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Lacrim : « Mon discours sur la rue est négatif, c’est un constat. »

Lacrim : « Mon discours sur la rue est négatif, c’est un constat. »

A l’occasion de la sortie de Ripro Vol.1, Booska-P met en place une Booska-semaine spéciale Lacrim. Dans ce premier épisode, découvrez une interview exclusive de l’artiste…

En pleine tourmente judiciaire, Lacrim n’en reste pas moins un artiste productif qui vient de sortir le projet Ripro Vol.1… A cette occasion, Booska-P s’est rendu dans un endroit tenu secret afin de suivre Lacrim durant plusieurs jours en compagnie de plusieurs personnalités venues soutenir le rappeur et son projet. Pour sa première interview avec l’équipe, l’homme n’a pas fait dans la langue de bois et a évoqué sans détour son projet et tout ce qui fait son actualité.

C’est pas l’heure d’aller dormir en cellule

Récemment condamné à 3 ans de prison, Lacrim est décrit comme étant en cavale, mais pour l’artiste, ce n’est pas vraiment le cas : « J’ai pris une condamnation pour une affaire qui date d’avant ma précédente incarcération. Même si elle date de 2012, il faut la payer mais dans certaines conditions… Aujourd’hui je suis réinséré, je travaille, j’ai une situation. Pour l’instant, j’ai des priorités, c’est pas l’heure d’aller dormir en cellule. Ce sont les médias qui pensent que je nargue la justice en prenant des vacances… En vérité je suis là pour travailler, j’ai une petite-fille qui va arriver, faut que je m’en occupe. Ce sont les vraies priorités de la vie, je veux profiter d’elle, régler mon album et j’irais en prison de moi-même…La seule chose que je peux faire face à cette peine, c’est faire appel, mais pour ça il faut que je sois écroué. » explique-t-il.

Moi, j’ai souffert…

Conscient d’avoir une image sulfureuse en raison de son lourd passif judiciaire, Lacrim est aussi réputé pour avoir une plume particulièrement acerbe, ce n’est pas pour autant qu’il glorifie la vie de rue : « Mon discours sur la rue est négatif, c’est un constat. Je ne dis jamais à quelqu’un de prendre ce chemin, que la vie de rue c’est bien…Moi j’ai souffert, aujourd’hui je suis un peu arrogant envers le système en expliquant que ce que j’arrive à faire je l’ai réussi par moi-même. Même quand je parle de la musique je ne me vante pas de ce que j’arrive à faire parce ça serait narguer les jeunes. Ce que je dis c’est que si tu arrives à travailler c’est bien et si tu n’y arrives pas, essaye de t’en sortir comme tu peux. » assure-t-il.

Tu peux péter les plombs…

En l’espace de 3 ans, Lacrim a connu le succès, les plannings chargés, la prison et les problèmes judiciaires, un quotidien pas forcément évident : « C’est très dur à gérer. J’ai eu un an de travail intensif, je tenais plus debout. Si tu rajoutes à ça les soucis, les problèmes, la vie familial…tu peux péter les plombs. T’es obligé de gérer, sinon tu prends des cachets et tu finis lobotomisé mais j’ai l’honnêteté de te dire que c’est pas facile du tout. On garde le sourire mais pour n’importe quel artiste, quand tu as une carrière établie c’est compliqué. » reconnait-il.

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Mon fils ne sera pas un enfant gâté

Père d’un petit garçon, Lacrim lui a consacré un morceau dont la forme parfois très dur peut en étonner certains : « Mon fils je le protège mais quand il tombe par terre, je lui dis qu’il ne faut pas pleurer. Je suis calin mais il faut lui apprendre la dureté du coeur pour qu’il soit protégé de tout…Je lui dis de laisser 60% de ses sentiments à la maison parce que sinon tu fais niquer dehors. Je veux lui inculquer une gamberge de bonhomme. Il faut que mon fils apprenne de la dureté que j’ai vécu mais ne pas qu’il la vive. Je ne veux pas qu’il soit un enfant gâté. Il faut qu’il ai des codes et des principes, c’est ça la bonne éducation. «  développe t-il.

Si je ne suis pas un exemple, je suis quoi ?

Doté d’un parcours particulier, collé à la rue, Lacrim dénonce les conditions de vie qui poussent certains jeunes à prendre le chemin de la délinquance : « J’ai compris vite qu’on était baisés. A 10 ans j’étais dehors mais rien de glorifiant, a 15 ans j’avais un juge pour enfant qui avait peur pour moi même si moi la rue c’est chez moi mais dans ce domaine y’en a aucun qui survit. Moi j’ai la capacité de m’en sortir, si je ne suis pas un exemple je suis quoi ? A cette époque il fallait que m’en sorte coûte que coûte… Aujourd’hui, j’ai compris qu’il y a 6 millions de façons de faire de l’argent, j’ai fais le tour du monde et j’ai vu qu’en apprenant des gens et en charbonnant on peut s’en sortir. » conclut-il.

RIPRO Vol.1 de Lacrim est disponible dans tous les magasins :

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