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« Ridicule », « terne »… Honestly, Nevermind de Drake vaut-il la peine ?

Honestly, Nevermind de Drake vaut-il la peine ?

L’avis de la critique US sur la question…

Annoncé le 16 juin dernier via un post Instagram quelques heures avant sa sortie, Honestly, Nevermind, le septième album officiel de Drake a pris tout le monde de court. Non content de nous refaire comme en 2015 le coup de If You’re Reading It’s Too Late, le Canadien a en sus décidé de s’aventurer pleinement sur le terrain des sonorités dance et house.

Désireux de donner un second souffle à sa carrière après la banane Certified Lover Boy au mois de septembre dernier, il a débauché pour l’occasion le Dj Sud-Africain Black Coffee et le producteur électro Carnage (il officie ici sous l’alias Gordo).

Seul sur treize des quatorze titres (seul 21 Savage est crédité en featuring sur l’ultime piste), Drake assume son pari. Si l’intention est des plus louables, la critique nord-américaine se montre en revanche des plus dubitatives.

Petit best-of des meilleurs papiers consacrés à l’écoute de ce Honestly, Nevermind qui risque bien de faire parler de lui encore un petit bout de temps.

Drake est ridicule, le titre de Stereogum a le mérite d’être clair, quand bien même est louée l’intention de se renouveler.

« Honestly, Nevermind est un tournant. Un tournant dont Drake avait besoin. Et pour cause, nous avons vécu dans une ère où toutes les chansons ressemblent à du Drake featuring Drake. Son esthétique s’est diffusée absolument partout. Tout le monde fait du Drake désormais, même Drake. »

Reste que cela ne fait pas tout.

« Le concept et l’exécution du concept sont deux choses différentes. Et en termes d’exécution, mon Dieu que c’est ennuyant. C’est même pire qu’ennuyant, c’est chiant à mourir. »

L’auteur pointe notamment l’indigence des refrains qui se limitent à répéter à l’infini des mots, allant jusqu’à se demander s’il n’aurait pas préféré une version instrumentale de l’album.

Cruel, il conclut en comparant Honestly, Nevermind à Break My Soul, le nouveau single très dance de Beyoncé, qui réussit tout ce que Drake a ici raté.

Plus mesuré, mais pas pour autant des plus enthousiaste, Pitchfork attribue un 6,6 à la galette.

Une note moyenne due à « des beats house ternes et une écriture paresseuse ».

« C’est comme si Honestly, Nevermind affichait comme seule ambition l’anonymat, « l’inoffensivité ». Comme si le but était de tourner en fond sonore tout l’été. Sauf que bon, ce n’est pas ce que l’on attend de Drake. Drake nous a fait croire pendant 15 ans que le monde tournait autour de sa petite personne (ses relations aux autres, ses ruptures…). »

« Cet album comme les derniers ressemble à ces mises à jour de logiciels : elles ne disparaissent pas tant que vous n’avez pas cliqué dessus, et quand vous le faite, vous ne remarquez que les trucs qui ne marchent plus aussi bien qu’avant. »

Du côté de HipHopDx, on délivre un 3,9/5, une note étonnamment généreuse dans ce climat.

« Pas de grossièreté, sympa avec tout le monde pour être joué en fond, assez travaillé pour y prêter une oreille plus attentive, Honestly, Nevermind est un album pop qui s’écoute accompagné. Un album où Drake ne se met pas la pression, ce qui lui va bien. »

Certes, ce n’est pas 808s & Heartbreak de Kanye West, mais c’est « une musique qui mérite mieux que d’être écoute dans un casque ou en rentrant chez soi au petit matin en Uber ».

Et la chronique de se terminer sur une phrase à l’attention de celles et ceux qui espéraient un Certified Lover Boy 2 : « Franchement, c’est pas grave ».

Mais qu’en pense Drake ?!

Guère ravi de voir le fruit de son labeur brocardé sur les réseaux comme étant « de la musique de cabine d’essayage » , Drizzy a réagi vigoureusement il y a quelques jours.

« Aucun problème si vous n’avez encore rien compris. Ce n’est pas grave. C’est ce qu’on fait. On va attendre que vous soyez au niveau. On y est déjà. Nous on pense déjà à la suite. »

À LIRE AUSSI : QUEL EST LE MEILLEUR ALBUM DE DRAKE ?

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