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Oboy : « Avec Omega, je montre de quoi je suis capable » [INTERVIEW]

Oboy : « Avec Omega, je montre de quoi je suis capable » [INTERVIEW]

Jour de sortie pour Oboy, qui passe sous le scanner de Booska-P.

Crédits Photos : Antoine Ott.

Jusqu’ici, Oboy c’était deux projets courts Southside (2018) et Olyside (2016). Désormais, il faudra compter sur Omega, son premier album, dévoilé aujourd’hui (12 juillet). Un opus dans lequel le rappeur s’est laissé aller à des sonorités nouvelles… Et qu’on se le dise, le bonhomme peut tout se permettre : réunir Aya Nakamura et le néerlandais Dopebwoy sur un même morceau, rapper sur un beat brésilien dans R10, ou encore signer des visuels toujours plus forts avec Olympe. Oboy, un garçon discret, mais un rappeur sûr de son art, comme on a pu le noter en interview !

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On t’avait eu à l’occasion de la sortie de « Southside ». Qu’est ce qui a changé pour « Omega », ton premier album ?

Je suis beaucoup plus à l’aise en studio, je connais mieux les gens qui se trouvent autour de moi comme par exemple, l’ingé son, les beatmakers, etc. Avant, ça nous arrivait de changer de studio, mais là, on a vraiment pris nos marques. On va dire que ça va beaucoup plus vite, tout est plus carré. Mais je n’ai pas avancé tout seul depuis Southside, il y a aussi le matériel et les beatmakers qui font des trucs de fou aujourd’hui. C’est une évolution… T’es obligé de suivre la cadence en vrai !

On sent que tu es allé vers différents styles…

Sur Omega il y a beaucoup de styles différents, d’ambiances différentes… Mais tu retrouves toujours ma patte. Certes, on s’ouvre sur les prods, mais au final, ça reste la même musique, c’est toujours moi !

Sur Omega il y a beaucoup de styles différents, d’ambiances différentes… Mais tu retrouves toujours ma patte

Comment t’en es venu à cette ouverture là ?

Avant, je ne travaillais pas avec les toplines, et là, c’est vraiment que j’utilise ça de plus en plus. Pareil pour les prods, avant, je ne me posais pas avec des beatmakers pour tout écouter et essayer de construire un morceau en entier. J’essaye de mettre ma patte un peu partout. Je suis beaucoup plus investi dans ce qui est en dehors de l’écriture.

Au niveau de l’image, ça reste toujours très travaillé. Comment tu bosses là-dessus ?

Rien n’a vraiment changé depuis mes premiers clips, l’équipe est restée la même. Vladimir Boudnikoff, c’est toujours lui qui réalise mes clips et forcément, ça joue dans mon identité visuelle. L’image, ça compte beaucoup pour moi, c’est important d’avoir des clips qui collent à l’idée que tu as d’un titre. Donc ouais, la direction n’a pas trop changé. En général, j’ai pas mal de bons retours sur mes clips. C’est cool, mais ça peut être inquiétant aussi… Mais bon, on a encore le temps d’avoir des haters !

L’image, l’ouverture musicale… Il y a ton feat avec Aya Nakamura et Dopebwoy qui représente tout ça. Comment ça s’est goupillé ?

En feat, elle travaille avec la même équipe de beatmakers que moi, Le Side. Ils étaient au studio entre eux, à bosser sur une prod et elle a kiffé de ouf dessus. Du coup, ça a été la première à poser ! J’ai kiffé aussi, je me voyais grave dans le morceau et après on a eu l’idée de ramener Dopebwoy. On m’a proposé ça et c’est clair que c’était évident, en plus, à ce moment-là, j’écoutais beaucoup de sons ambiançants, colombiens, etc. En fait, tout est logique dans ce feat, tout le monde a grave joué le jeu, ça fait plaisir. D’ailleurs, si tu regardes le nom des artistes, tu te dis qu’ils n’ont pas grand chose à voir et pourtant, ça colle. Quand tu vois Aya – Oboy – Dopebwoy sur le papier, tu ne t’attends pas à ça. Ce morceau, c’est toujours moi, mais avec un bon mix entre les artistes. Je suis grave satisfait du résultat.

