Revendiquant une longévité bluffante dans le rap game, Alkpote livrait le 3 février dernier son 13e projet, le fourni Le Spectacle Doit Continuer. L’occasion pour lui de faire le point, et de revendiquer son envie de ne jamais déroger de sa ligne directrice.
Alkpote, l’expérience bénéfique d’Ogre
A désormais 42 ans, et après près de 30 années passées dans le rap – il trouvera son nom de scène en 1995, pour livrer ses couplets au sein d’Unité 2 Feu dès 1998 -, Atef Kahlaoui de son vrai nom demeure toujours aussi actif sur le plan musical. Récemment interviewé par Libération, l’empereur de la crasserie comme il se surnomme est revenu sur ses expériences peu concluantes livrées via son projet Ogre, publié en 2021 sur les plates-formes de streaming.
De son propre aveu, le fait qu’il ait loupé le coche avec ce long format lui aura évité un virage risqué dans sa carrière : « Sur Ogre, j’ai tenté des choses qui ne me ressemblent pas. […] J’ai écrit Belles comme ça, en cinq minutes. Si ça avait marché, j’aurais arrêté tout le rap que je fais, toutes les rimes techniques à la con, et je n’aurais plus fait que des chansons en cinq minutes. Dieu merci, ça n’a pas pris ». Il ajoutera : « Pour Ogre, la maison de disques savait bien qu’avec mon rap obscur, les chiffres étaient limités. Alors ils m’ont encouragé dans une autre direction. Ils ne pensaient qu’aux chiffres. Et au final, ça a fait moins que d’habitude. Ils se trompent dans leurs calculs. Ils ont moins de bouteille que moi dans le rap, ce sont des petits jeunes, ils viennent d’arriver ».
Le constat ayant été avalé, l’aigle royal de Carthage a signé un come back par la grande porte le mois dernier avec un nouveau long format, LSDC, vu par son auteur comme un retour aux sources : « Là, je suis revenu à ce que je sais faire de mieux. Les instrus que j’aime sont sombres, je suis quelqu’un de sombre, je l’ai toujours été ». La conclusion, glissant l’idée qu’il est désormais le seul décisionnaire de sa carrière, se veut épique : « J’ai remis le tablier de boucher. Je suis derrière les fourneaux, nu sous le tablier ».
