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DECIMO joue sa partition à fond pour son EP Symphonia, vol.2

DECIMO joue sa partition à fond pour son EP Symphonia, vol.2

Artiste productif au possible, DECIMO a dévoilé le 23 juin dernier son EP Symphonia, vol.2. Un projet de six titres sur lequel on retrouve une collaboration avec Diddi Trix. Les deux hommes partagent par ailleurs cet amour pour le rap us ainsi que l’imagerie qui va avec. Il y a quelques semaines, nous avons pu rencontrer le rappeur de Mantes-la-Jolie à l’occasion d’une rencontre dans nos locaux.

Un artiste aux multiples inspirations

Si la musique de DECIMO semble changer d’un jour à l’autre, c’est également parce que le rappeur a connu différentes expériences fortes dans sa vie. En primaire, le jeune homme part vivre pendant un an aux États-Unis, avant de revenir dans l’Hexagone. De son passage à New York, le rappeur du 78 ne retiendra pas grand chose, à part qu’il « fallait chanter l’hymne à l’école. » Le pays de l’Oncle Sam a cependant fortement marqué l’artiste par la suite, d’un point de vue musical cependant. À ce propos, DECIMO explique : « À la maison, il n’y avait que ça, que ce soit Lauryn Hill, que ça soit Outkast, j’ai grandi vraiment qu’avec ça. Donc le rap français je te mens pas je l’ai écouté tard. » Le rappeur est également influencé de manière naturelle par la musique anglaise, son père vivant désormais en Angleterre.

Le rap français, l’artiste va le découvrir avec Booba, et le groupe Lunatic, avant de définitivement tomber amoureux du genre musical dans les années 2010 : « À la cité ça écoutait Booba, Rohff et La Fouine. C’était vraiment les trois. C’est grâce à eux que j’ai connu le rap français. » L’homme de vingt-six ans revient ensuite sur ce qui est selon lui l’âge d’or du rap français : « Il y a plusieurs projets qui m’ont choqué, et on ne va pas se mentir, la meilleure période du rap pour moi c’est de 2011 à 2016. C’est vraiment la période pépite, avec les bangers de Mac Tyer, Niro, Rééducation. »

En 2017, DECIMO se lance finalement dans la musique. Ce qui était à la base un défi entre trois amis dans l’entrée d’un immeuble va se transformer en projet sérieux pour l’artiste. Deux personnes vont contribuer au succès du rappeur du 78. Le premier n’est autre que Nessbeal, qui a pris contact avec lui alors qu’il était derrière les barreaux. À propos du vétéran du rap français, Decimo explique : « Dès qu’on s’est connus, il m’a beaucoup parlé, beaucoup donné de conseils. C’est comme un mentor, mais plus un grand frère. »

Par l’intermédiaire de Nessbeal, DECIMO rencontre ensuite DJ Bellek au studio, sans même savoir qui était ce dernier : « Je sortais de semi-liberté. On s’est rencontrés avec Nessbeal et DJ Bellek au studio. Et il me dit : « ouais fais moi écouter ce que tu fais. » Et il y a moi, lui et Nessbeal dans une pièce. Ça veut dire que je lui fais écouter. Au début, je ne réalise pas que c’est DJ Bellek, moi on me dit DJ Bellek je dis : « OK, normal » et je réalise pas. On écoute et je vois qu’il bouge la tête sur des sons, il kiffe. Il me cerne direct. Je vois que c’est un mec qui sait de quoi il parle, en plus c’est sa génération. Il me dit : « si t’es chaud, on fait un truc. » Je rentre chez moi, je tape DJ Bellek sur Google et là je me dis : « puta*n , heureusement que j’ai pas fait de la m*rde (rires). » Je ne faisais confiance à personne, il y a beaucoup de gens qui m’approchaient. J’étais super content d’avoir tapé DJ Bellek sur Google ».

Signé au sein de Morning Glory Music depuis, DECIMO a pu y professionnaliser son approche de la musique et nouer des liens avec les artistes signés au sein de la structure, dont Favé, Landy ou encore ZKR. À propos des rappeurs avec qui il a pu échanger, l’artiste a notamment été impressionné par Guy2Bezbar : « C’est l’un des mecs qui m’a le plus choqué. Vraiment un mec super simple, super humble J’ai l’impression que c’est un mec qui a grandi dans ma cité. »

Alors qu’ils ont déjà signé un featuring sur le morceau Willy Wonka, présent sur le projet Symphonia vol.1 (dévoilé en mars dernier), DECIMO et JMK$ peuvent également se targuer d’avoir créé une belle connexion, sur le point musical et humain : « C’est l’un des premiers à m’avoir donné de la force. C’est l’un des seuls mecs, même si on a pas le même univers, avec qui je pourrais faire un projet commun. J’aime vraiment trop ce qu’il fait, je vois exactement où il veut aller. Le featuring ? On a même pas eu besoin de parler que ça s’est fait. »

En mars dernier, DECIMO a dévoilé l’EP Symphonia vol.1, un projet de cinq titres pour seize minutes de musique. L’objectif derrière cet opus : « Je voulais jouer avec cinq sons différents. » répond le rappeur. Il poursuit : « C’était vraiment un projet qui me tenait à cœur, parce que Symphonia c’est un jeu auquel je jouais depuis j’étais petit, j’avais ça en tête depuis que j’ai commencé le rap […] Mais je pense que les gens vont se manger le projet quand la trilogie va sortir. » Depuis, un deuxième opus, Symphonia vol.2 a vu le jour. On y retrouve notamment une collaboration avec Diddi Trix.

Quand on lui demande de définir sa musique, le rappeur explique : « En ce moment, je fais ce que j’aime. Je tente des trucs que je me vois faire, genre je ne vais pas tenter quelque chose que je ne me vois pas faire. Et en vrai je fais ce que j’aime, c’est tout. » Côté références, l’homme de vingt-six ans puise ses inspirations dans les animés mais surtout dans les mangas : « Je n’ai grandi qu’avec les mangas en fait. Tu ne peux même pas me dire des mangas que je n’ai pas vu tellement je suis piqué. »

« C’est un de mes regrets de ne pas m’être cagoulé »

Alors qu’il fait face à une notoriété de plus en plus grandissante (ses clips dépassent quasi tous les 100 000 vues sur YouTube maintenant), DECIMO a longtemps caché à sa famille qu’il faisait de la musique : « Ma mère et mon père, je ne leur ai pas dit au début. Au quartier ça s’est parlé, mes petites sœurs ont su comme ça, ma mère a appris par la mère d’un petit. J’ai été surpris, elle m’a juste dit : « ne dis pas de gros mots. » Je m’attendais à pire. Mais franchement, c’est un de mes regrets de ne pas m’être cagoulé. »

Pour le futur, l’artiste n’est par ailleurs pas fermé à des collaborations internationales. Ses featurings de rêve ? « IAMDDB, Kali Uchis, les autres rien à foutre » explique le rappeur. Niveau hexagonal, il y a de fortes chances que d’autres morceaux entre JMK$ et DECIMO voient le jour d’ici peu, étant donné que les deux hommes ont enregistré trois titres et qu’un seul est sorti pour le moment.

Désormais bien embarqué dans le monde de la musique, DECIMO tease la sortie de Symphonia vol.3, qui viendra clôturer une trilogie entamée quelques mois auparavant.

Crédits Photos : Tom Menetrey

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