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Kamelancien : «Je ne réponds pas aux codes du Rap actuel… »

Kamelancien : «Je ne réponds pas aux codes du Rap actuel… »

Après avoir annoncé qu’il arrêtait le rap, Kamelancien est bel et bien de retour avec un quatrième album !

L’année 2015 est marquée par le retour dans les bacs de Kamelancien avec un nouvel opus. Il avait annoncé arrêter le rap français à ses fans, mais la vie ne l’aura pas tenu loin du micro très longtemps… Le voici qui revient avec un quatrième effort solo intitulé Le Coeur Ne Ment Pas. Il nous reçoit dans son club de MMA au Kremlin-Bicêtre dans le Val de Marne (94) pour une interview devant les caméras de Booska-P. L’occasion de revenir sur la carrière bien remplie de Kamelanc’ !

Je ne réponds pas aux codes du moment

A l’image de plusieurs artistes, Kamelancien estime ne pas avoir l’exposition qu’il mérite. Un état de fait qui l’amène à parler de boycott à son égard : « J’ai présenté mon album à Generations et Skyrock et à chaque fois j’ai le même problème avec eux. Pourtant quand je sors un album, il y a un engouement et des morceaux de qualité… Ils n’adhèrent pas forcément à ce que je dis. Quand t’as un nom et un buzz pourquoi ils ne te jouent pas ? J’appelle ça un boycott parce que je ne vois pas autre-chose. Je ne réponds pas aux codes qu’il y a en ce moment même si j’aime bien le changement. Il faut accepter d’être un ancien et laisser la place aux nouveaux ! Au final, je suis content de mon album… » argumente-t-il.

Il n’y a plus de grands dans les quartiers…

Assez offensif envers certaines tendances du rap actuel, l’artiste explique cette situation par un changement général de stratégie mais aussi par une perte des valeurs : « Tout se fait au niveau du buzz maintenant, beaucoup d’artistes arrivent à faire 100 000 ventes sur un coup de tête mais il y a quand même un grand manque de maturité dans la génération actuelle. La nôtre à l’époque avait déjà un peu perdu le respect mais aujourd’hui les petits parlent d’argent, de femmes, de drogues…C’est triste. Il n’y a plus de grands dans les quartiers…Avant, pour allumer une cigarette, on se cachait…Ceux qui buvaient devaient même aller dans une autre ville ! Aujourd’hui, les petits me parlent avec un joint dans la main, à notre époque c’était inconcevable ! Beaucoup de choses se sont perdues, et on le voit répercuté dans la musique. Dans un quartier, aux comportements des gens, tu peux savoir quels artistes ils écoutent » raconte-t-il.

Les français sont arriérés pour certaines choses

Au sein du morceau Touche pas à ma pote, Kamelancien aborde le thème délicat du port du voile :  » Les français sont arriérés pour certaines choses…Ce thème a pris trop d’ampleur. Pour un français, la femme qui porte le voile est forcémment forcée alors que ce n’est le cas que pour une minorité d’entre elles. Le port du voile est une obligation pour la femme, mais elle est personnelle, on ne peut l’imposer aux autres ou se voir l’être imposé » explique-t-il.

La France manque de reconnaissance envers nos parents

Dernier morceau de l’album, le titre Du Bled à la France rend hommage au père de l’artiste en retraçant son parcours de vie, du nord du Maroc à la France : « C’est un morceau que je voulais faire depuis longtemps…Là, j’ai le recul nécessaire. Pour moi la France aurait du intégrer des cours sur ces flux d’immigrations venus pour reconstruire le pays…Il y a aussi un manque de reconnaissance vis à vis de nos parents qui de leurs côtés ont souvent eu cette fierté de ne pas raconter les difficultés rencontrées par le passé, c’est une erreur. Pour écrire le morceau, j’ai fait parlé mon père et ça m’a fasciné ! » conclue-t-il.

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