Il y a maintenant plus de dix ans, MC Jean Gab’1 envoyait un véritable pavé dans la mare du rap français.
Avec le titre « J’t’emmerde », sorti en 2003, MC Jean Gabin se trouve à l’origine de l’un des plus grands clashes de l’histoire du rap français. A l’époque, cet ancien membre du gang des Requins Vicieux s’en était pris à la quasi-totalité des rappeurs bénéficiant d’une forte exposition médiatique. Kery James, Lord Kossity, NTM, Sully Sefil, la Fonky Family, NTM… avaient été égratignés par le « Titi parisien ».
Au début du troisième couplet, Booba en prenait également pour son grade. « Booba, Booba, mon petit ourson / Et nique sa mère la réinsertion, même pas re-noi même pas rabza / Juste un jaune d’œuf mal sé-ca », lançait MC Jean Gab’1. Aujourd’hui, Charles M’Bouss (son vrai nom) est loin de regretter ce morceau incendiaire, qui aura été un véritable tremplin pour sa carrière de rappeur, acteur et écrivain. Il semble néanmoins avoir fait évoluer son jugement concernant Booba.
Booba laisse la religion là où elle est
« Le seul qui s’en est vraiment sorti, c’est Booba. Je lui disais qu’il savait pas qui il était : un rebeu ? Un renoi ? Un rebeu qui joue au renoi ? Puis il est parti aux States et il a enfin compris qui il était. Il est revenu chez les renois. À la rigueur, si j’avais 16 ou 17 ans, j’écouterais ce grand con. Je me reconnaîtrais plus dans ses délires bling-bling. Les autres, ils parlent de la rue alors qu’ils n’y sont plus depuis longtemps ; ils parlent de la violence alors qu’ils ne l’ont jamais vécue. Je suis plus sensible à la musique de Booba qu’à celle de toute la bande de branleurs qu’il y a derrière. Et puis il laisse la religion là où elle est…», a-t-il expliqué lors d’un entretien donné à Ragemag (lire l’intégralité de l’interview : https://www.booska-p.com/re/da66fml237).
