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Ce jour où… Busta Rhymes a fait sauter les ventes de cognac français

Ce jour où… Busta Rhymes a fait sauter les ventes de cognac français

Avec la série « Ce jour où… » Booska-P revient sur ces anecdotes de plus ou moins grande importance qui ont marqué l’histoire du rap. Aujourd’hui place à ce jour où la façon de promouvoir l’alcool dans le rap a changé du tout au tout…

Si depuis le milieu des années 80 rap et placement de produits font bon ménage (merci Run DMC et Adidas), pendant longtemps les marques d’alcool n’ont été mentionnées que gracieusement par les artistes.

Un morceau va cependant changer la donne : Pass The Courvoisier Part II de Busta Rhymes en fetauring avec P.Diddy et Pharrell Williams.

Remix de Pass The Courvoisier sorti en 2001 sur le cinquième album de Bus a Bus, Genesis, le titre (qui pour info sample entre autres le Rapper’s Delight du Sugarhill Gang, Scenario des A Tribe Called Quest ou encore Shake Ya Ass de Mystikal) se veut un hymne aux fessiers les plus généreux et au cognac du même nom.

Mieux, le scénario du clip met en scène les trois artistes (plus Mister T, Jamie Foxxx et Mo’Nique en caméo) autour d’une bouteille de Courvoisier XO Imperial, l’une des plus chères de la gamme un breuvage de 20 et 35 ans d’âge qui selon la brochure présenterait « une texture veloutée, un bouquet aux parfums d’orange confite, d’abricot et de poire » tout en offrant « un long développement en bouche de par sa grande profondeur ».

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Alors que jusqu’alors cette eau-de-vie de vin était considérée comme un digestif consommé par de vieux bourgeois bedonnants membres d’un country club, le succès du single (11ème du Billboard 100) lui ouvre les portes du monde de la nuit.

Non seulement boire du « yak » devient subitement tendance en soirée, mais Courvoisier profite allègrement des retombées de ce coup de publicité inattendu : en 2002 ses ventes augmentent ainsi entre 20 à 30% sur le marché US.

Une aubaine pour la marque française (du moins française jusqu’en 2005) fondée à Jarnac en 1836, elle qui quelques années auparavant avait tenté sans grande réussite de rajeunir sa clientèle.

Ironie du sort, Busta avait choisi de name dropper Courvoisier sans aucune arrière-pensée commerciale, lui qui avouera d’ailleurs après coup préférer le Hennessy, mais que bon le nom sonnait moins bien à l’oreille.

[Dans la version originale, il rappe néanmoins son goût pour le « Henny », le Rémy Martin, et même le champagne Cristal Roederer : « Give me the Henny, you can give me the Cris / You can pass me the Remi, but pass the Courvoisier. »]

Courvoisier conclura cependant par la suite un partenariat avec le rappeur en sponsorisant certaines de ses soirées, puis passera un deal resté confidentiel avec sa société de management Violator.

La création d’un marché nouveau

Le succès « collatéral » de Pass The Courvoisier Part II va faire tilt chez de nombreux rappeurs qui d’un coup d’un seul se mettent à citer à la pelle des marques d’alcool dans leurs textes et font apparaître un max’ de bouteilles dans leurs clips (un bon moyen de réduire les coûts de tournage), tandis que les plus entrepreneurs vont vite comprendre tout l’intérêt qui est le leur à lancer leur propre marque (Effen, Armadale…).

Fer de lance de cette stratégie nouvelle, Puff Daddy passe ainsi en 2008 un accord avec la société britannique de spiritueux Diageo pour promouvoir Cîroc, une vodka faite en France à partir de raisins, sur la base d’une répartition 50/50 des profits.

Bien lui en a pris, si Cîroc était aujourd’hui revendue, le mogul toucherait un chèque à neuf chiffres.

Merci Busta ?

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