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Booba est-il le nouveau Johnny Hallyday ?

Booba est-il le nouveau Johnny Hallyday ?

Un an après le décès du rockeur, il existe en effet de très bonnes raisons de croire que le rappeur est son digne successeur…

Entre Jean-Philippe Smet et Élie Yaffa, c’est peu dire qu’à première vue il y a un monde… Ce sur quoi les deux hommes seraient très certainement d’accord, eux qui en 2013 s’étaient plus ou moins gentiment écharpés par médias interposés.

Interrogé sur une possible fin de carrière à la Johnny, Booba avait répondu « ne pas être admiratif » de ce dernier, n’hésitant pas à ajouter histoire d’être clair « ne pas avoir le même parcours ». Les propos avaient alors légèrement agacé Hallyday qui avait tweeté dans la foulée « Haha booba (sic) c’est qui ? » avant de poster une photo prise au côté de son meilleur ennemi JoeyStarr accompagnée de la légende « Voici un bon rappeur ».

Et pourtant, n’en déplaise à Jojo et B2O, ils partagent un bon nombre de points communs. La preuve par sept.

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1. Booba est le nouveau Johnny parce que les yéyés d’hier sont le rap d’aujourd’hui

Décalque de la culture pop américaine au début des années 60, la vague des yéyés se caractérise par un mimétisme des plus poussés, le phénomène se bornant dans un premier temps à réadapter à la chaîne les tubes qui cartonnent outre-Atlantique – au hasard TeenAge Idol de Ralph Bernett qui devient L’idole des Jeunes ou House of the Rising Sun des Animals qui devient Les portes du pénitencier.

Longtemps qualifié de « petit-frère du rap US » dans tout papier généraliste un tant soit peu cliché, le rap FR ne s’est jamais vraiment affranchi de cette étiquette.

Hier comme aujourd’hui, absolument rien ou presque de ce qui s’écoute dans l’Hexagone n’a pas été précédemment entendu dans un état d’Amérique (boucles de piano newyorkaises, ambiances synthétiques dirty south, cloud rap du midwest…).

2. Comme Johnny, Booba regarde les États-Unis avec les yeux de Chimène

Rêveurs américains dans l’âme, Elie et Jean-Philippe vont très tôt s’approprier un maximum de codes et de références venus d’ailleurs pour façonner leurs identités artistiques.

Si le premier préfère les gangs members aux bikers, les casquettes de baseball aux blousons en cuir à franges ou encore le cinéma de O-Dog à celui de James Dean, tout comme le second, il n’aura de cesse de recracher sur disque ce folklore réécrit avec les yeux de celui qui voudrait en être.

Et tant pis si le mélange tend parfois à se confondre avec le pastiche.

Multipliant depuis leur plus jeune âge les allers-retours au pays de l’oncle Sam, Booba comme Johnny finiront par aller au bout de leur logique en s’exilant définitivement, ne revenant plus en France que pour le travail (tournées, campagnes promotionnelles, obligations business…).

3. Comme Johnny, Booba peut compter sur une base fan dévouée

En vrai morray, on peut dire ce qu’on veut sur les ratpis (ce dont beaucoup ne se privent pas), mais question fidélité, dur de leur reprocher quoi que ce soit : qu’il s’agisse de remplir les salles, d’animer (d’hystériser?) les réseaux sociaux ou se faire tatouer sur la peau des motifs suspects, les mecs sont là.

Plus fan club qu’Instagram, les Hallyday boys ne sont pas en reste question idolâtrie, cf. le succès de tout produit dérivé en forme de guitare, de moto ou de t-shirts à motif tête de loup.

Dans la chanson française, difficile de trouver d’autres artistes pouvant se targuer d’un tel pouvoir d’attraction, d’un tel starpower.

Au-delà du talent ou du marketing, ce doit être ce que l’on appelle le charisme.

4. Comme Johnny, Booba aime (beaucoup) sa fille

Si d’un point de vue biographique, c’est au départ l’absence de père qui les rapproche, une fois la vie d’adulte au rendez-vous, les deux hommes ont en commun d’être tombés raide dingue de leur progéniture.

Là où Johnny a toujours été enclin à mettre en scène sa vie privée (dès la naissance de Laura, il répondait sur le parvis de la maternité aux questions des journalistes), Booba a lui longtemps été réfractaire à la moindre confession publique.

Il a cependant fini par fendre l’armure en faisant de Luna une véritable petite star des réseaux sociaux, un rapide décompte de ses post IG montrant que les photos les plus likées sont ceux où elle apparaît (déso Omar).

Évidemment, les deux darons leur ont chacun dédié une chanson qui figure parmi les incontournables de leurs répertoires respectifs : Laura et Petite fille.

5. Comme Johnny, Booba a la Belgique dans le sang

Né d’un père belge qui l’a abandonné avant qu’il ne souffle sa première bougie le rockeur a longtemps chassé son fantôme, et ce, bien après sa mort. En 2006 il créera d’ailleurs la stupéfaction en annonçant vouloir acquérir la nationalité belge histoire de se rapprocher de lui et boucler la boucle.

Autre son de cloche chez le MC de Bakel qui a lui investi le pays de Spirou et d’Hercule Poirot dans le but de débaucher des têtes d’affiche pour son 92i de label. Bien lui en pris, en signant Shay puis Damso, il a grandement participé à changer le regard parfois un peu trop condescendant du rap français sur son voisin.

Bruxelles vie !

6. Comme Johnny, Booba cultive un parfum de scandale

Loubard certifié dans ses jeunes années et clasheur de chanteur aux cheveux longs dans les sixties, JH a longtemps été le chanteur numéro un des taulards et des blousons noirs ce qui à l’époque ne manquait pas scandaliser les bonnes gens.

Lifestyle de rolling stone oblige, groupies et poudre blanche ont longtemps rythmé ses journées, ce dont il ne se cachait guère.

Enfin sur la dernière partie de sa carrière, ses problèmes fiscaux ont régulièrement fait la une, de ses envies d’exil monégasque à l’imbroglio juridique quant à son héritage.

À la rubrique faits divers, Booba n’est toutefois pas en reste puisqu’outre ses clashs virtuels qui débordent IRL (La Fouine, Rohff, Kaaris…) et ses séjours en prison (18 mois pour un taxi baskets en 1997, trois mois de détention préventive pour avoir été soupçonné d’avoir participé à une fusillade en 2003…), il s’est fait pincer plusieurs fois pour des lyrics controversés (entre « lavage de pénis à l’eau bénite » et soupçons d’anti-patriotisme primaire).

Un partout, la balle au centre ?

7. Comme Johnny, Booba sait accompagner son époque

Sur 57 ans de carrière et plus de 1 000 chansons enregistrées (dont parmi elles au moins une bonne vingtaine de classiques connus sur le bout des doigts dans tous les foyers de France et Navarre), le taulier de la variété française a certes connu quelques baisses de régimes, mais il a su à chaque fois se remettre en selle en s’adaptant au temps qui passe plutôt que de radoter encore et toujours la même formule.

Sa recette ? Renouveler en permanence ses équipes d’auteurs-compositeurs et assortir chaque sortie d’album d’un storytelling nouveau.

Pas encore à mi-chemin de ce parcours d’exception, le boss du rap game peut néanmoins se vanter d’une longévité exceptionnelle dans un milieu pas réputé des plus tendres avec ses gloires passées.

Interrogée récemment sur le disque qu’il retirerait de sa discographie, Booba répondait sans état d’âme son pourtant archi acclamé Temps Mort, précisant au passage « pour moi c’est has been ».

Le turfu soit on y est, soit on n’y est pas.

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