Originaire du quartier des Marnaudes à Rosny-sous-Bois (93), La Kadrilla s’aventure dans le rap à deux pour tout arracher. Une union qui nous vaut, en juin dernier, la sortie d’un projet abouti : M.A.P. Une mixtape sur laquelle Jamso et Bara se révèlent tant sur des morceaux en solo qu’aux côtés de leurs invités : Osirus Jack et Karma K. À cette occasion, La Kadrilla se connecte à Booska-P pour déployer leur portrait.
La musique : un chemin insoupçonné
Amis depuis leur plus jeune âge, La Kadrilla, dont le nom est inspiré de l’espagnol « cuadrilla » signifiant « équipe », naît au quartier des Marnaudes à Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Composé de cinq membres à l’origine, le groupe se centre finalement sur Bara et Jamso qui se placent comme les deux têtes dominantes. Bara grandit baigné dans les playlists familiales entre la musique ivoirienne qu’écoutent ses parents, les morceaux de rap américain joués par sa sœur et les titres de rap français que lui font découvrir ses frères. Quant à Jamso, il prend goût à la musique en passant le pas de sa porte et compte, aujourd’hui, autant d’artistes anglophones que francophones dans ses écouteurs. Dès leurs années au collège, les deux artistes grattent leurs premiers textes. Bien que la musique ait moins été ancrée dans son enfance, Jamso sera celui qui mènera Bara à sa première séance studio pour enfin placer Rosny-sous-Bois sur la carte.

Faits d’ambition et de charbon
La Kadrilla enchaîne les séances studio avant de publier leur premier titre « Danse », rendu disponible sur Daymolition, le 13 mai 2018. Par la suite, Bara et Jamso envoient les titres « Antidote », « 9.3.1.1.0 », « Journée », « Humain » ou encore « Anti Social » avant de proposer, le 27 octobre 2022, leur premier projet : 31/31. Au fil des sorties, Bara et Jamso se présentent comme deux artistes à part entière qui se complètent par de fortes personnalités et des voix singulières, notamment sur le titre « A3 » de 3arbi sur lequel ils se placent en featuring.
Sur tout type de BPM, Jamso envoie, sans modération, des lyrics trash et des gimmicks forts. Des placements puissants qui alimentent aisément de multiples refrains. La voix plus profonde de Bara porte, elle, sur des discours plus tranchants aux paroles engagées et dénonciatrices, sans manquer de se manifester sur les mélodies lorsqu’elle y est attendue. Un travail acharné qu’ils retranscrivent dans leur devise : « Bara No Stop ». Le mot « baara », issu du bambara et repris en argot abidjanais, nouchi, signifie « travail » et donne son nom à l’un des membres du duo. De son côté, Jamso le tire d’une fusion entre ses deux prénoms, ce qui dépeint parfaitement son naturel sur lequel il met un point d’honneur.
Initialement signé chez Morton Music, La Kadrilla prend finalement son indépendance, à la rentrée 2023, pour se révéler, mais aussi se redécouvrir dans son ADN le plus pur en fondant le label Machine à Production. Cette étape les propulse alors vers de nombreuses opportunités. En novembre 2023, Jamso et Bara se retrouvent en première partie du Bercy de Gazo et sont rapidement sollicités par Freeze Corleone pour un Zénith de Paris la semaine suivante. La Kadrilla est également invité aux lives DVM de Freeze Corleone, Ashe 22 ainsi que Kerchak après avoir rencontré Medja en studio par hasard. Une expérience qui booste leur motivation et leur donne l’énergie nécessaire pour envoyer la suite.
M.A.P : une nouvelle dimension
En juin 2024, La Kadrilla propose sa toute première mixtape intitulée M.A.P, en l’honneur de l’ouverture de leur label. Près d’une année de charbon précède la sortie du projet que Jamso et Bara considèrent comme une consécration et une carte de visite. M.A.P puise son équilibre entre, des featurings, des titres sombres, doux et ambiancés, mais aussi leurs premiers morceaux en solo. Les invités sont le rappeur néerlandais Karma K et Osirus Jack. Le duo se connecte à ce dernier grâce à sa proximité avec le collectif 667. Des connexions humaines que Bara et Jamso tiennent à mettre en lumière dans leurs collaborations.
La sortie de M.A.P est annoncée avec le clip de « Machine À Production », puis le morceau « Tomar » sur lequel apparaît Osirus Jack.
La Kadrilla contribue au rayonnement du 93 en se hissant sur tous les terrains du rap français. Pour Bara et Jamso, le charbon continue avec de nouvelles productions en cours. « On va revenir avec du crade », conclut Bara.