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Mastermind : de la variété, de l’ honnêteté, sans  »street banger »…

Mastermind : de la variété, de l’ honnêteté, sans  »street banger »…

Que pensez de Mastermind le sixième album de Rick Ross ?

Les résultats sont tombés : 184 726 albums de Mastermind vendus la première semaine aux Etats-Unis pour Ricky Rozay. C’est le cinquième album sur ses six sorties à atterrir à la première place du Billboard. Seul Teflon Don son quatrième projet était arrivé à la seconde place. Le rappeur de Miami on le sait n’a jamais été un gros vendeur par contre après huit ans il continue d’évoluer.

Pas de club banger ?

Après God Forgives I Don’t il y a deux ans Ross comme d’habitude a occupé le terrain avant ce sixième album. On a eu droit à la compilation Self Made Vol 3, des remixes, des featurings, des clips… Mais pas de « gros son ». Déjà dans GFID à part le « mamouthesque » Hold Me Back, Rozay n’avait plus de « banger » destiné au club. Pourtant depuis ses débuts en 2008 Ross sait y faire : Hustlin, Push It, Speedin, The Boss, 9 Piece et surtout les énormes MC Hammer et B.M.F. Depuis 2013 Rozay essaye mais cela ne prend pas. L’efficace Box Chevy produit par D.Rich en février ? No Games avec Future au refrain sorti en septembre ? Ce sont des bons, gros titres mais pas à la hauteur des précédents cités plus haut. La tentative de War Ready avec Jeezy ? Un pétard mouillé même le refrain à la Migos du jeune Tracy T n’a pas réveillé ce titre trop cliché. Après avoir repoussé son album plusieurs fois, Ross s’est semble-t-il résolu à présenter son album sans « street banger ». Les cartes de visites de Mastermind seront The Devil Is A Lie avec Jay-Z puis Nobody l’adaptation d’un titre de Biggie. Résultat si vous voulez faire vibrer les enceintes de votre voiture avec Mastermind passez votre chemin. Le sixième album de Ricky Rozay est mid-tempo mais pas forcèment mauvais.

Une large palette musicale…

Musicalement Diddy et DJ Khaled les deux co-executive producers se sont démenés pour offrir une large palette musicale sur Mastermind. Ils ont quand même ressusciter Scott Storch et amener le chanteur de r&B de 52 ans Keith Sweat sur Supreme ! Dans Sanctified c’est la voix samplée de Betty Wright plus le très bon couplet de Kanye West qui retiennent l’attention. Diddy et Khaled sont même parvenus à faire poser Rozay sur du reggae dans Mafia Music III ! Enfin on ne compte plus les nombreux clins d’oeil au rap des années 90 : Luchini de Camp Lo et Wu-Tang dans What A Shame, le même sample que 93 Til infinity de Souls Of Mischief sur Thug Cry avec Lil Wayne ou le flow emprunté à Juvenile période Hot Boys dans BLK 1 WHT. On ne s’ennuie pas une seconde en écoutant cet album. Au niveau des textes Ross n’a pas changé : il reste de loin le roi incontesté de la flambe. Par exemple son titre Drug Dealers Dream démarre par Ross qui verifie son compte au téléphone. Le montant ? « 92153 183 millions et 28 cents » ! Tout au long de l’album il écrit rimes après rimes sa mythologie de baron de la drogue-millionnaire-gangster avec il faut le reconnaître un certain talent. Cela on le savait depuis un moment.

Un peu d’honnêteté…

La nouveauté c’est que pour la première fois William Roberts revient enfin sur son passé de gardien de prison. Depuis la fuite en 2008 de ce vilain dossier sur son passé Rozay ne l’a évoqué que dans une poignée d’interviews. Il n’y consacre pas un morceau mais dans Rich Is Gangsta sa phase « That wasn’t me, it was a job, nigga , it gets deeper, that was just a start, nigga » [ce n’était pas moi, ce n’était qu’un boulot, c’est plus profond que cela, ce n’était qu’un début] y fait référence. Mais Rozay ne se refait pas : il sous-entend que cet emploi faisait partie d’un plan. Bien sûr… L’autre moment de lucidité de Mastermind vient sous la forme de l’interlude avant Nobody où on entend un appel des urgences. Ici Ross fait clairement référence au drive by dont il a été victime à la fin du mois de janvier 2013. William Roberts a 38 ans, six albums solos à la ceinture et une belle carrière, ne peut plus revenir en arrière. Casser son image de « Don » serait un suicide commercial. Rick Ross donne à ses fans ce qu’ils veulent entendre. A part quelques petits faux pas comme le titre In Vein où The Weeknd le réduit à un rôle d’invité Ross le fait magistralement bien. Qu’avez-vous pensé de cet album ? Si vous l’avez écouté donnez-nous votre avis !

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