Il avait tout pour devenir le boss du rap game. Le flow, la vibe, le charisme… Si Busta flex était né aux States, son destin aurait certainement été différent.
1998 : année dorée pour le rap français. Bustaflex a déjà fait son trou dans l’underground parisien. Après avoir posé sur le deuxième volume des Hip Hop Soul Party de Cut killer, il envoie le maxi Kick avec mes Nike (Sony/Sauce Production). A cette époque, le mot « buzz » n’existe ni dans le dictionnaire, ni dans le rap, mais le rappeur d’Epinay-sur-Seine (93) le provoque. Les maisons de disque commencent à le solliciter alors qu’il n’est âgé que de 17 ans. En édition chez Sony, il croise la route de Kool shen, dans les locaux de la major. « J’aimerais réaliser ton premier album », lui lance alors le membre de NTM. Ce dernier lui laisse même la possibilité de choisir la maison de disque appropriée.
Kool shen : « C’est ton single »
Très rapidement, Bustaflex opte pour Warner. Pourquoi ? Simplement parce que cette major n’a encore jamais signé de rappeur français et se montre disposée à « mettre le paquet ». Une telle proposition, ça ne se refuse pas. Flex Busta accepte sans sourciller. L’opération est lancée. « Je faisais mon album, tout était carré mais il manquait un morceau. C’est là que Zoxea a débarqué en disant : « J’ai une prod de ouf pour toi ». Busta adhère totalement et écrit l’intégralité du morceau « J’fais mon job à plein temps », en l’espace d’un après-midi. « C’est ton single », lui assure Kool shen , convaincu de l’efficacité du titre après avoir entendu le refrain. Si le track se retrouve sur la piste 2 du CD, juste après l’intro, cela n’a rien d’un hasard : « calculé » pour devenir le premier single de l’album, il se devait d’être mis en avant.
Naissance de IV my people
Deux semaines plus tard, le directeur artistique fait écouter le morceau à la radio Skyrock. Tout s’enchaîne : l’album éponyme de Busta flex sort en janvier, « J’fais mon job à plein temps » fin février. Le titre rentrera même en playlist sur… Fun Radio. Épaulé par Kool shen, Busta « traîne » fréquemment avec Zoxea et le beatmaker MadizM à l’époque. « C’est à ce moment qu’on décide de créer IV mu people », se souvient-il. Il ne s’agissait alors que d’un crew, qui deviendra l’un des labels indépendants les plus importants du rap français par la suite.
Voix cassée
Boosté par « J’fais mon job à plein temps », le premier solo de Busta flex devient disque d’or en l’espace d’une année (près de 130 000 ventes au total). « Quand j’ai posé le son, on revenait de concert et je n’avais plus beaucoup de voix. Pourtant, il fallait vite enregistrer. Le truc de ouf, c’est que ma voix cassée marque une différence avec le reste de l’album, l’interprétation prend de la valeur », confesse le MC spinassien. A 18 piges, Fonky Flex se retrouve sous les feux des projecteurs du rap game. Ce succès commercial ne sera jamais réellement confirmé par la suite de sa carrière. Plus de quinze ans de carrière et cinq albums au compteur, toujours le même flow de dingue : Busta ne cessera jamais de faire son « putain d’job à plein temps ».
J’fais mon job à plein temps
OK, c’est parti, y paraît qu’j’dois faire mon job à plein temps,
Pour 9.8 la même cuite, la même fuite de gaz
T’inquiètes, tu sais très bien qu’j’fais mon job à plein temps
C’est vrai qu’c’est mortel, quand Flex Stabeu est d’sortie,
Contrôle amortie d’la phase, shoot « Aïe » dans les orties
Flexion, gestion, accumulation de phases depuis nineteen nine forty
Donnes des tonnes de torticolis
pète au mic comme au lit, Flex Baba comme Ali
Tous se rallient à mon mouvement
Même si on sait qu’le moov-ment
Lentement mais sûrement
Mais surtout Hip-Hopement parlant
Représente AH 100% Authentik 9.3 800
9.3 200 pour mes frères de sang
Tu l’sais déjà, l’attente a été longue,
Fallait avoir l’âme strong, être fort comme King Kong
Moral de Viet Kong, être sûr de soi
Arrêter de croire dans le vent
Trop souvent les gens jactent en soulevant
Des choses et où qu’ce soit
Faire les choses à fond, vivre l’instant présent
Serrer une go, la ken’ et s’apercevoir qu’elle a 16 ans
