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Les signatures les plus dingues des labels de rap !

Les signatures les plus dingues des labels de rap !

Ou quand la course aux millions prend des airs de wtfuckerie généralisée…

Quel patron de label n’a pas un jour rêvé tout haut d’aller conquérir le très lucratif marché mainstream ? Appât du gain oblige, certains ont fini par franchir la ligne et ont tenté de périlleux crossovers en misant sur des canassons de fin de série.

T’as toujours rêvé de vendre comme Nelly Furtado ou Katy Perry ? Et bien débrouille toi avec Paris, Victoria et Pauly !

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LIMP BIZKITZ SIGNE CHEZ CASH MONEY

À la fin du siècle dernier, toute une bande de blancs-becs sortis des garages de l’American way of life squattaient le haut des charts avec une musique à mi-chemin entre le punk rap des Beasties Boys et du mauvais grunge – mais si souvenez-vous : Crazy Town, Kid Rock, tout ça… Ce qu’on appelait à l’époque le rap metal avait comme porte-étendard un type arborant une éternelle casquette rouge retournée, Fred Durst. Si une décennie plus tard ce courant a disparu de la scène en même temps que le port du bouc chez les lycéens, les Biskuits Mous ont quand même pris l’initiative d’aller démarcher le patron de Cash Money pour tenter de relancer la machine.

Si l’ami Fredo a depuis sombré dans le normcore le plus vil (arborant sans pression le combo Quechua polaire/sac à dos), le crew de Birdman a détecté là une opportunité d’aller racoler sans se forcer chez les masses d’anciens fanatiques du groupe et de se payer à moindre frais une crédibilité rock après le air ball Rebirth – où quand Lil Wayne a découvert qu’il ne suffisait pas de porter une paire de Converse pour faire du Nirvana.

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Après avoir provoqué les froncements de sourcils d’une bonne partie de la toile, un an après sa signature le groupe a fini par sortir un single en 2013, Ready to Go – produit par Polow Da Don (?!). Puis plus ou moins tous les membres du groupe se sont sévèrement engueulés. Un album serait toujours en prévision, mais qui s’en soucie ? En 2017, même le Limp Bizkits bashing ne fait plus recette.

KYLIE MINOGUE SIGNE CHEZ ROC NATION

Ambassadrice de la chansonnette pop niaise et sucrée, Kylie était déjà plus cute que la plus cute de tes copines dans les années 80, 25 ans plus tard rien n’a changé. Excepté qu’entretemps, avec 11 albums studios et 50 singles, elle aura écoulé pas loin de 70 millions de galettes. Icône gay s’il en est, sa décision d’aller promener son mètre 57 dans les couloirs du nouveau label mastodonte du New-yorkais Jay Z a provoqué pas mal de grattements de têtes.

Oui, mais excepté quelques grognards nostalgiques des combinaisons entre Just Blaze et les Diplomats, le reste du monde a vite compris que lorsqu’un label compte dans ses rangs des Rita Ora, Willow Smith, Rihanna, M.I.A et autres Shakira, ses ambitions lorgnent plus du côté d’Hollywood que du hood brooklynien. De plus, contrairement à ses consœurs suscitées, la jolie Kylie, malgré ses stats de MVP, n’a jamais vraiment percé aux USA.

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Ben un peu comme d’hab’ mais en un peu moins bien en fait. La formule est restée inchangée et les résultats de son album sans être catastrophiques n’ont pas été exceptionnels. Mais plus important (et mille fois ouf !), Jay Z n’est pas allé se fourvoyer à faire un feat qui aurait relégué la collaboration La Fouine/ Patrick Bruel au rang de détail de l’histoire du rap.

PAULY D SIGNE CHEZ G-UNIT

Énième bipède échappé de la télé réalité, Paul Del Vecchio présente l’immense mérite de condenser à lui seul tous les symptômes propres aux candidats à ce genre de programmes : tatouages tribaux, musculature de pompe à vélo, vocabulaire de smartphone et QI inférieur à celui de son sèche-cheveux. Quand le jour viendra où il faudra en jeter un par dessus-bord pour l’exemple, pas besoin d’aller chercher plus loin – idem si des extra-terrestres hostiles réclament des sacrifices humains.

Franchement, à part se trouver un partenaire pour faire des séances de crunch, personne ne sait quelle mouche a piqué 50 Cent de signer cet encéphalogramme plat – s’il cherchait quelqu’un pour composer des bandes originales de télé-réalité fallait passer un coup de bigot à Flo Rida. Toujours est-il que fort des audiences de Jersey Shore (attention concept : des colocataires d’origine italienne filmés dans une maison du New Jersey…), 50 a décidé d’en faire une des têtes de gondole de G-Note, son nouveau label qui devait être à la dance ce que G-Unit a été au rap (Hot Rod quelqu’un ?).

Ça tombe bien, le rebaptisé DJ Pauly D pour l’occasion, s’est trouvé, la célébrité aidant, une passion pour la musique, et pas n’importe laquelle : « quelque part entre David Guetta et DJ Khaled ». En même temps qu’attendre d’autre d’un type qui porte du Ed Hardy ?

