Cette année, Sniper a fêté ses 16 ans d’existence. Dans le rap français, rares sont les groupes à pouvoir se targuer d’une telle longévité.
Après le départ de Blacko en juillet 2007, le trio a laissé place à un duo, composé de Tunisiano et Aketo. Ce dernier sortira prochainement son premier album solo, « Une petite vie, 100 histoires ». Il vient d’ailleurs d’en laisser filtrer un extrait, « Accoutumance », morceau qui traite de la dépendance à la boisson alcoolisée. Même s’il a déjà volé de ses propres ailes avec le street album « Cracher 2 venin », paru en 2007, Aketo a souvent été catalogué comme l’homme de l’ombre de Sniper. Un statut que le rappeur de Deuil-la-Barre (95) ne conteste pas. « J’étais davantage un suiveur. C’est pas non plus péjoratif de dire « suiveur » parce que je savais que j’étais dans un groupe où mes acolytes étaient forts, j’avais confiance en leur choix (…) C’était plus un tempérament de compromis. J’étais quelqu’un en retrait de nature. Je n’allais pas aller au conflit pour imposer mes idées », confie-t-il lors d’un long entretien accordé à nos confrères de l’Abcdr du son (lire l’intégralité de l’interview : https://www.booska-p.com/re/2mec971j7g).
Un mec comme Sofiane, ça se sent qu’il a la dalle
Sniper a connu un succès fulgurant au début de la dernière décennie, bien aidé par le « matraquage » de Skyrock. Jusqu’en 2006, le groupe va poursuivre son ascension. Le divorce avec Blacko aurait pu le faire exploser en vol. « Ce qui était compliqué, c’est de n’être plus que deux. On l’a ressenti dans la conception de l’album et lors de la tournée. C’est sûr que c’était différent (…) Quand Blacko a quitté le groupe, ça m’a cassé le moral », souligne Aketo. Toutefois, Ryad (son prénom à l’état civil, Ndlr) est toujours parvenu à se remotiver pour rebondir. S’il se refuse aujourd’hui à « faire du jeunisme » dans ses textes, il n’hésite pas se frotter à la nouvelle génération de MC’s hexagonaux. « Un mec comme Sofiane par exemple, il est motivant, il a la gouache, ça se sent qu’il a la dalle. Je ressens ça chez Niro aussi. Et c’est communicatif. J’ai déjà posé avec Sofiane, ça met la pression. Faut être sérieux si tu arrives derrière ou tu vas te faire ridiculiser », prévient Aketo, qui a fêté ses 33 ans vendredi.
