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Qui est Emma Coronel Aispuro, la femme d’El Chapo ?

Qui est Emma Coronel Aispuro, la femme d’El Chapo ?

Portrait de celle qui est surnommée la « Kim Kardashian du cartel de Sinaloa »…

Considéré comme le plus grand trafiquant de drogue de l’histoire, le Mexicain Joaquín ‘El Chapo’ Guzmán, 64 ans, purge actuellement une peine de prison à perpétuité. À la tête du cartel de Sinaloa pendant près de 20 ans, il a été condamné en 2019 par la justice américaine lors d’un procès retentissant.

Durant les trois mois qu’ont duré les audiences, si aucun de ses proches ou anciens collaborateurs n’a été autorisé à rentrer en contact de près ou de loin avec lui, il est une personne qui chaque jour venait s’asseoir au premier rang pour échanger un bref regard avec lui : sa femme Emma Coronel Aispuro.

Inconnue du grand public à cette période, elle n’en partageait pas moins sa vie depuis 2007, quand tout juste âgée de 18 ans elle a accepté sa demande en mariage, malgré leur différence d’âge de 33 ans, malgré sa réputation.

Née en 1989 en Californie, Emma Coronel a grandi de l’autre côté de la frontière mexicaine, dans le village de Canelas. Son père, Ines Coronel Barrera, est un narcotrafiquant notoire.

La rumeur que veut que c’est à l’occasion d’une réception organisée par ce dernier qu’El Chapo ait posé ses yeux pour la première fois sur sa fille alors âgée de 17 ans.

La rumeur veut également que l’année suivante, El Chapo lui a assuré la première place lors d’un concours de beauté auquel elle participait dans sa ville natale : non content de venir en personne supporter sa belle, El Chapo aurait chargé une centaine de ses hommes de mains de parader en ville sur des motos histoire de bien faire passer le message.

Très vite les deux tourtereaux convolent en noces, quand bien même il existe de sérieux doutes quant aux intentions réelles de la jeune fille.

Lui était-il simplement possible de refuser la main de l’un des hommes les plus craints du pays, et ce, d’autant plus qu’une telle alliance renforçait d’un coup d’un seul la position de son père ?

Toujours est-il qu’en 2011, celle que l’on surnomme désormais Reinita (« Petite Reine ») donne naissance à 22 ans dans une clinique de Los Angeles à deux jumelles, Emali Guadalupe et Maria Joaquina.

Officiellement mère célibataire, le nom de son mari n’apparaît pas sur les certificats médicaux afin de lui éviter tout tracas avec les autorités qui déjà l’ont dans le collimateur.

Très présente sur les réseaux sociaux où en femme de narcos qui se respecte elle s’exhibe son mode de vie (bikinis, sacs de luxe et armes automatiques), Coronel voit toutefois son conte de fées prendre du plomb dans l’aile au fur et à mesure que le temps passe.

Outre les maîtresses de son mari avec qui elle doit cohabiter (on lui prête 19 enfants nés hors mariage), son père tombe pour trafic en 2013, suivi par son frère.

Puis en 2016, vient le tour de son mari d’être arrêté pour de bon après deux évasions spectaculaires qui ont fait les gros titres dans le monde entier.

Dès lors Coronel s’emploie à défendre du mieux qu’elle peut El Chapo que ce soit sur Twitter où elle répond aux accusations de viols dont il est l’objet (« Mon mari est incapable de se montrer mal intentionné avec une femme »), ou dans le prestigieux New York Times où elle déclare qu’elle « ne pas reconnaître le portrait qui est fait de lui » et qu’elle « l’admire en tant qu’être humain ».

Elle va ainsi jusqu’à donner des interviews télévisées, dont celui ci-dessous longue d’une demi-heure accordée à la chaîne hispanophone Noticias Telemundo.

Une fois son mari derrière les barreaux, elle y va même de son apparition dans la téléréalité Cartel Crew sur VH1, non sans déposer la marque El Chapo Guzman et lancer dans la foulée une ligne de vêtements.

Tandis que nombreux trouvaient un brin suspect qu’Emma Coronel joue avec tant d’insistance à l’épouse dévouée, son arrestation dans l’état de Virginie le 22 février dernier tend à confirmer qu’elle avait effectivement intérêt à faire diversion.

Inculpée depuis pour trafic de drogue et conspiration, il lui est lourdement reproché d’avoir assisté El Chapo dans ses affaires, notamment en lui ayant servi d’intermédiaire avec ses lieutenants lors de sa cavale entre 2012 et 2014, puis en ayant participé à son évasion de 2015 en contribuant à fournir toute la logistique nécessaire.

Loin de complétement ignorer ses activités comme elle l’a longtemps prétendu, Emma Coronel Aispuro a accepté de plaider coupable pour éviter la prison à vie.

S’il est convenu que sa peine qui sera prononcée le 15 septembre prochain devrait être comprise entre 9 et 15 ans d’enfermement, reste une inconnue de taille : la réaction des anciens associés de son mari.

Certes, ses avocats insistent du mieux qu’ils peuvent sur le fait que plaider coupable n’est pas coopérer avec les autorités, pas dit que de l’autre côté de la frontière mexicaine tout le monde l’entende de la sorte…

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