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Ce jour où… Kanye West a clashé le président américain en live

Ce jour où… Kanye West a clashé le président américain en live

Avec la série « Ce jour où… » Booska-P revient sur ces anecdotes de plus ou moins grande importance qui ont marqué l’histoire du rap. Aujourd’hui place au Kanye à qui il arrivait encore de raconter des choses sensées…

Fin août 2005 l’ouragan Katrina s’abat sur les États-Unis et dévaste l’état de Louisiane – certains quartiers comme les Magnolia Projects de la Nouvelle Orléans, célèbre pour être abondamment cités par le label Cash Money à ses débuts, disparaissent purement et simplement. C’est l’un des six ouragans les plus forts jamais enregistrés. Suite à son passage près de 2 000 victimes sont dénombrées, les dégâts dépassent les 100 milliards de dollars.

Si la catastrophe est d’une ampleur jamais vue, le gouvernement est également fortement critiqué pour son manque de réactivité. Immédiatement se mettent en place différentes actions de charité pour venir en aide aux populations qui doivent notamment faire face à des inondations d’un niveau record.

Le 2 septembre la chaîne NBC réunit plusieurs célébrités (Leonardo DiCaprio, Glenn Close Lindsay Lohan…) pour A Concert for Hurricane Relief, une émission destinée à lever des fonds. Regardée par 8,5 millions de téléspectateurs, l’opération permettra de cumuler 50 millions de dollars.

Plus d’une décennie après les faits ce n’est pourtant pour cela qui resté dans les mémoires.

« George Bush se contrefout des noirs »

Alors qu’il doit lire un prompteur en compagnie du comédien Mike Myers, Kanye West avertit ce dernier avant d’entrer sur le plateau : « Yo, je vais faire quelques ad-libs. »

Au moment de prendre la parole, celui qui vient de sortir deux jours auparavant son second album Late Registration, inspire profondément, se racle la gorge et mains dans les poches balance un speech pour le moins inattendu. Plutôt que d’énumérer une série de faits sur la catastrophe en cours comme il était prévu, West part dans une tout autre direction :

« Je déteste le portrait qui est fait de nous dans les médias. Si une famille de noirs est filmée, on nous dit qu’ils sont en train de voler. Si une famille de blancs est filmée, on nous explique qu’ils ont faim. Cela fait déjà cinq jours [qu’ils attendent], parce que la plupart des gens sont noirs. »

En coulisse l’assistance est médusée.

Celui qui vient d’être élu par le Time Magazine « homme le plus intelligent de la musique pop » ajoute alors cette phrase qui fera date : « George Bush doesn’t care about black people ».

À ses côtés, Myers en a le souffle coupé.

Le Kanye de 2005 aurait-il honte du Kanye de 2018 ?

Si sa tirade irrite un bon nombre d’Américains qui voient là un coup d’éclat personnel et une forme de racisme, Kanye exprime ce qu’une grande partie de la population ressent vis-à-vis de la façon dont les médias se comportent.

Cinq ans plus tard, en 2010 George W. Bush admettra que ce fut « le pire moment de son mandat » – soit le fait d’être pris à parti par un rappeur, et non cette tragédie humanitaire à ciel ouvert donc.

De son côté Kanye West s’excusera d’avoir traité Bush de raciste lors d’une interview donnée à NBC en 2010, avant de rapper sur le titre New Day de l’album Watch The Throne qu’il élèverait son fils comme un républicain « so everybody know he loves white people ».

Si à l’époque la ligne fut considérée comme ironique, traité depuis de « jackass » par Barack Obama qui lui préfère Jay Z, Kanye s’en allé soutenir à plusieurs reprises et ouvertement Donald Trump, son « brother » dont il loue « l’énergie du dragon ».

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