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La Fouine : « Je suis millionnaire, le reste je m’en fous… »

La Fouine : « Je suis millionnaire, le reste je m’en fous… »

Dans la première partie de cet entretien, La Fouine évoque notamment son clash avec Booba, l’argent qu’il gagne ainsi que les ventes mitigées de son dernier album.

Cela faisait 5 ans que Booska-P n’avait plus interviewé La Fouine. A l’occasion des ces retrouvailles, le rappeur originaire de Trappes (78) apparaît sans sa fameuse barbichette. Mais pourquoi l’a-t-il coupée ? « J’ai obtenu un rôle sympathique au cinéma et il a donc fallu que je la coupe, répond-il. Je l’ai fait direct, avec plaisir. Après 15 ans de carrière, j’espère être dans le cœur de mes fans plus qu’une barbichette. » Laouni évoque ensuite Nouveau Monde, album sorti le 4 mars dernier, sur lequel figure le titre Es-tu validé ?. Celui-ci avait été clippé l’été dernier et devait sortir à ce moment-là. Totale coïncidence : Booba a envoyé le tube Validé à la même période. La Fouine a donc repoussé le lancement de son single. « C’est vrai que ça m’embêtait d’avoir 2 morceaux qui s’appellent de la même façon, étant donné la concurrence qui règne, reconnaît-il. Les gens auraient peut-être pensé que j’aurais copié. »

Je préfère que les histoires se règlent physiquement plutôt qu’en digital


Interrogé au sujet des différents clashs dans lesquels il s’est retrouvé, La Fouine semble éprouver quelques regrets. « Ces histoires m’ont beaucoup apporté mais aussi beaucoup desservi. Je suis quelqu’un de la rue. Je préfère que les histoires se règlent physiquement plutôt qu’en digital », ironise-t-il, avant de tempérer son propos. « Quand je suis entré dans cette histoire de clash (avec Booba, Ndlr), je sortais Drôle de parcours. A ce moment, le premier single de cet album ne marchait pas si bien que ça. Les préventes non plus. J’allais peut-être n’en vendre que 15 000. Avec ces histoires de clash, j’ai vendu plus car les gens en sont friands. C’est malheureusement le quotidien des jeunes d’aujourd’hui. Ce n’est même pas un problème de rappeurs, mais de société. Les clashs, il y en dans le monde de la politique, du rock, du sport…. Partout. »

Booba sait où j’habite

Depuis son embrouille avec Booba, La Fouine a pris du recul avec les clashs. « Moi, je suis un homme. Se cacher derrière un écran d’ordinateur, s’étendre sur Instagram, je trouve ça lâche. Quelqu’un qui a un problème avec moi, il vient le régler : je suis partant à 200%. N’importe où, n’importe quand. On sait où me trouver, mais on ne me trouvera pas sur Internet. » Le fondateur de Banlieue Sale Music fait ensuite passer un message clair à son meilleur ennemi. « C’est quand il veut, où il veut. Moi, je suis à Miami tout le temps et on a plein d’amis en commun. Il sait où j’habite. A 40 ans, on devrait être capable de régler ses histoires autrement que sur Instagram. Le virtuel, c’est de la merde. Moi, c’est le physique. Les clashs sur Internet, c’est fini pour moi. Je ne suis pas une salope qui se cache derrière Internet. »

Je suis millionnaire, qu’est-ce que je m’en bats les couilles !

Pendant plusieurs années, La Fouine semblait avoir trouvé le compromis idéal pour plaire à la fois à la « street » et au grand public. Cependant, ces derniers temps, une certaine confusion règne au niveau de ses « cibles ». Pourquoi ne se positionne-t-il pas clairement dans un registre en particulier ? « Depuis 15 ans que je fais de la musique, je gagne de l’argent, rétorque-t-il. Je l’ai toujours placé. Aujourd’hui, je ne fais pas du rap pour gagner de l’argent. Pareil quand je fais du cinéma. Je fais de la musique avec le cœur. C’est juste une question de kiff. Je n’ai pas besoin d’aller faire des showcases dans des chichas avec 200 personnes pour gagner ma vie. J’ai placé mon argent là où il le fallait parce que je suis un homme d’affaires. Je rentre en studio pour me faire plaisir. Je n’ai donc pas besoin de me positionner. Je n’ai ni besoin d’être street, ni commercial. Je suis millionnaire, qu’est-ce que je m’en bats les couilles ! J’ai de l’argent qui rentre tous les mois sans que j’ai besoin de travailler car j’ai fait de bons placements. Je suis dans l’investissement immobilier. A l’heure où je te parle, des gens me payent. »

Aujourd’hui, j’ai des appartements partout dans le monde

A l’époque où il a signé en maison de disques, chez Sony, La Fouine avait à peine 20 ans. « J’habitais dans un studio avec ma fille à cette époque, se remémore-t-il. J’ai touché 50 000 euros d’avance. Je suis parti à la banque, j’ai posé le chèque, fait un crédit et acheté un appartement. Les gens m’entendaient sur Skyrock mais je prenais le bus et travaillais comme animateur. Je pensais déjà à l’avenir. » Le Trappiste n’a arrêté de travailler qu’après la sortie de l’album Mes repères, en 2009. « J’étais agent de médiation dans les bus à Trappes. A chaque fois que j’ai gagné de l’argent, j’ai acheté des biens immobiliers. Des fois, les gens m’entendaient sur Skyrock alors que j’avais du mal à payer mon abonnement téléphonique, parce que j’investissais tout ce que je gagnais. Aujourd’hui, j’ai des appartements partout dans le monde. Donc, quand je fais du rap ou du cinéma, c’est pour le plaisir. »

J’ai envie que tout ce qui me rappelle La Fouine disparaisse de chez moi

La Fouine assure que sa priorité n’est pas de réaliser de bonnes ventes en sortant ses projets. « Un artiste a envie de faire de la musique et des tournées. Quelqu’un qui a envie de faire des ventes est quelqu’un qui a envie de gagner de l’argent. Chez moi, il n’y a aucun disque d’or. Quand je sors, je suis La Fouine. Quand je rentre chez moi, je suis Laouni Mouhid. J’ai envie que tout ce qui me rappelle La Fouine disparaisse de chez moi. Un disque d’or au mur va rouiller. Quand je rentre au bled et que mon père me dit : « Laouni, tu as ma bénédiction. Je suis fier de toi », je peux alors affronter n’importe qui quand je rentre en France. A partir du moment où tu commences à faire de la musique pour espérer avoir des revenus, tu te perds. » Son dernier album, Nouveau Monde, s’est moins bien vendu que les précédents. Pourtant, La Fouine affirme ne pas en être affecté. « C’est une alarme qui sonne pour me dire que je dois me ressaisir. Bien sûr, j’aurais préféré que ce soit un succès. Mais je ne vais pas me lamenter sur mon sort car j’ai connu pire dans la vie. »

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