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Redsky : « Avant de rapper, j’ai été DJ et Beatmaker ! » [INTERVIEW]

Redsky : « Avant de rapper, j’ai été DJ et Beatmaker ! » [INTERVIEW]

Rencontre avec le jeune talent venu de Cannes.

A Cannes, on imagine que le ciel se pare d’un bleu azur toute l’année. Pourtant, un rappeur originaire de La Croisette a décidé de voir la vie en rouge : Redsky. Sa patte ? Aborder la réussite, ses sorties en club et ses relations avec une certaine Finesse, du nom de son tout premier projet dévoilé le 19 avril. Signé chez Because, le jeune homme a de gros atouts dans sa manche avec un passé entre les platines, le conservatoire et le beatmakingRencontre avec un artiste qui a enfin décidé d’utiliser sa voix.

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Dans « Finesse », tu joues sur plusieurs styles, mais toujours ta propre touche. D’où ça te vient ?

Je n’ai pas commencé par le rap. A la base, je suis DJ, puis je suis devenu beatmaker. Même avant d’être DJ, j’ai fait le conservatoire ! Donc on peut dire que j’ai une vision globale de ma musique. Mon premier projet, c’est comme une carte de visite, j’ai envie de tout donner, qu’il soit le plus riche possible. Il s’appelle Finesse. Pour qualifier un objet de standing, c’est l’adjectif qui colle le mieux. Que ce soit dans la couture ou la musique, le mot finesse peut être synonyme de luxe.

A la base, je suis DJ, puis je suis devenu beatmaker. Même avant d’être DJ, j’ai fait le conservatoire !

Est-ce que ton passé de DJ peut d’aider au moment de bosser sur un son ?

Clairement, car quand tu mixes, tu peux voir directement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, quand est-ce qu’il faut drop, balancer des refrains, etc. Puis même, ça m’a forgé. Lorsque j’étais en club, à Cannes, j’ai appris plein de choses, notamment sur les morceaux qui marchent ou non. C’est une corde de plus à mon arc. Après, ces derniers temps, je me concentre surtout sur ma musique, j’oublie tout ce qui est beatmaking et DJeeing. Mais ce sont des expériences qui me servent, comme le conservatoire. Pour faire du rap, on n’en a pas forcément besoin, mais lorsqu’on bosse sur ses morceaux, ça peut être intéressant d’en savoir plus sur les gammes mélodiques, de savoir quand est-ce qu’il faut poser un refrain, etc.

Tu t’appropries pas mal de marques de luxe dans tes sons comme « Celine », « Valentino » et « Givenchy ». C’est très cannois comme délire.

Oui, je pense que ça vient du fait que je sois de Cannes. J’ai habité là-bas toute ma vie, donc forcément, tu baignes un peu là-dedans : La croisette, les magasins de luxe… C’est quelque chose qui fait partie du quotidien des Cannois. Et d’ailleurs, l’esthétique, le visuel, c’est quelque chose qui est de plus en plus important dans la musique.

Si je ne me trompe pas, tu as d’ailleurs un partenariat avec adidas ?

Ils sont partenaires depuis peu, grâce à TheCreatorSource. Ils ont kiffé ma musique et ont décidé de m’apporter un appui en termes de promotion, de sape et d’image. Cela me fait plaisir d’être avec eux, ils sont dans une vraie démarche hip hop depuis longtemps. Puis ça me permet aussi l’ouverture d’autres portes, d’aller à des évènements. On ne va pas se mentir, adidas, c’est frais !

‘ai été repéré en faisant des premières parties sur Cannes. J’ai fait PSO THUG, Elams, Fianso…

Avant tout cela, comment tu en es venu au rap ?

Dans ce que j’écoutais plus jeune, il y a eu 50 Cent qui passait sur MCM, ça me rendait fou. Il y avait lui et Puff Daddy qui passaient souvent à la télé, sur cette chaîne. C’était un délire ! Après, j’ai écouté de l’électro comme les Daft Punk, Justice et ce qui se faisait chez Ed Bangers. Ensuite, il y a eu Ateyaba, qui est une grosse référence, mais aussi Booba, évidemment. Petit à petit, ça te pousse à creuser. J’ai commencé à faire des prods. Je me suis vraiment bien lancé là-dedans, j’ai commencé à uploader sur le net mes prods vers l’âge de 17 ans. Mais au bout d’un moment, j’ai eu l’envie de poser ma voix dessus. Naturellement, je me suis lancé dans le rap. Je me suis dit autant que je le fasse moi-même. Puis, c’est un vrai kiff aussi.

Aujourd’hui, tu es signé chez Because, c’est déjà une belle étape !

A la base, j’avais un petit buzz dans ma ville grâce à des sons postés sur Soundcloud. J’ai été repéré en faisant des premières parties sur Cannes. J’ai fait PSO THUG, Elams, Fianso… C’était une belle expérience ! Mon producteur actuel m’a kiffé en première-partie et finalement, j’ai signé chez Because.

