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Le Club : « L’idée, c’est de faire que des bangers » [INTERVIEW]

Le Club : « L’idée, c’est de faire que des bangers » [INTERVIEW]

A l’occasion de la sortie de la mixtape « Fort 2 Nous », rencontre avec Le Club !

Duo jamais bloqué dans une catégorie, Le Club a offert le vendredi 8 juin un tout nouveau projet à sa fanbase. Une mixtape aux couleurs estivales nommée Fort 2 Nous. Un deuxième effort, déjà, pour La Kanaï et Tayz, après le réussi Série 97 qui a posé les bases d’un style sans frontière. Déterminés et bien embarqués pour durer dans un rap game protéiforme, nos gars venus de Montreuil sont passés chez Booska-P le temps d’une interview. De quoi parler de leur ascension express, mais aussi de leur volonté de marquer leur auditoire.

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Pour commencer, dans quel état d’esprit vous sentez-vous avec l’arrivée de votre projet, « Fort 2 Nous » ?

On se sent un peu plus implantés dans le paysage. On sent qu’on a mieux trouvé notre style, on a réussi à l’imposer en quelques sortes. Pour Série 97, on travaillait sur des palettes de prods, on a fait un peu de tout, on a touché à tout ce qu’on aimait. Là, ce n’est pas pareil, c’est comme si on avait trouvé notre genre. On a bossé sur Fort 2 Nous à la maison entre nous, avec Ambitious Beats. On a pu faire un projet qui nous ressemble totalement.

Après une petite absence, vous êtes devenus plus productifs, non ?

On s’était arrêté avec Belle, puis c’était silence radio pendant plus de trois mois. Ce n’était pas voulu et on va dire que ce n’est pas ce qui nous a franchement servis. On est revenu avec Mondeo, puis à partir de là, on s’est dit qu’on devait lâcher au moins un clip par mois. Il faut être productif, il y a beaucoup de concurrence de nos jours. Il y a des nouveaux rappeurs qui débarquent tous les jours, je pense que tu peux vite te faire oublier.

L’opus a une couleur particulière, on voulait être dans l’efficacité

Vous êtes capables d’être à l’aise dans différentes ambiances… La mixtape a par exemple une couleur très estivale.

L’autotune a ouvert des portes, on surfe sur tout ça. On avait une idée claire sur ce projet, ne faire quasiment que des bangers. C’est pour cela que l’opus a une couleur particulière, on voulait être dans l’efficacité. En live, ça se retranscrit avec des titres Jamaïca ou Mondeo. Les gens sont grave réceptifs. Pour l’instant, on a que des bons retours sur la tape, c’est ultra positif donc ça fait plaisir.

C’est donc votre deuxième projet, mais toujours aucune collaboration. C’est une réelle volonté ?

Non, il n’y aucun feat, mais c’est bien voulu. C’est seulement notre deuxième projet, on pense que ça viendra plus tard. Pour l’instant, on préfère montrer ce qu’on sait faire et notre style. Si d’autres artistes apprécient notre style et cherchent à faire une collaboration, pourquoi pas ! Mais pour l’instant, on reste entre nous et ça tout le monde l’a compris.

Est-ce que votre manière de bosser a évolué ?

Elle a évolué un petit peu, dans le sens où maintenant on n’est plus pris par le temps. On a un studio dans lequel on peut aller tout le temps. Avant, on payait vingt balles de l’heure et on était obligé de bosser avant. On arrivait et tout devait déjà être fait, on posait et c’était terminé. Maintenant, on travaille beaucoup plus avec notre beatmaker. On se pose et on écrit en studio, on fait les choses calmement. On s’applique plus, ce qui nous permet de faire quelque chose de plus construit.

Il ne faut pas oublier que Montreuil est une ville d’artistes au sens large du terme, ça ne concerne pas uniquement le rap

Votre ascension a été rapide. Comment cela s’est passé avec votre entourage, votre famille ?

On a débarqué avec La Magie de Paris et ça a tout de suite été compliqué au niveau familial. Les parents ne comprennent pas forcément au début. Ensuite, avec le temps et les projets qui se concrétisent, ils s’y font. La musique, c’est un vrai travail, pas un amusement et ils le comprennent très bien aujourd’hui avec les contrats, les concerts, etc. On n’a pas d’études en poche, donc le rap est la meilleure chose qui peut nous arriver. Si ça n’avait pas fonctionné, ça aurait été un peu plus la merde. Du côté des potes, on a toujours eu un gros soutien, ça n’a pas changé.

Vous avez déclaré ne pas être prêts à tout ça, la percée dans la musique. Comment vous jugez votre trajectoire ?

C’est du kiff, certes, mais c’est aussi de la pression. Car maintenant, il y a beaucoup plus d’attente qu’avant… Mais bon, les nouvelles responsabilités font également partie du jeu et c’est ça qui est bandant.

Vous êtes issus de Montreuil, une ville avec une scène particulièrement dense. Quel regard portez-vous là-dessus ?

La scène de Montreuil, on nous en parle seulement en interview. En vrai, la plupart des gens se connaissent, mais chacun fait son truc de son côté. Il y a des villes qui ont un côté village, mais Montreuil pas du tout. C’est une grande ville, du coup chacun a son quartier. Il y a du monde et il ne faut pas oublier que c’est une ville d’artistes au sens large du terme, ça ne concerne pas uniquement le rap. Tu vas te balader dans une rue normale et ensuite, tu vas tomber chez un mec qui expose des oeuvres chez lui. C’est ce qui rend l’endroit aussi cool.

On a bougé pour nos derniers clips aux USA ou à Cuba, c’est une façon de nous démarquer. On veut être un groupe différent dans le son, mais aussi dans l’image

Votre ouverture musicale, elle vient de là ?

Non pas forcément. Par exemple, si on kiffe les sons latinos, ça ne vient pas de Montreuil. C’est quelque chose qui fonctionne bien en ce moment, on peut citer Cardi B, Ozuna ou encore Bad Bunny dans ce délire. Ils produisent des sons qui touchent tout le monde et on récupère la vague en Europe. Nous, on kiffe l’Espagne, dès qu’on peut, on y va. Quand on pense à l’Espagne, ça rime avec Espagne, du coup on place quelques mots et références dans nos titres. On va essayer d’y bouger pour un futur clip.

Côté visuel, vous n’avez pas peur de vous exporter…

On a bougé pour nos derniers clips aux USA ou à Cuba, c’est une façon de nous démarquer. On essaye d’être un groupe différent dans le son, mais aussi dans l’image. T’as la musique, mais aussi les clips, c’est une chose à ne pas négliger. On a commencé avec Belle, tourné à Annecy. Natas s’était occupé de la réalisation, on est allé là-bas sans idée précise et au final ça a donné un truc carré.

Comment vous voyez la suite ? Vous allez expérimenter de nouvelles sonorités ?

On va encore essayer de faire mieux, on pas mal de maquettes déjà bien abouties. On va également essayer de travailler sur des featurings. Que ce soit dans les lyrics ou les flows, on veut continuer à progresser. Du côté son, on va essayer de faire moins dans le summertime et partir vers de nouvelles ambiances. Retourner à nos bases sur un prochain projet, dans un registre moins dansant, comme des titres tels que Histoire de Dame, ou La Magie de Paris. On veut pousser le public à être curieux.

On va essayer de retourner à nos bases sur un prochain projet

On présente souvent Le Club comme une vraie équipe. Alors que la coupe du monde débute, on se pose une question : sur le terrain, vous êtes qui ?

La Kanaï : Moi je serais Ronaldinho (rires). Mais comme il ne joue plus, c’est un peu compliqué… Aujourd’hui, je dirais donc Kylian Mbappé. Il est jeune et fait des trucs de ouf, ça colle. En plus il a la tête bien sur les épaules, donc c’est cool.

Tayz : C’est une bonne question, mais là je sors mon joker (rires) !

Crédits Photos : Antoine Ott

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