs. C’est ma source d’inspiration numéro 1…L’évolution de la jeunesse est normale, chacun finit par devenir vieux et dit à son tour ‘A mon époque c’était différent !’. J’suis devenu un ancien, je vois que le sexe se banalise, tout comme la drogue dure, ce n’était pas le cas avant. » constate t-il avant de rappeler le rôle qu’il y tient encore aujourd’hui : « J’ai de la famille là-bas donc je suis obligé d’être là très souvent…Je ne suis pas un médiateur mais j’essaye de faire profiter de mon expérience auprès des plus jeunes. Et puis je suis un peu un emblême, on s’implique beaucoup dans la ville avec la mairie. » précise-t-il.

Les maisons de disques ont repris le dessus

Présent dans le monde du rap depuis plus de 15 ans, Rim’K est un acteur majeur du mouvement mais aussi un témoin privilégié de son évolution :  » Les maisons de disques ont repris le dessus… De plus en plus d’artistes se lançaient dans l’indépendant en étant présents grâce notamment à internet, les majors l’ont mal vécu et se sont adaptées en allant chercher des artistes qui ont fait leur buzz tout seul. On ne laisse plus les artistes se développer…On arrive avec des chèques souvent moyens, et les artistes viennent en courant parce qu’ils ont besoin d’oseille… Il n’y a pas de dimension humaine dans le milieu, c’est juste du business donc avec le temps, tu peux être déçu par beaucoup de gens. » déplore-t-il.

On discute de l’avenir du 113

Si le 113 a toujours été un trio, depuis quelques temps, on assiste à un rapprochement de Rim’K et AP et une distance croissante avec Mokobé :  » Mokobé a pris une direction artistique différente donc c’est plus difficile de se retrouver en studio. Quand on était jeune, on voulait la même chose alors qu’aujourd’hui on a des visions différentes. Mais c’est le frérot à vie. Demain, si quelqu’un tire sur Mokobe, le premier mec à se mettre devant lui c’est moi ! En ce moment, on discute pour voir ce que le 113 peut faire à l’avenir » conclut-il.

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