Rap US

Magna Carta Holy Grail de Jay-Z : La Chronique

Magna Carta Holy Grail de Jay-Z : La Chronique

Magna Carta Holy Grail le douzième album de Jay-Z en vaut-il la peine ?

Depuis l’annonce de la sortie de son douzième album, Shawn Carter nous en a mis plein la vue. Un énorme deal avec Samsung, l’annonce d’un concert à Time Square – finalement annulé – le livret de son album exposé dans la cathédrale anglicane de Salisbury… Un master class de marketing. Mais qu’en est-il de la musique ?

Depuis son classique Reasonnable Doubt Jay est connu pour principalement développer deux aspects dans sa musique. D’un côté (De Ain’t No Nigga jusqu’à On To The Next One en passant par Give It 2 Me ou Big Pimpin) la flambe, l’arrogance, les sarcasmes et les jeux de mots bien pensé. Cela a toujours été équilibré par une certaine vulnérabilité, une introspection que l’on retrouvait dans certains titres comme D’Evils, Regrets, Where Have You Been, Renegade ou Forever Young. Jay-Z dans Magna Carta… Holy Grail nous donne tout cela. L’album démarre avec Holy Grail une métaphore sur la recherche de la célébrité suivi directement de Picasso Baby où il balance avec brio des références d’art moderne qu’il possède ou qu’il connaît. Il s’amuse dans BBC en compagnie de Nas, Swizz Beat, Timbo et Justin Timberlake et s’interroge sur son rôle de père dans Jayz’s Blue.

Parfois son flow est trop paresseux…

Le peu inspiré La Familia -où il répond à Lil Wayne- est suivi de Nickels & Dimes où le rappeur de Marcy Project répond aux critiques qui l’accusent de ne pas aider et soutenir la « communauté ». Enfin il y a deux premières. D’abord Jay fait littéralement de la pub pour une marque (Tom Ford) et ensuite dans Heaven il confie son opinion sur la religi. Shawn Carter on le voit a toujours beaucoup de choses à dire. Cependant parfois son flow est trop paresseux. Il donne l’impression sur certains titres de rapper enfoncé dans un canapé avec un Samsung à la main droite, un verre de Dussé à la main gauche et Beyoncé sur les genoux ! Cette fausse nonchalance est certes aussi ce qui fait son charme mais parfois il se repose un peu trop sur ses acquis.

Tout ce qu’un fan de rap peut attendre d’un album !

Musicalement Magna Carta supervisé par Timbaland (présent sur onze titres) offre tout ce qu’un honnête fan de rap peut attendre d’un album. Boucles de soul (F.U.T.W, Heaven semble tiré d’une prod d’une session de RZA), gros 808 comme sur FuckWithMeYouKnowIGotIt avec Rozay, du synthé…Timbo The King, bien épaulé par J-Roc, a bel et bien repris son trône.

Face à la compétition actuelle Jay-Z est de très loin au dessus du lot !

Depuis sa retraite prématurée il y a dix ans Jay-Z n’est plus le même. Marié à Beyoncé, père d’une fille, propriétaire d’une agence de sport, soutien d’Obama…Il a évolué. Bien sûr il est beaucoup plus influent, met toujours des expressions à la mode (« new rules », « facts only »…) mais sa prose n’a plus la force de ses débuts. Face à ses trois classiques (Black Album, Blueprint 1 et Reasonnable Doubt) ou même American Gangster, Magna Carta…Holy Grail ne tient pas la distance. Reste que comparé à la compétition actuelle ce douzième album de Jay-Z est de très loin au dessus du lot. Finalement pour Jay-Z c’est tout ce qui compte : rester le numéro un une année de plus. Cela fait presque vingt ans que ça dure.

Top articles

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT