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L’évolution du rap analysée par 5 MC’s emblématiques

L’évolution du rap analysée par 5 MC’s emblématiques

Dans un entretien accordé à Libération, Oxmo puccino, Orelsan, Rimk, Disiz et Soprano ont évoqué l’évolution du rap français.

Honneur au « Black Jacques Brel », dont la carrière a considérablement évolué musicalement en l’espace de quinze ans. « Dire que le rap c’était mieux avant, c’est tellement nul. Comme pour faire part de sa tristesse et la partager gratuitement… Je ne dis pas que c’était pas bien avant, c’était différent, c’est tout. Avant on ne savait même pas qui faisait de la musique. Il n’y avait pas un rond. Pas de radios pour diffuser notre musique, personne pour croire en nous. Et c’était tellement violent. Si c’était resté tel quel, aujourd’hui, il y aurait beaucoup de gens qui n’écouteraient pas de rap », analyse Oxmo puccino, qui sortira son prochain album, Roi sans carrosse, le 17 septembre 2012.

Orelsan est exactement sur la même longueur d’ondes que lui à ce sujet. « Si tu veux écouter le rap d’avant, les disques sont encore en vente chez tous les disquaires du coin », ironise-t-il. Certains auditeurs reprochent souvent à bon nombre de rappeurs d’avoir modérer leurs propos afin de conquérir le grand public. « A cette époque (fin des années 90 Ndlr), le rap a tout tué commercialement, c’était un massacre. L’arrivée de l’argent a détendu tout le monde et chacun a mis une fleur à son fusil », fait lucidement observer Rimk du 113, qui a su traverser les époques en gardant une partie de son public d’origine.

« On a compris qu’on était lésés »

Au début des années 2000, Disiz la peste a connu le succès commercial assez jeune, avec l’étiquette de « rappeur rigolo » collée sur le front. « Ils voulaient des tubes, qu’on écrive des morceaux pour les radios. Ils voulaient contrôler le rap alors que pour la plupart, ils n’y connaissaient rien. Pour nous, c’était pas mal, on sortait de notre quartier pour faire des tournées, mais on s’est aperçu que les chanteurs de variétés qui vendaient moins que nous étaient dans un autre monde, et on a compris qu’on était lésés », s’offusque le MC du 91, qui a temporairement mis un terme à sa carrière de rappeur en 2009.

Enfin, les Psy4 de la rime ne se voilent pas la face. Leur rap n’est plus le même que celui qu’ils pratiquaient à l’époque où ils ont débuté. « Nos vies ont changé. La plupart d’entre nous sont devenus pères de famille. Et on ne peut plus dire qu’on est dans la misère alors que ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, le rap, c’est comme le McDo, il y a des menus pour tout le monde. Pour celui qui veut danser, voyager ou faire la révolution », explique Soprano. Dans le rap, le plat du jour ne sera pas celui de demain.

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