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Bosh: un rappeur déterminé pour une trap violente [PORTRAIT]

Bosh: un rappeur déterminé pour une trap violente [PORTRAIT]

Rencontre avec le jeune rappeur originaire de Plaisir, à l’occasion de la sortie de sa première tape.

Originaire de Plaisir, Bosh commence peu à peu à imposer son univers violent dans le rap jeu. Ses freestyles incisifs et ses morceaux plus mélodieux semblent conquérir le public français, toujours en demande de bonne trap bien lourde. Aujourd’hui, à l’occasion de la sortie de sa première mixtape, Booska-P vient à sa rencontre afin d’en savoir plus sur lui et son parcours.

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Bosh, le « Mal Dominant » du rap français

Originaire du quartier Valibout, à Plaisir, Bosh y grandit et y passe son enfance. Âgé de 25 ans, le rappeur d’origine zaïroise tire son blaze d’un surnom : « C’est un grand d’un quartier de la Grande Borne, dans le 91, qui m’a blazé Bosh. Je lui ai demandé pourquoi, et il m’a dit que dans tout ce que je fais, c’est un travail de précision ». En évoquant ce nom de scène, Bosh précise donc que cette référence viendrait de l’électroménager et des « perceuses » puissantes créées par une marque portant (presque) le même nom.

J’écoute très rarement du rap français, seulement quand les potos mettent du son

Adepte d’un rap street, abordant beaucoup le thème de la drogue, Bosh tire son inspiration de son quotidien, mais pas seulement : « Je regarde beaucoup les films d’action, où il y a de la bagarre : Menace ll Society, Fresh… Les mangas pareil, ça va être Naruto, One Piece, One Punch Man. DBZ aussi ». L’artiste affirme également ne pas écouter de rap français : « J’écoute beaucoup de sons cainri : Young Thug, Chief Keef… J’suis plus dans le délire de Chicago. J’aime aussi amener des sonorités du continent africain dans les sons. J’écoute très rarement du rap français, seulement quand les potos mettent du son ». Souvent comparé à des artistes comme Kaaris et Niska, Bosh affirme pourtant ne pas s’y référer, et accepte néanmoins la comparaison : « On m’a déjà comparé à Kaaris, Niska, Gradur. Qu’on me compare c’est bien, ils ont fait des bonnes choses, moi ça me fait plaisir, ça veut dire que je suis bon ».

Avant de connaître le succès en solitaire, le rappeur du 78 s’est formé avec ses potes du quartier : « On avait un groupe de musique. On était huit et ça s’appelait BLK. On a sorti des sons mais on a tout effacé ». Impossible, donc, de voir à quoi ressemblait le rap de Bosh il y a plus de dix ans. Parce que, oui, celui qui s’est fait connaître par le plus grand nombre avec sa série de freestyles Mal Dominant, n’en est pas à son premier coup d’essai.

On s’enregistrait avec des vieux dictaphones, des micros que t’achètes à 10 euros dans les trucs discounts

« Ca doit faire 10, 12 ans que je rappe. On était beaucoup dans le milieu musical, et on aimait tellement ça qu’on se disait ‘on peut faire de la musique nous-mêmes’. On s’enregistrait avec des vieux dictaphones, des micros que t’achètes à 10 euros dans les trucs discounts, tout ça ». Désormais lancé de toute sa force dans la musique, Bosh s’est surtout fait connaître grâce au premier volet de sa série de freestyles Mal Dominant, un épisode qui cumule plus d’1,5millions de vues aujourd’hui.

Une série à l’esprit bien particulier, que le rappeur décrit comme le point culminant de sa carrière. Mal Dominant, « c’est pour pousser 200 kilos à la salle, que les gens se déterminent. C’est avec ça que j’ai décollé ». Et après avoir réalisé de très bons scores avec les trois premiers épisodes de ce feuilleton de freestyles, Bosh s’est réellement décidé à se lancer plus sérieusement dans la musique. C’est grâce à son public qu’il a pris conscience de ses capacités à faire quelque chose dans le son : « Les gens demandaient une suite, et là je me suis dit : ‘la musique, ça va vraiment être sérieux’. Donc je suis allé voir mon producteur actuel, et on a continué ensemble ».

Une brève carrière d’acteur, effacée par celle de rappeur

En 2007, Bosh et ses potes du quartier Valibout commencent à produire leur propre série, diffusée sur YouTube. Un projet initialement conçu en délirant entre amis, et qui a finalement été suivi par des millions de personnes. Aujourd’hui, Bosh considère cette expérience comme un tremplin, qui lui aura permis de mettre sa musique en avant : « A la base c’était un délire, on était là, on voulait faire des photos. Y’a un poto qui venait d’acheter un appareil photo, et moi je me suis dit ‘mais attends, venez on essaye de faire des vidéos’. On a essayé, on a balancé un épisode sur YouTube, les gens ont grave accroché, ils voulaient une suite. On a vu que ça prenait de l’ampleur, on a continué, continué, continué et entre temps je sortais des sons, par moments je les mettais dans les épisodes histoire de faire un peu de pub, tu vois ».

