La sortie de son nouvel album 4:44 crée décidément son lot de polémiques…
Entre son mea culpa sur sa relation avec Beyoncé, les piques envoyées à Kanye, 50 Cent qui l’accuse de faire « de la musique pour golfeurs » ou encore les snaps subliminaux de Future, c’est peu dire que Jay Z est au centre de l’actualité avec son treizième et dernier album 4:44.
Dans un registre un peu moins glorieux, il fait également la une pour les paroles de son titre The Story of O.J. où il rappe : « You wanna know what’s more important than throwin’ away money at a strip club? Credit/You ever wonder why Jewish people own all the property in America? This how they did it. »
(« Vous voulez savoir ce qui est plus important que balancer du cash dans un club de strip-tease ? Le crédit. Vous vous êtes déjà demandé pourquoi les Juifs possédaient tous les biens immobiliers en Amérique ? C’est comme ça qu’ils y sont parvenus »)
Beaucoup voient non sans raison dans cette ligne une perpétuation des préjugés antisémites accolés aux juifs.
Par le passé Jay Z s’est pourtant plusieurs fois illustré dans la lutte contre les discriminations, comme lorsqu’à l’occasion de l’inauguration du stade Brooklyn Barclays Center dans lequel il avait investi (bien qu’il ne soit pas juif donc), il avait allumé une menorah (symbole du Second Temple de Jérusalem après son saccage par les Grecs), ou lorsqu’il avait tourné en 2006 la vidéo ci-dessous dénonçant toutes les formes de racisme avec le mogul Russell Simmons.
Extrait : « Ce qui n’est pas cool c’est l’antisémitisme. C’est un autre mot pour parler de racisme. L’antisémitisme et le racisme sont les deux faces d’une même pièce. »
Les plus attentifs noteront néanmoins que ce n’est pas la première fois que Shawn Carter s’aventure sur ce terrain glissant puisqu’en 2007 il faisait référence au cliché de « l’avocat juif » sur le morceau No Hook : « Had to get some challah bread so you can holla back. My Jewish lawyer too enjoyed the fruit of letting my cash stack. »
Un cliché grandement popularisé par la série télé The Wire et repris abondamment depuis dans le milieu. Voir cette compilation de lyrics :
Toujours est-il que Jay cumule quelques soutiens dans cette affaire, à commencer par le manager de U2 et Madonna, Guy Oseary. Né en Israël ce dernier a posté une photo de lui et du rappeur sur son compte Instagram où il revient dans les grandes largeurs sur l’affaire.
« Si vous lisez les paroles hors-contexte, je peux comprendre que certains en tirent certaines conclusions. Mais si vous écoutez la chanson dans son intégralité, vous verrez que la totalité du titre est basée sur des stéréotypes exagérés histoire d’arriver à une conclusion. »
« Jay Z sait bien que les juifs ne possèdent PAS tous les biens immobiliers d’Amérique, mais il utilise ce cliché pour illustrer l’exemple d’une communauté de gens dont il pense qu’ils ont pris les meilleures décisions financières. »
Oseary conclut son post en affirmant ne pas se sentir offensé le moins du monde par ce texte.
De son côté, si Jay Z n’a pas réagi officiellement face à la polémique, voici selon lui comment comprendre le morceau incriminé : « The Story of O.J. est une chanson sur nous et notre culture, notre plan et comment nous allons le poursuivre. On fait tous du blé, et puis nous le perdons, surtout nous les artistes. À nous de transformer ce succès en quelque chose de plus énorme encore. »
À LIRE AUSSI
Jay Z explique chacun des 10 morceaux de 4:44 !