En écoutant Finesse, on sent des influences US… C’est vraiment le cas ?

Mon père est d’origine américaine et j’ai encore de la famille là-bas, à New-York. Quand j’étais plus jeune, ma famille venait souvent nous rendre visite en France, donc j’ai eu assez tôt un rapport avec les Etats-Unis. Du coup, j’ai toujours écouté de la musique américaine. Depuis petit, c’est mon truc. Dans ce que j’écoute, il y a 80 % de rap américain, même si je suis tout ce qui se fait en France.

J’essaye de ne jamais me forcer, je fais les choses à l’instinct, car ce que je kiffe avant tout, c’est la mélodie

L’autotune est très présente sur ton projet. Comment tu l’utilises ? Comment tu construis tes sons ?

Disons que ça vient naturellement, je me prends pas trop la tête sur ça. Pour ce qui est de la construction de mes sons, je vais écouter plein de prods et en choisir une. Là, il y a la mélodie qui me vient. Ensuite je place les mots, les ambiances, les backs, toute une structure… ça vient tranquillement en fait, il suffit que la prod me donne envie. J’essaye de ne jamais me forcer, je fais les choses à l’instinct, car ce que je kiffe avant tout, c’est la mélodie. Je fais beaucoup de maquettes, que ce soit dans ma chambre ou au studio. Une fois qu’elles sont bien terminées, il m’arrive de retravailler des phrases, etc. Mais c’est toujours la mélodie qui me donne le ton et l’envie de poser mes mots. Dès que l’inspiration te vient, tu peux aller vers tous les styles. Dans le projet, t’as Givenchy qui est plus trap, t’as Feu qui est dans un genre ouvert avec un tempo en deux-temps, t’as Love qui est un morceau estival…

Tu abordes beaucoup la question des sentiments, notamment par rapport aux femmes. C’est important pour toi ?

Au début, j’avais du mal à aborder des thèmes un peu plus personnels. Mais j’ai l’impression que c’est là que le public s’identifie le plus. Au final, ça touche plus quand t’arrives à livrer des choses qui concernent ta vie privée. L’autotune, c’est un outil pour ce genre de thèmes grâce au grain que ça apporte. J’ai toujours écouté des sons autotunés, donc c’est une suite logique.

Il y également le thème de la réussite qui est très présent !

Réussir, c’est un objectif de ouf. Te mettre à l’abri et mettre à l’abri les tiens, être plus libre, plus tranquille, c’est quelque chose que tu peux arriver à faire. Et pourquoi pas grâce à la musique ? En France, c’est un tabou alors qu’il n’y a aucune honte à gagner de l’argent, ça peut être une liberté. Dans le rap américain, il y a une mentalité qui te pousse à prendre exemple sur ceux qui réussissent. Donc tu te dis, pourquoi ne pas faire en sorte d’arriver là ?

Pour moi, la musique est bonne, elle me plaît, donc il faut travailler sur le reste !

En studio, t’es donc en mode charbonneur ?

Oui, j’y passe mes nuits ! A un moment, j’y étais tout le temps, tous les soirs de 22 heures à 7 heures du matin. Franchement, c’est vraiment ce que je kiffe, je suis dans mon élément !

Tu n’as pas encore fait de featurings. C’est une chose qui pourrait t’intéresser et avec qui ?

Tant que la musique est bonne, avec grand plaisir. Mais pour l’instant, j’ai souhaité me concentrer sur ma musique, c’est ma première tape. En ce moment, il y a Zola, Hamza, SCH… Ils sont tous très chauds en France en ce moment, avec une grosse scène. Aux US, j’aime beaucoup Tory Lanez. Franchement, je suis ouvert à tout, même au-delà de la sphère rap. Je me dis que si le contact est bon, c’est tant mieux. Tu l’entends directement, dès que les personnes ont un vrai feeling, cela donne des bons morceaux.

Vu que c’est ton premier projet, comment tu juges les retours ?

Pour l’instant, je n’ai pas eu de mauvais retours ou de mecs qui viennent me dire des trucs négatifs. Maintenant, c’est l’exposition qu’il faut travailler. Pour moi, la musique est bonne, elle me plaît, donc il faut travailler sur le reste ! Il faut progresser petit à petit, je me dis que ça va venir, mais qu’il faut enchaîner sur un deuxième projet. C’est pour ça que j’ai emménagé à Paris il y a quelques mois. J’y suis depuis novembre et je fais beaucoup de studio, il y a une bonne équipe derrière moi, j’essaye de m’entourer des bonnes personnes.

Comment tu envisages la suite ?

Je suis déjà en train de bosser sur mon deuxième projet. Je fais toujours beaucoup de sons ! Ma volonté, c’est de poursuivre en faisant plus de scènes, faire de plus en plus d’apparitions… De me construire mon propre chemin.

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