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Booska-Classic n°13 : Cherche pas à comprendre de la Fonky Family

Booska-Classic n°13 : Cherche pas à comprendre de la Fonky Family

1998 est certainement l’année qui a accouché du plus grand nombre d’albums classiques de rap français. Parmi ceux-ci, Si Dieu veut, premier opus de la Fonky Family.

Tous les titres figurant sur ce disque avoisinent les cinq minutes, sauf La furie et la foi, plus court. C’est pour cette simple raison que ce morceau sera choisi pour en être le premier single. Par la suite, Sans rémission bénéficiera également d’une rotation importante en radio. Cherche pas à comprendre n’a pas connu une telle exposition. Paradoxalement, si l’on doit établir un classement des classiques de Si Dieu veut, il arrive en tête. Pour déterminer si un son est classique ou non, il faut observer s’il a su résister à l’épreuve du temps. « Je n’ai jamais arrêté de le jouer sur scène, même lorsque l’aventure FF a pris fin, nous confie Sat. Le son part, les gens rappent. La magie opère immédiatement. Aujourd’hui encore, quand je tends mon micro au public, il connaît les paroles par cœur ».

Pourtant, Cherche pas à comprendre a failli ne pas se retrouver sur Si Dieu veut. Il a été enregistré presque par hasard, dans l’urgence, à la fin de la pré-production de l’album. Il ne restait plus qu’une journée pour maquetter. C’est alors que Pone débarque avec un instrumental sur une cassette DAT. « Cet instru durait trois minutes et quelques. Comme le morceau était plus long, on a mis l’instru deux fois d’affilée sur la bande – à l’époque il n’y avait pas Pro Tools, et je n’avais pas pris mes machines avec moi vu qu’on était parti dans un studio à Martigues. C’est pour ça qu’il y a cette coupure au milieu du couplet de Sat, avec l’instru qui s’arrête puis redémarre », expliquait le concepteur musical à nos confrères de l’Abcdr, à l’occasion du classement des 100 classiques du rap français (Cherche pas à comprendre y figure à la 35e place).

« S’il ne devait rester qu’un titre, ce serait celui-là »

La genèse de ce morceau, c’est donc presque une histoire de bricolage. La cité phocéenne connaissait une période d’euphorie à cette époque post-Bad Boys de Marseille et Chronique de Mars. C’est dans ce contexte qu’est naît Cherche pas à comprendre. La Fonky Family l’a d’abord testé sur scène avant de le maquetter. Constatant le fort impact auprès du public, le titre a survécu à la sélection finale des morceaux retenus pour le premier album du groupe. « Quand on l’a réécouté, on s’est dit : « Wahou ! » C’était terre à terre, ça sentait le vécu, les gens se reconnaissaient à travers nos paroles. C’est un morceau qui a mis tout le monde d’accord en même temps. S’il ne devait rester qu’un titre, ce serait celui-là. Il nous représentait à merveille », se souvient Sat. Ce classique aura rapidement un petit frère, Cherche vraiment pas à comprendre, sorti en maxi vinyl dans la foulée de Si Dieu veut. « On courait après quelque chose d’impalpable. A l’époque, il n’y avait pas de critères, chacun avait sa recette ».

Cherche pas à comprendre, je dis ce que je vis, et ce que je vois
Y a pas que la mauvaise volonté qui t’écarte de la bonne voie
Dieu sait qu’ici bas, on a pas toujours le choix
Dans ma tête c’est l’orage, même si la pluie ne tombe pas
J’ai suivi un droit chemin, j’ai pas besoin qu’on me félicite pour ça
Le malheur ne reste jamais loin, le destin n’a pas béni les miens
La nuit tombe, l’impression d’être seul au monde
Ce soir le chacal erre, comme un chien, entre deux rondes de condés
Le trottoir est désert à part des clochards par terre
Le long des murs, cartons, couvertures, les temps sont durs
A côté je vois passer des Mercédes et des Z3, y’a des sous
Le tout est de savoir où et comment les prendre
On a faim en fendre les pierres, le cœur serré frère
Cherche pas à comprendre

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