Le très sévère patriarche de la famille Jackson laisse derrière lui un héritage controversé…
Dans le monde de la musique, rares sont les hommes à la réputation aussi calamiteuse que Joe Jackson.
Né en 1928, cet ancien boxeur et bluesman au succès très confidentiel décide à l’orée des années 60 d’assembler un groupe formé de ses trois fils Tito, Jackie et Jermaine, les Jackson Brothers. En 1966 Michael et Marlon se joignent à l’aventure.
Sous sa coupe, le groupe renommé Jackson 5 remporte de multiples concours de talents dont le fameux Amateur Night de l’Apollo Theater. C’est ensuite la démo ci-dessous où ils interprètent I Got the Feelin qui leur permettra de signer en 1968 chez la prestigieuse Motown de Berry Gordy.
À partir de là l’influence de Joe Jackson sur le clan va considérablement moins se faire sentir, Gordy s’occupant désormais de leur management.
Si Joe aidera ensuite Michael à se libérer de son contrat pour signer chez CBS, le futur Roi de la pop finira par se séparer de lui en 1979 avant de se faire de plus en plus distant – jusqu’à exiger trente ans plus dans son testament qu’il n’ait rien à voir de près ou de loin avec l’éducation de ses propres enfants
Le patriarche s’en va alors s’occuper des carrières naissantes de ses filles Rebbie, La Toya et Janet.
Un père cruel et violent
Au fil des années, tous les membres de la famille de Jackson se sont confiés sur la brutalité de ses méthodes et les abus qu’ils ont endurés très jeunes pour satisfaire ses ambitions.
Outre les cinq heures de répétition quotidiennes après l’école et le fait qu’aucun de ses fils n’avait le droit de jouer avec d’autres enfants, Joe Jackson les battait régulièrement au moindre pas de danse mal exécuté. Comble du supplice, il les obligeait à aller décrocher eux-mêmes la branche d’arbre avec laquelle ils allaient se faire corriger.
Régulièrement moqué pour son physique, surnommé « Gros Nez », Michael racontera un jour s’être fait mettre en joue avec un fusil avant que son père ne presse la détente de l’arme alors chargée à blanc.
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Le mal nécessaire ?
Pas du genre à se confondre en excuses, Joe Jackson maintiendra jusqu’à la fin de sa vie, non seulement avoir agi pour le bien de sa famille, mais « être heureux d’avoir imposé cette discipline de fer à sa progéniture ».
« Joe était un homme fort, conscient de ses imperfections qui a héroïquement arraché ses filles et ses fils des rues gangrénées par le crime et la pauvreté de Gary, Indiana pour en faire des superstars mondiales » a déclaré l’un de ses exécuteurs testamentaires à l’annonce de sa mort.
Très diminué après avoir été victime d’une crise cardiaque deux ans plus tôt au Brésil, Joe Jackson est décédé à Las Vegas dans la nuit de mercredi des suites d’un cancer du pancréas.