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Les plus malchanceux seront peut-être tombés par mégarde sur Back to Love son single du désespoir en duo avec le Britannique Jay Sean, mais comme Dieu est grand, aucun des trois albums initialement prévus n’est sorti dans les bacs.

MC HAMMER SIGNE CHEZ DEATH ROW

À ma gauche un chef de gang considéré à juste titre comme l’homme le plus dangereux de l’industrie musicale. À ma droite un des one hit wonder les plus lucratifs de l’histoire du rap, qui compte comme principal fait de gloire la mise au goût du jour du futal le plus kitch de l’histoire des futals les plus kitchs. Le premier va pourtant signer le deuxième sur son label de rue qui produit du G-Funk au kilomètre.

Ce genre d’orientation artistique biscornue pousse Dr.Dre à quitter le navire Death Row – enfin ça et le reste. Alors qu’il bossait initialement sur un album commun avec son poto Ice Cube, il voit d’un très mauvais œil l’idée de se retrouver dans l’obligation de balancer ses meilleures instrus à un type qui même au sommet de la vague était vu comme un guignol décadent.

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Avec la mort de 2Pac et l’incarcération de Suge Knight, l’auteur de Cant’t Touch This va se retrouver le marteau entre les jambes et laissera intact l’héritage musical Death Row. Restent quelques titres enregistrés çà et là qui ont fait surface sur le web et qui étonnamment ne sont pas dégueux.

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VICTORIA BECKHAM SIGNE CHEZ ROC-A-FELLA

Question : quitte à recruter une Spice Girl, pourquoi prendre celle du groupe qui chante le moins bien ? Pour le coup, il faudra poser la question à Dame Dash qui l’a un peu fait à l’envers à Jay Z en recrutant Posh derrière son dos. Puis au passage, on aimerait aussi bien savoir ce qui s’est raconté entre elle et Cam’ron, le « Harlem Forrest Gump », pendant leur séance studio (si c’est pas un haut moment de wtfuckerie ça).

Au final en dehors d’une campagne de pub pour Roca Wear, ce deal n’a fait qu’alimenter une série d’articles de presse circonspects sur ce drôle de choix.

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Jay et Dame se sont embrouillés, Roca Wear a été vendu et Victoria, qui n’a plus jamais rien enregistré, est retournée laver les shorts de son footballeur de mari. L’ordre cosmique est préservé.

VANESSA CARLTON SIGNE CHEZ MURDER INC.

Le panurgisme de l’industrie musicale aidant, le succès d’Alicia Keys a engendré une attaque des clones chanteuses à piano, avec au premier rang, Vanessa Carlton, son pendant Disniais. Pas la moins douée du lot, son titre A Thousand Miles était même assez écoutable. Enfin, il a surtout été très écouté vu comment les radios se sont acharnées à le passer en boucle – depuis les Connells, on n’avait pas connu un tel déferlement de guimauve. L’histoire ressemblant souvent à un disque rayé, la gentille Vanessa aura du mal à confirmer ce succès, et finira pas se faire lourder par son label dès son deuxième album.

De son côté la clique « murder eye-enne-cee » à peine sortie innocentée de son procès pour blanchiment d’argent commençait très certainement à comprendre que ni Charlie Baltimore, ni Cadillac Tah n’allaient remplir les caisses. Dans sa quête à la poule aux disques d’or, on imagine Irv Gotti croyant être frappé par un éclair de génie en la signant, genre « Wahou Ja ! On va en faire une nouvelle Gwen Stefani, et pour pas cher en plus !».

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Pour reprendre Kenshiro, « tu ne le sais pas encore, mais tu es déjà mort ». Un petit album et puis s’en va sur un label déjà en pleine déliquescence depuis que 50 Cent a décidé qu’il imitait mieux 2Pac que Ja Rule.

PARIS HILTON SIGNE CHEZ CASH MONEY

Dans les années 2000, l’héritière au profil de bâton de ski décoloré imposait les canons de la célébrité 2.0 : oisiveté putassière, sex tape dûment leakée et show télé qui donne le cancer du cerveau. Au firmament de sa gloire, la boss du reality game se payait même le luxe de se faire masser les pieds par son assistante un peu trop boulotte pour être honnête, une certaine Kim K.

Après la sortie d’un premier album produit en grande partie par un Scott Torch poudré jusqu’au nez réduit au rang de gigolo des studios et qui flope misérablement (karma biatch ?), est annoncée en fanfare et trompettes son arrivée sur le label du mec à l’étoile Heineken tatouée sur la tête. Décidément les voies qui agitent le ciboulot de Birdman resteront à jamais impénétrables…

Ce qui s’est p*tain de passé après ? Comme on pouvait le pressentir l’annonce en est resté au stade du coup médiatique de mauvais goût, permettant aux deux parties de faire parler d’elles dans les médias. De quoi presque en regretter de ne jamais avoir vu Paris et Gudda Gudda assis côte à côte dans le bus de tournée YMCMB…

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