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NEJ’ : « Je m’assume complètement » [DOSSIER]

NEJ’ : « Je m’assume complètement » [DOSSIER]

Interview d’une chanteuse qui vient de livrer un double album très personnel, le fameux « Enchantée ».

Crédits Photos : Antoine Ott

Enchantée, voilà comment Nej’ se présente à travers son double album paru vendredi 13 décembre. Un projet long qui a su présenter de la meilleure des manières ses différentes facettes, entre ambiance urbaine, influence orientale et chant. Au menu de cet opus, des sentiments, des featurings de haut-vol en compagnie de Niro, Zaho, Naps, Ridsa ou encore Lefa… Mais aussi un naturel déconcertant à retrouver en interview. De ses premières parties à l’apport de ses proches dans la construction de son album, l’artiste au chapeau dit tout à Booska-P.

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Avec un premier album qui s’appelle Enchantée, on ne peut pas imaginer mieux pour faire les présentations !

Oui ! Un titre comme Enchantée, ça sonne bien. C’est mon premier album, un album grâce auquel je me présente comme je suis. Enchantée aussi, car il y a deux univers dans ce projet qui est un double album. C’est un mot à double sens, ça fonctionne pour les présentations, mais aussi pour représenter tout ce qui est magique et féérique. J’ai voulu faire un jeu de mots et m’amuser un peu (rires).

C’est un délire qui se retrouve sur la pochette, où on se retrouve devant deux univers qui se font face…

Exactement ! Tu as le côté avec la petite robe et l’autre avec un style beaucoup plus street, avec un jeu de miroir. En un clin d’oeil, juste en regardant ma pochette, on capte ce délire, cet univers. On voit mes différentes facettes, le chant, mais aussi l’aspect plus urbain de ma musique.

Juste en regardant ma pochette, on capte mes différentes facettes

Comment on se construit entre ses différentes facettes ?

Ce sont les deux univers avec lesquels j’ai grandi. Je suis d’origine marocaine et avec ma mère, j’ai baigné dans la musique arabe. J’ai une grande soeur qui écoutait aussi beaucoup de r’n’b, de soul, mais aussi de pop… C’était logique pour moi de matcher les deux univers, c’est venu très naturellement. A un moment, j’ai hésité entre le chant pur et quelque chose de plus urbain. Mais à force d’hésiter, je me suis lancé en me disant : Mais pourquoi ne pas faire les deux ? Au final, je n’ai rien à perdre, j’ai réalisé un double album pour le kiff, pour l’amour de la musique et surtout pour le soutien des gens qui attendent depuis un moment. Un double album, c’était le meilleur moyen de montrer ce que je savais faire.

Au final, tu te montres telle que tu es, tu ne te mets pas de barrières !

Non, il ne faut pas ! Pourquoi se mettre des barrières ? Dans tous les cas, il faut s’exprimer et laisser la musique parler, c’est tout.

Tu parlais de tes origines un peu plus tôt. On sent vraiment une influence orientale dans ton album.

Oui bien-sûr, on retrouve ça dans les productions, mais aussi dans mes textes. J’ai écrit en arabe avec l’aide de ma mère, j’ai essayé de mettre en avant ce côté-là. Ma mère a été d’une grande aide, car l’arabe que je chante, c’est de l’arabe littéraire, alors que celui que je parle n’en est pas. Même pour la prononciation et des mots complexes, elle était là pour moi.

J’ai écrit en arabe littéraire avec l’aide de ma mère

La famille, c’est un thème qui revient beaucoup chez toi. Il y a notamment un morceau dédié à ton père.

C’est un morceau important pour moi, cela représente ce que je n’ai pas pu lui dire car il est parti lorsque j’étais très jeune. Je le remercie pour tout ce qu’il a laissé et donné à notre famille.

On retrouve beaucoup de featurings sur Enchantée, dix en tout. Peux-tu nous en parler ?

J’ai apprécié travailler avec tout le monde, mais en particulier avec Zaho. A 15, 16 ans je faisais ses premières parties à Toulouse et là, pouvoir l’inviter sur mon album c’est un honneur. C’est quelque chose d’immense pour moi, car je me dis me quelques années en arrière, j’étais simplement la première partie de cette grande dame. Sur le coup, c’était impossible pour moi de réaliser ça. Après j’ai aimé travailler avec chacun des artistes de ce projet. C’était à chaque fois une expérience différente. Humainement et artistiquement, j’adore ces personnes. Ils ont chacun leur style, cela m’a apporté, c’était que du kiff !

T’as pu voir comment chacun d’entre eux travaillait ?

Chacun a sa méthode, sa façon de travailler, donc forcément, tu peux t’en inspirer. Zaho par exemple est hyper minutieuse. De Montréal elle appelle son ingénieur du son car elle connaît ses réglages voix à la perfection. Naps, lui, écrit vachement vite. Niro est incroyable en studio, il sort des mélos complètements folles… C’était un plus de travailler avec des gens comme eux.

Naps, je kiffe sa musique, c’était comme un challenge de poser avec lui

En parlant de feat, celui avec Naps est particulièrement plébiscité en streaming.

Naps, je kiffe sa musique, c’était comme un challenge de poser avec lui. Notamment car son style musical est éloigné du mien à la base. J’ai matché le côté oriental et le côté plus club. Avec ce son, je voulais que ses auditeurs et les miens se disent « ah ouais, ils ont chacun ramené leur délire ». C’est ce qui s’est passé, c’est une vraie connexion. il a fait un bon démarrage, donc c’est qu’on sent bien les deux univers (rires).

Tu disais avant l’interview que tu ne réalisais pas encore tout ça, la sortie de l’album, etc…

Franchement non ! C’est quand même un double album et pourtant, je n’y crois pas totalement (rires). Je me dis que je reviens quand même de loin, j’ai eu des galères et à certains moments, je me suis dit que je n’allais jamais y arriver. Comme tout le monde. Mais je me suis battu, je me suis accroché, mon équipe a su me relever… Au final, 35 titres, c’est une grosse partie de moi. Mais mon cerveau n’arrive pas à se dire que l’album est là (rires) !

Au final, d’où est venue cette idée de tabler sur 35 titres ?

Au niveau musique, je suis gourmande. Je n’ai rien à perdre et si j’avais pu faire un triple album, pourquoi pas ? Quand t’as l’amour de la musique, tu peux tout faire. J’ai d’ailleurs plein de titres bloqués dans mon ordi, donc pourquoi pas un triple album pour le prochain projet (rires). Je suis très productive en studio. J’ai par exemple écrit le morceau Indomptable en toute fin de session. En rentrant, à 5 heures du matin, j’ai attaqué le morceau Tout passe. Je ne me fixe pas de limites, ça vient selon mon humeur du jour, ce qu’elle m’inspire… Et de là, ça vient tout seul. Puis généralement, je parle de ma vie et une chanson peut même venir d’une discussion entre copines.

j’ai décidé de dévoiler mon visage, je suis celle que je suis et c’est tout

Les relations, les sentiments… Ce sont des choses qui reviennent souvent. Ce que tu vis va donc t’aider à écrire ?

Absolument, ce que j’écris ce n’est que ce que j’ai vécu. Ce sont mes sentiments, mes ressentis, rien de plus et rien de moins. C’est aussi pour ça que j’ai décidé de dévoiler mon visage, je suis celle que je suis et c’est tout.

Le chapeau, le fait de ne pas se livrer, c’était une volonté par rapport aux réseaux sociaux, à ta vie de tous les jours ?

Je me suis longtemps cherchée. Je ne vais pas dire que je me suis trouvée non plus aujourd’hui, je suis toujours dans une quête. Moi, j’ai toujours eu peur du regard des gens. Ils peuvent être gentils comme très mauvais et méchants sur les réseaux sociaux. Je ne me cachais pas, mais j’avais envie de me protéger. Avoir ce chapeau, c’était comme un bouclier.

Au final, tu as eu comme un déclic.

Oui car au bout d’un moment, il faut s’assumer dans la vie. Je suis là, je m’appelle Nej’, je m’assume complètement en tant qu’artiste, mais aussi en tant que femme. C’est que du kiff, que du plaisir. Qu’est-ce que nous avons à perdre, nous, les femmes ? Si on ne le fait pas, qui va croire en nous ? Il faut se lancer, tout est possible.

Qu’est-ce que nous avons à perdre, nous, les femmes ? Si on ne le fait pas, qui va croire en nous ?

Pour terminer, quels sont tes prochains challenges ?

J’ai envie de faire une énorme scène, j’en rêve, mais pour l’instant il faut attendre un petit peu (rires). J’ai envie de faire des bêtes de lives, des bêtes de clips avec notamment pas mal de place pour l’acting… Et pourquoi pas un triple album, sait-on jamais (rires).

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