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30 trucs que vous ne saviez pas sur Death Row

30 trucs que vous ne saviez pas sur Death Row

Si le règne du Couloir de la Mort n’aura duré en tout et pour tout que quatre ans (de la sortie de The Chronic en décembre 92 à la mort de 2Pac en septembre 96), le label phare du gangsta rap aura marqué à jamais la mythologie du rap…

1. Initialement le label devait s’appeler FutureShock. Suite à une discussion avec Dr. Dre, Suge Knight optera pour Death Row : « Naw, Death Row, nigga, if anything, ’cause all of us have [court] cases »« Nan, le couloir de la mort, mec, on a tous des casiers ».

2. Death Row a été financé grâce à un apport de 1,5 millions de dollars d’un certain Michael Harris, accessoirement connu dans les rues de Compton sous le nom d’Harry-O, un membre féroce du gang des Pyru. En 2006, Harris et son ex-femme poursuivent le label et obtiennent 107 millions de dollars de compensation.

3. Pour récupérer le contrat de Dr Dre auprès d’Easy-E et Ruthless Records, son ancien employeur, Suge Knight le convoque à une réunion qu’il entame en énonçant l’adresse de sa mère, puis en en lui affirmant qu’il vient de capturer Jerry Heller, son associé, et qu’il le retient prisonnier dans un van en bas de la rue – du bluff. Surgissent ensuite dans son dos les goons de Knight armés de tuyaux de plomb. Eazy signe alors le papier qui dégage ses artistes de toutes obligations.

4. Après s’être fait extorquer de la sorte, Eazy-E souhaitait ardemment faire assassiner Suge Knight. Jerry Heller a connu toutes les peines du monde pour le convaincre de renoncer… ce qu’il avoua avoir regretté 20 ans après, tant selon lui Suge a ruiné la scène rap californienne.

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5. Si le docteur s’est effectivement libéré de son contrat chez Ruthless, l’affaire s’est néanmoins in fine réglée devant les tribunaux. Interscope (qui hébergeait Death Row) a ainsi dû s’affranchir d’une grosse avance, mais aussi s’engager à reverser 10% de ses gains de productions ainsi que 15% des gains tirés de ses disques. Quand Eazy rappait « Dre day is only Eazy payday », ce n’était donc pas que pour la rime.

6. Suge Knight vouait un véritable culte à Tony Montana, allant jusqu’à calquer la décoration de son bureau sur les décors du film Scarface : les murs étaient peints en rouge, six écrans diffusaient les images de vidéo surveillance des studios… Au centre de la pièce trônait un aquarium rempli de piranhas qu’il n’hésitait pas à nourrir avec des rats devant ses convives.

7. Lors d’une interview dont le ton insistant ne lui convenait guère, Knight finit par exploser et plaqua la tête du journaliste juste au-dessus dudit aquarium. Il lui hurla ensuite à l’oreille « Et si mes poissons te bouffaient ton p*tain de visage ? ». Il se rassit ensuite et lui demanda de « réenregistrer son magnéto et de poser à nouveau ses questions ».

8. Suge a signé Gina Longo, la fille du procureur en charge de certains dossiers relatifs au cas Death Row. Bon après elle devait très certainement avoir du talent…

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9. En 1993, le garde du corps de Snoop abat par drive-by le membre d’un gang adverse. Les deux hommes sont alors inculpés pour meurtre. Défendus par le célèbre avocat Johnnie Cochran (celui-là même qui avait fait libérer O.J. Simpson), les deux hommes plaident la légitime défense et seront acquittés en 1996 suite à un procès ultra-médiatisé.

10. Nate Dogg a été innocenté pour le braquage d’un Taco Bell en 1995. Entre ses propres affaires, le procès de Snoop et le cas Tupac, Suge Knight s’est bâti une belle réputation quand il s’agissait de mettre en échec les tribunaux.

11. Ce n’est absolument pas un hasard si Snoop est le premier artistes que l’on entend sur The Chronic : il s’agissait d’une stratégie pour mettre en lumière celui dont l’album était prévu juste après. Idem sur Doggystyle, où la première voix entendue est celle de Lady of Rage.

12. À l’âge de 6 ans ladite Lady Of Rage a tenté d’empoissonner sa famille avec de la mort aux rats. En voilà une qui n’a pas volé son pseudo.

13. Bien que le titre de son premier solo renvoie au nom d’une variété d’herbe et que la cover s’inspire du visuel d’une marque de feuilles à rouler, Dre ne s’est initié aux joies du calumet de la paix que très peu de temps avant l’enregistrement de l’album, grâce aux « bons » conseils de Snoop. Le docteur a cependant déclaré que la weed ne le rend pas plus créatif et qu’il ne fume jamais avant le travail.

14. Si Dre n’a jamais été un gangster hors des studios, il a levé la main à plusieurs reprises sur des femmes, à commencer par celle qui fut son épouse, la chanteuse rnb Michel’le (dont il a produit le premier disque qui s’est vendu à 2 millions d’exemplaires), mais aussi la présentatrice télé Dee Barnes qu’il a agressé dans une soirée en l’attrapant par les cheveux et lui cognant la tête sur un mur, après qu’elle ait interviewé Ice Cube avec qui il était alors en plein beef

15. Contrairement à la légende Dr Dre n’a pas entièrement produit Doggystyle, au mieux la moitié. Ultra-perfectionniste, il ne respectait pas les délais de production. Suge Knight a donc chargé Daz des Dogg Pound d’achever l’album. En échange d’un chèque, seul le nom de Dre apparait dans les crédits.

16. Avec 802 858 exemplaires écoulés, Doggystyle a établi le record de ventes en première semaine pour un nouvel artiste solo. Il faudra attendre dix ans et la sortie du Get Rich or Die Tryin’ de 50 cent pour qu’il soit détrôné.

17. Snoop s’est fait virer de neuf studios en enregistrant Doggystyle, la faute à ses fréquentations douteuses qui le suivaient partout.

18. Dans Ain’t no Fun, Warren G a été forcé par son boss de rajouter une référence au gang des Bloods. Le demi-frangin de Dr Dre rappe donc « In my Chevy, ’64 – RED to be exact ».

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19. Lors du tournage du clip du morceau clash New York, New York, la caravane des Dogg Pound a été la cible de plusieurs coups de feu.

20. Nate Dogg était tellement mal rémunéré par le label qu’il était dans l’obligation de dealer pour payer son essence pour se rendre en studio.

21. Lors de la funeste cérémonie des Source Awards de 1995, sur scène Suge Knight s’en prend à la surprise générale à Sean ‘Puff Daddy’ Combs en invitant « tous les artistes qui ne veulent pas avoir leur producteur exécutif en train de danser dans leurs clips » à venir le rejoindre sur Death Row. Le mogul newyorkais déclarera après coup qu’il s’était cru ce jour-là dans « une cour d’école ».

22. En 1996 le label a sorti un album de chansons de Noël. Au casting, Snoop, Nate Dogg, ou encore Kurupt qui rappent sur des titre tels que Santa Claus Goes Straight to the Ghetto ou Christmas in the Ghetto

23. MC Hammer a été signé sur Death Row. S’il n’a jamais sorti d’album, il a néanmoins réalisé quelques chansons avec 2Pac, et qui étonnamment ne sont pas dégueux.

24. Suge Knight n’a pas payé la caution de 1,4 million de dollars de 2Pac. Ou du moins pas entièrement. On estime sa contribution à environ 250K$, le reste provenant de sa maison de disques Atlantic Record et de différentes relations.

25. D’ailleurs pourquoi 2Pac a-t-il été libéré sur caution dans le cadre de sa condamnation de 4 ans et demi de prison pour agression sexuelle ? En octobre 1995, l’affaire est révisée en appel. Tupac est innocenté mais en raison de ses frais de justice impayés il doit malgré tout rester derrière les barreaux.

26. Lors de son séjour en prison, 2Pac s’est marié avec Keisha Morris avec qui il était en couple 6 mois avant sa condamnation. Ils divorceront dès sa sortie. Cette dernière confiera quelques années plus tard s’être « sentie utilisée » par le rappeur alors au plus bas.

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27. La réputation du label était tellement exécrable que malgré le succès commercial, de vives tensions apparaissent avec la maison mère Interscope. Résultat, Dogg Food, l’album des Dogg Pound, sera distribué en indépendant.

28. Malgré les ventes faramineuses réalisées, il manque 4 millions de dollars dans la caisse en 1996. La faute au train de vie somptueux destiné à promouvoir le standing du label. Suge Knight fera alors signer à son comptable, une « confession » où ce dernier avoue avoir détourné la somme et promet de la rembourser.

29. Si le L.A.P.D. a mis autant de temps à s’intéresser de plus près aux agissements du label c’est en grande partie par peur des tensions raciales. Entre le procès O.J. Simpson et les émeutes de 1992, l’Amérique, et l’état de Californie en particulier, étaient à cran. Dans ce contexte, il s’avérait particulièrement délicat de s’attaquer de front au propriétaire du seul label détenu par des afro-américains.

30. Après des années de procédures et de tractations, la justice américaine a fini par reconnaitre à l’occasion de la mise en faillite du label que ses artistes avaient bel et bien été spoliés. Seuls 75 000$ ont cependant été accordés aux représentants légaux d’Afeni Shakur (la mère de 2Pac), le reste de l’argent généré par le catalogue Death Row ayant été dilapidé à hauteur de 8,3 millions de dollars en frais d’avocats.

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