Décryptage du dernier projet du rappeur orléanais, disponible depuis le 16 mars…
Pour Dosseh, c’est maintenant ou jamais, l’homme est bien trop expérimenté pour l’ignorer. Sa manière de vouloir marquer une rupture avec tout ce qu’il a produit jusqu’ici est néanmoins particulièrement surprenante. D’abord il y a ce titre rappelant la période de restructuration menant à la chute de l’URSS à la fin des années 80’s, ensuite et surtout, il y a ce passage en cloture du projet où Dosseh compare sa carrière à un champs de ruine…Désapprobation totale ! Certe l’artiste a connu un parcours chaotique marquée par l’absence de ventes significatives, il a toutefois eu le mérite de se montrer productif envers et contre tous (6 mixtapes, 1 film, 1 bande-originale, de multiples featurings…) chose qui lui a permis d’en arriver là où il est aujourd’hui et ça, il s’agirait de ne pas chercher à l’occulter. Oui mais voilà, la trentaine vient de passer par là et les prises de conscience qui vont avec (comme il le raconte si bien dans le morceau L’âge de nos actes). Au travers d’une carrière débutée il y a plus de 10 ans, l’homme a su se faire un nom grâce à un large échantillonage de morceaux malheureusement orphelins de projets solides sur lesquels se fixer dans le temps. Aujourd’hui, l’artiste en veut plus et connaissant son potentiel on le comprend.
Validé par monsieur Orlov
Désormais encadré par le label Def Jam France, l’artiste entame sa Perestroïka (reconstruction) à travers un projet qui en porte le nom. Une mixtape qui ressemble à s’y méprendre à un album…Il en a la densité et l’aboutissement. En somme, ce qui manquait cruellement à ses précédents projets. Tout au long de Perestroika, Dosseh construit les bases de sa reconquête titre après titre, brique après brique. Que les nostalgiques de Zone de non droit et Pulsions meurtrières, les auditeurs de Non-stop ou les aficionados d’Igo se rassurent, le MC n’a pas tourné le dos à sa recette, sa plume continue de se noyer dans la poudre et le sang. Pour autant, on en ressort avec l’étrange et prometteur sentiment que l’artiste en garde volontairement sous la pédale pour mieux nous surprendre dans quelques mois lorsque son premier album Yuri sera distribué comme les cargaisons de Monsieur Orlov. A n’en pas douter, Perestroïka prend naissance dans un cadre plus vaste qui vise à mener progressivement Dosseh à la place qu’il mérite d’occuper dans le Rap français. Pour bâtir un édifice digne de ce nom, les fondations se doivent d’être racées, brutes et solides, pas de place pour la fantaisie et les artifices.
Il y a une vie après Kopp
Comme nombre de ses pairs, Dosseh affiche une grande confiance en son talent et revendique avec force une place parmis les grands de ce mouvement. Tant de fois, l’homme a vu les sommets se présenter à l’horizon sans jamais parvenir à les atteindre, notamment par erreurs ou en raison des coups donnés par la vie. Programmé depuis de longues années, l’explosion de l’orléannais a tant de fois été avortée que certains doutent de sa capacité à atteindre son but. Beaucoup ont notamment annoncé sa fin pour ne pas avoir su concrétiser la passe décisive d’un certain Booba en 2010… 5 ans plus tard Dosseh est toujours là, preuve qu’ »Il y a une vie après Kopp ». Après autant de faux départs, Dosseh sait qu’il a de la chance d’avoir une nouvelle occasion de percer. Alors que s’ouvre devant lui une « deuxième carrière », il semble conscient qu’il n’a pas le droit à l’erreur à commencer par celle qui serait de tourner le dos à la première.
L’album « Perestroika » de Dosseh est disponible sur iTunes : https://www.booska-p.com/re/lbmgdla7bg et en version physique : https://www.booska-p.com/re/648lcgjea8 . A noter que la version physique est éditée à seulement 5 000 exemplaires (avec l’écusson #PerestroikaGang que vous pourrez incorporer à vos vêtements simplement au fer à repasser).
