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Booska-classic n°27 : Gravé dans la roche de Sniper

Booska-classic n°27 : Gravé dans la roche de Sniper

« Un jour, notre blaze sera gravé dans la roche », avait prédit Sniper en 2003. Une décennie plus tard, Tunisiano, Aketo et Blacko (qui a quitté le groupe en 2007) peuvent fièrement en faire la constatation.

L’année 2003 correspond au retour discographique de Sniper, un peu plus de deux ans après leur premier album « Du rire aux larmes ». Fort du succès de cet opus, le trio représentant la commune de Deuil-la-Barre (95) est attendu au tournant. Avant même que le groupe n’entre en studio pour l’enregistrement de sa deuxième galette, l’expression « Gravé dans la roche » a été retenue pour l’appellation du disque. « C’est moi qui avait eu cette idée, nous confie Aketo. J’avais proposé ce nom aux autres, qui ont tout de suite acquiescé. Le premier album avait bien marché, il fallait prouver que ce n’était pas un coup de chance et confirmer. Il ne s’agissait pas de se montrer prétentieux, mais plutôt de relever un challenge important. »

Considéré comme l’un des groupes phares du début des années 2000, Sniper peut s’offrir les services des meilleurs beatmakers du moment. Le Suisse Yvan (Double Pact) fait alors partie de ceux-ci. « Il était bien chaud, se souvient Aketo. On tenait à avoir une palette de ses productions. Il avait envoyé un CD de quatre ou cinq instrumentales, que j’ai écouté en premier. J’étais dans la voiture avec notre manager, sur le chemin du studio. Lorsque le son qui deviendra l’instru de « Gravé dans la roche » est sorti dans l’autoradio, j’ai eu une sorte d’électrochoc. Ça m’a fait tilt. » Quelques instants plus tard, Tunisiano et Blacko tombent également sous le charme de cette même « prod ». « Elle a directement fait l’unanimité, chose rare dans l’histoire de Sniper. »

Le morceau idéal pour amorcer un retour

Le titre éponyme de « Gravé dans la roche » va être enregistré un peu avant le milieu du processus de création de l’album. De manière extrêmement spontanée. « Il s’est fait super rapidement, le jour-même, sur un coin de table. Lorsque le morceau a été terminé, nous étions vraiment fiers de notre travail. » Tout naturellement, « Gravé dans la roche » est sélectionné pour devenir le premier single du deuxième LP du trident Val-d’Oisien. « De nombreuses portes nous étaient ouvertes. C’était vraiment un morceau idéal pour amorcer un retour. Avec « Sans (re)pères », c’était le seul single évident de l’album. » Paru dans les bacs à la fin du mois d’avril 2003, le single « Gravé dans la roche » est un carton immédiat. Rentré à la cinquième place du Top Single, le 27 avril 2003, il restera 29 semaines dans le classement, s’écoulant à près de 450 000 exemplaires.

Cette performance importante s’explique en partie par l’importante rotation offerte au titre par la radio Skyrock. Il y a une dizaine d’années, Sniper était littérallement « bastonné » en playlist par la radio nationale, de la même façon qu’a pu l’être Sexion d’Assaut beaucoup plus récemment. Même NRJ succombera à ce hit, qui permettra au « Per-Sni » de se faire connaître à travers toute la France. Et bien plus loin encore… Aussi immense succès soit-il, « Gravé dans la roche » n’a pas bénéficié de clip pour approfondir sa popularité.

On pouvait se passer de clip pour faire un tube

« Avec notre producteur de l’époque, Desh, on commençait à avoir des relations tendues. Il nous proposait des synopsis bizarres… Déjà, je n’étais pas fier des deux clips réalisés pour le premier album (« Du rire aux larmes » et « Quand on te dit », Ndlr). Dans le même temps, le morceau faisait son bout de chemin tout seul. A l’époque, on pouvait se passer des clips pour faire un tube. En plus, on aimait pas trop se montrer. Par exemple, on a refusé de faire le Hit Machine. On préférait laisser la musique parler. Même si ça paraissait dommage de ne pas clipper un tel morceau, on s’en foutait un peu… »

Après le titre éponyme « Gravé dans la roche », « Sans (re)pères connaître un succès commercial encore plus important. Mais c’est bel et bien le premier extrait du deuxième album de Sniper qui a le plus marqué les esprits. Dix ans plus tard, et même si Blacko a décidé de voler de ses propres ailes, le groupe existe encore. A l’instar de IAM ou du 113, Sniper est assurément « gravé dans la roche » du rap français.

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