Aujourd’hui, la comédie ne semble plus être dans les projets de Bosh, qui ne pense qu’à la musique : « Après Mal Dominant 1, ça demandait de la suite : j’ai choisi la musique. Allier une carrière au cinéma à ma carrière dans le rap, c’est pas que ce n’est pas possible, mais, pour l’instant, je suis plus focus sur la musique ». Pourtant, fort d’une capacité à kicker, mais également d’un physique propice, Bosh aurait pu poursuivre vers cette voie, s’il l’avait souhaité. En effet, il a été approché par des producteurs et autres personnalités de l’industrie cinématographique, lors de la diffusion de Dans le Kartier : « C’est arrivé quand on faisait la web-série, il y avait Canal, des producteurs, mais on n’est pas allé plus loin ».

Un featuring avec Sadek sur « Dos Argenté »

Désormais signé chez Sony, Bosh « bosse plus » et se « concentre plus » dans ce qu’il fait. Ainsi, après avoir débuté une nouvelle série bien violente, composée des trois freestyles, On Part A La Guerre, Carnage et Dos Argenté, sur le mois de février, Bosh « va balancer des sons un peu plus calmes ». Bien entouré, il peut maintenant se focaliser sur la musique et « la progression se ressent directement sur les sons ».

En ce qui concerne sa manière de produire, le rappeur affirme écrire « tout le temps » : « Quand je suis posé dans la voiture, j’écris. Quand je suis dans mon lit, j’écris. Je suis sous la douche, j’essaie de faire des flows, dès que je vois que c’est bon, je les enregistre dans le téléphone. En vrai je bosse tout le temps ». D’ailleurs, son temps de production varie : « En général, ça va vite. Quand je ne suis pas pressé, vas-y je laisse traîner ». Perfectionniste, Bosh se remet également souvent en question : « Je suis cap de refaire les morceaux 10,15 fois. Je cherche la perfection en fait ».

Pour ce nouveau projet, le rookie du 78 bosse donc toujours avec les mêmes, afin de rester dans un carré restreint et fournir du bon travail. Après avoir réagi en musique contre le racisme avec le son Bamboula, il se dit également prêt à s’engager un peu plus par la suite : « Je compte livrer des morceaux plus engagés par la suite, après sans aller trop loin dans les propos, mais bien sûr il y aura des clins d’oeil et des petits messages. Je peux aller dans tous les registres ». En termes de featurings, une surprise est donc prévue, puisque Sadek fera partie du projet : « Il y a un featuring avec Sadek, mais pour l’instant, je veux rester un peu tout seul dans cette mixtape. On a amené Sadek, et on aurait pu faire d’autres feats. Mais là, je préfère rester dans mon univers ».

Dans la mixtape, c’est ma réalité, ça me reflète

Egalement adepte de refrains chantés et plus mélodieux, Bosh compte se diversifier à travers chaque nouvel extrait : « Je sais chanter, je sais rapper. J’aime bien chanter, j’aime bien rapper. Donc pourquoi pas faire les deux ? Pourquoi se limiter à se dire ‘bon c’est la street, on bicrave, on vend de la drogue’ ? Ok on peut te le dire dans un son, mais on peut aussi le faire de manière mélodieuse et ça passe mieux ». Dans cette nouvelle mixtape, « vous allez vous rendre compte que le thème le plus abordé c’est la drogue. C’est souvent autour des filles, de la drogue, du sport et des mangas. Ce qu’on vit en cité. Dans la mixtape, c’est ma réalité, ça me reflète ».

L’amour, la famille, les thèmes touchant plus de personnes, seront peut-être abordés par Bosh : « Y’a moyen que j’aborde la famille, l’amour, mais si je le fais ce sera dans ma vision des choses. D’ailleurs, j’ai déjà abordé les choses qui me touchaient dans Tout Va Mal ».

Baptisée Dos Argenté, la première mixtape de Bosh devrait donc voir le jour cet été, et apportera de nouvelles musicalités aux auditeurs : « Ca sortira vers l’été. Je pense que les nouvelles sonorités, ça va arriver au bout d’un moment, mais je serai toujours le même dans ce que je veux raconter, dans les flows, tu me reconnaîtras. Tout ce que j’ai à dire sur mon projet, c’est que personne n’est prêt ».

Crédits Photos : Antoine Ott

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