Le rappeur Deen Burbigo s’est livré lors d’une interview avec l’équipe de Booska-p…
Il a mis notre patience à rude épreuve… Après avoir lâché trois projets entre 2010 et 2014 (Dîn, rîmes et intérim, Inception, Fin d’après minuit), Deen Burbigo a attendu trois ans avant de balancer Grand Cru, son premier album solo. Entre temps, l’homme n’a pourtant pas chômé, se faisant notamment remarquer sur l’album Jeunes Entrepreneurs de son collectif L’Entourage. Le 17 mars prochain sera donc la date du grand saut pour l’artiste qui a réalisé une interview devant les caméras de Booska-P.
Avant, je travaillais sur les chantiers
Membre de L’Entourage, avec lequel il a sorti l’album Jeunes entrepreneurs en 2014, Deen revient sur ce qui unis cette équipe, entre passion et recherche d’indépendance : « On est des geeks du rap, le but est de faire de la musique et de la diffuser. Au début, peu croyaient en nous, on ne connaissait pas l’industrie… On s’est structuré petit à petit, et c’était trop compliqué de le faire en commun donc chacun a fait son truc de son côté ou presque, c’est une petite compétition et de l’entraide en même temps. Moi mon entreprise, je l’ai montée avec ma mère, légalement c’est ma boss ! On peut s’habituer aux choses qui nous arrivent, mais on ne s’y fait jamais vraiment… J’étais un mec du charbon, je travaillais sur les chantiers ! Je suis monté sur Paris je ne connaissais personne ! » rappelle-t-il.
La musique doit rassembler et pas diviser
Après avoir évoqué les raisons qui l’ont poussé à quitter le sud de la France et les apports de son deal avec une maison de disque, l’artiste revient sur le côté engagé de son projet : « On est noyé d’informations, plus il y en a, moins elles ont d’importance. On passe notre journée à voir des atrocités, ça peut rendre fou si on ne développe pas une sorte de distance. Quand son seul engagement est un partage sur Facebook, ça pue sa mère, mais en même temps si j’ai un billet est-ce que je vais l’envoyer à ceux qui en ont besoin ou je vais partir en vacances et m’acheter une belle veste ? On a tous la notion de ce qui est bien et mal mais on est peu nombreux à faire des choses pour notre prochain. En vieillissant, j’espère mettre un peu de fluidité dans ce monde mais on n’a pas à demander aux artistes de s’engager. Si je dois oeuvrer pour une cause, j’ai l’impression de faire de la politique et de me couper d’une partie du public. La musique doit rassembler et pas diviser. Je ne veux pas m’enfermer dans un personnage. » ajoute-t-il.
Nekfeu est un ami dont je connais les failles et les qualités
Après avoir évoqué les différents featurings présents sur le projet, Deen conclue en revenant sur le succès rencontré par Nekfeu : « Ca m’a mis la pression et donné beaucoup de motivation. Nekfeu, c’est un ami dont je connais les failles et les qualités. Chez nous, c’est celui qui a le plus pété et c’est celui qui a le plus charbonné. Donc même s’il avait beaucoup de talent, il n’y a pas de secret. Ce qui lui arrive me fait trop plaisir, parce qu’il le mérité. C’est un bête de gars et un bête d’artiste, il a emmené ses potes d’enfance avec lui. »