Tu gardes toujours ta patte dans l’écriture d’ailleurs, avec pas mal de métaphores…

Franchement je fais toujours les choses au feeling, mais forcément, tu te prends plus la tête sur un album que sur un mini album. Après, je reste naturel, ça vient tranquillement. Des fois, je peux me concentrer sur un sujet en particulier, même si au final dans l’album, tu n’as pas d’idées générales sur un thème en particulier.

Tout est logique dans le feat, avec Aya et Dopebwoy, tout le monde a grave joué le jeu

Du côté des thèmes, cela tourne beaucoup autour des femmes, de la drogue ou encore l’envie de s’en sortir.

Je suis d’accord avec toi, mais au final, tous ces thèmes se mélangent. L’envie de réussir, je veux que ça se ressente, mais faut que ce soit mêlé au reste. Dans l’album, je me confie aussi plus que sur Southside et Olyside. C’est quelque chose que j’ai moins de mal à faire, car avec l’expérience ça vient naturellement. Je pense que dans mon prochain projet, je vais peut-être travailler sur des morceaux avec un thème du début à la fin. C’est une question d’habitude, moi par exemple je n’ai pas commencé à rapper en enchaînant les freestyles, mais je garde toujours certaines idées dans la tête pour progresser. On avance step by step.

A tes débuts, tu étais dans une vibe très américaine, on a l’impression que t’as quitté ça.

Aujourd’hui, pas mal de monde est dans ce délire-là, mais avec cet album, j’ai essayé de m’en détacher un peu. Avant, on me catégorisait beaucoup là-dedans, alors que je ne l’avais pas forcément cherché. Je me sens plus à l’aise dans la musique que je fais aujourd’hui, que celle de mes débuts.

Tu ne t’es pas laissé embarquer par la vague des albums à rallonge. 15 morceaux, c’est le format idéal ?

On ne voulait pas faire trop court, ni trop long. Les deux derniers projets étaient très courts, donc 15 titres ça nous paraissait ce qu’il fallait pour l’attente des auditeurs. Après plus long, c’est difficile, même moi je n’aime pas les longs albums. Ecouter des projets de 30 sons, ça me rend fou ! C’est notamment pour ça que sur mes 15 morceaux je change aussi de voix. J’essaye même de chanter (rires) !

Le chant, c’était un gros challenge ?

On va dire que j’ai bien chantonné (rires) ! Avant je n’osais pas, je me disais que je n’étais pas fait pour ça. Quand on me demandait de chanter ou d’au moins essayer, je ne voulais pas du tout. Mais au final, je m’y suis mis et j’ai direct kiffé. C’est un déclic, il faut s’ouvrir tout en restant soi-même. C’est pareil au niveau des prods, j’ai rappé sur des prods qui n’étaient pas forcément dans mes goûts d’avant. Plus jeune, je n’étais pas fermé, mais j’avais tendance à rester dans mon délire. Aujourd’hui, ça me fait plaisir de pouvoir travailler sur des sons plus variés. Puis, ça montre aussi de quoi je suis capable.

Plus jeune, je n’étais pas fermé, mais j’avais tendance à rester dans mon délire. Aujourd’hui, ça me fait plaisir de travailler sur des sons variés

Il y a aussi l’expérience de la scène, qui est nouvelle pour toi.

J’ai fait pas mal de showcases, mais là j’ai fait mon premier vrai concert à Toulouse. Ce n’est pas comme enchaîner quelques morceaux… Là faut tenir pas mal de temps face à tout le monde (rires) ! C’est un autre exercice, plus intense, j’espère que plein d’autres viendront ! Mais ça t’aide à passer des étapes car en showcase, les gens ne sont pas forcément là pour toi alors que dans un vrai concert, ce sont vraiment ceux qui t’écoutent. T’es obligé de ne pas les décevoir. Pour mon premier concert j’ai trouvé le public réceptif et moi, peut-être un peu moins bon. Mais ça se travaille, on va revenir plus fort à l’avenir.

Comment tu envisages la suite, tu penses déjà au prochain projet ?

Franchement, tout déprendra de comment Omega est reçu. Je commence à penser à la suite, mais je ne me fixe pas de date ou de limites. Ce qui est sûr, c’est que je vais le commencer. Là, comme il y a beaucoup de sons différents dans cet album, on va voir ce qui va le mieux prendre… Cela donne des indications, même si je vais continuer à faire de la musique comme j’aime la faire.

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