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Stéphane Ashpool nous présente STR.EAT et révèle une nouvelle facette de son talent

Stéphane Ashpool nous présente STR.EAT et révèle une nouvelle facette de son talent

Ce Parisien originaire d’ex-Yougoslavie a réussi l’exploit de rendre universel l’atmosphère unique de son quartier à travers le monde. Pigalle, c’est une marque de basketteurs fans de mode et de couture, sans préjugés ou jugements et qui va plus loin qu’une collection de vêtements. Stephane Ashpool a créé la marque en 2008 et depuis, cette petite boutique de la rue Henry Monnier a vu passer du beau monde. Rappeurs, designers, artistes, DJs, nombreux sont ceux qui ont arboré un hoodie ou un tee-shirt au logo reconnaissable de tous. Le natif du 9ème arrondissement a plusieurs cordes à son arc : il est passé de joueur à entraineur de basket en passant par designer mais aussi organisateur de soirées…

Stephane Ashpool ne se fixe pas de limites, tant qu’il est stimulé ! Dernièrement, le parisien a collaboré avec la marque de Cognac Hennessy, dans le cadre d’un design exclusif de la Hennessy Very Spécial. Une bouteille qui est présentée lors de l’évènement STR.EAT, un pop-up éphémère organisé à Pigalle, du 15 au 25 juin qui propose également une offre street food de qualité ! À cette occasion, on a rencontré Stephane Ashpool, le temps de revenir de plus près sur son parcours et sur l’histoire de Pigalle.

Une énergie particulière au coeur de Paris

Pour faire un petit rappel dans ta carrière, tu as lancé la marque Pigalle en 2008, comment t’es venue l’idée et l’envie ?

Pigalle, c’est une continuité de ce que je faisais avec le collectif qu’on a créé en 2005, un crew qui s’appelait Pain O Chokolat. C’était la réunion de plusieurs jeunes du nord de la ville. On faisait chacun ce qu’on aimait. On organisait notamment des fêtes avec un public très mixte… Aujourd’hui ça parait normal mais à cette époque, faire des fêtes en plein Paris avec une telle émergence, c’était novateur. J’ai toujours aimé regrouper les gens et j’ai toujours eu une âme de leader via mon poste de capitaine dans mon équipe de basket… c’est pour tout ça que Pigalle est arrivé naturellement. J’ai toujours aimé la mode, des vêtements de sports au luxe avec des designers comme Thierry Mugler ou encore Paco Rabanne… J’ai ouvert la boutique Pigalle pour avoir aussi un prétexte pour faire pleins de trucs à la fois.

Ta marque, c’est un joli mélange entre le streetwear et la couture, tu peux nous expliquer ta direction artistique derrière Pigalle ?

Pendant une grosse période, j’ai voyagé aux Etats-Unis, puis au Japon à plusieurs reprises. J’ai vu l’émergence de toutes les nouvelles marques, qui allient une basket avec une pièce très chic. C’est aussi comme ça que je m’habillais et quand j’ai ouvert la boutique, j’ai très vite eu envie de mélanger les styles… ce que j’ai fait un peu instinctivement. Je mixais du North Face avec du Rick Owens par exemple… Au début, je ne faisais pas de collections et très vite, j’en ai ressenti l’envie parce que je suis fervent de Mode. Au bout d’un an, j’ai commencé à faire quelques pièces que je mélangeais à celles d’autres créateurs que je me débrouillais à obtenir. Dès 2013, des figures comme A$ap Rocky, Rihanna ou encore Drake ont commencé à porter du Pigalle et la boutique a pris beaucoup d’ampleur, cet esprit de réunion s’est retrouvé là aussi. J’ai choisi de ne pas développer la marque telle quelle et j’ai préféré rester une boutique de quartier même si j’ai eu l’occasion de faire des grosses collabs avec des marques. Ça m’a permis de donner mon temps pour d’autres activités !

A$AP Rocky arborant un débardeur Pigalle, en 2013

À partir de 2009, tu as commencé à faire des défilés de la marque à la Fashion Week, d’où est venue l’idée ?

J’ai toujours aimé le spectacle. Ma mère était danseuse, je suis né dans le corps d’une femme artiste. J’étais sensible au fait de mettre des gens en scène avec une musique particulière et un personnage qui porte des vêtements. C’est de là que j’ai eu envie de faire des défilés. Je voulais pousser le truc plus loin qu’un défilé classique de l’époque : dans les défilés Pigalle, il y avait de la danse, des lives… Je faisais avec les moyens que j’avais, mais c’était important pour moi d’offrir un vrai show au public.

Tu as quel lien avec la culture hip-hop ?

Le basket a toujours fait partie de moi, donc je dirais directement que c’est mon premier lien avec la culture Hip-Hop. Très vite, je me suis mis à organiser des concerts pendant la fête de la musique, durant lesquelles j’invitais beaucoup de rappeurs qui allaient de Redman à Dead Prez en passant par A$ap Rocky, 113 ou encore Hamza… J’ai eu la chance de naître dans une ère ou des figures comme Busta Rhymes, le Wu-Tang Clan, etc. sont arrivés, donc ça m’a aussi touché vis-à-vis de la culture, à laquelle je suis toujours lié.

Pourquoi tu avais à cœur de lier ta passion pour le basket et pour la mode à travers ta marque ?

J’ai toujours été passionné de basket, j’ai été joueur, capitaine et entraîneur, ce sport fait partie intégrante de ma vie. Quand j’ai créé les lignes de vêtements, mon idée était de mélanger toutes mes passions. Ça a pu être bizarre à comprendre pour les gens parce que ça mélangeait des inspirations de basket et des détails de plissés ou des plumes, qui sont normalement associés à la couture et pas au sportswear. Moi, j’étais sensible à ces deux mondes, donc j’ai mélangé tout ça.

Playground Duperré (Paris 9e), rénové par Stéphane Ashpool en collaboration avec Nike.

Ta marque a une cible majoritairement parisienne, quel est ton lien avec Paris et notamment le 9e, ton quartier d’origine ?

Je suis un amoureux de ma ville, de son énergie et de ce qu’il s’y passe. J’ai la chance de pouvoir voyager mais j’ai toujours envie de rentrer ici. Ma racine, elle est là, à Paris et particulièrement dans mon quartier, Pigalle. C’est là où je suis né, là où j’ai fait mes premiers pas, là où j’ai fait mes premières fêtes, là où j ai eu ma boutique, là où je travaille, là où je vis… Quelque part, j’ai une vie de quartier ici, Pigalle, c’est un peu mon village, mais je suis concerné par Paris avant tout, de façon globale. 

Le côté fort de Pigalle c’est notamment le côté cosmopolite de sa population, tu es d’accord avec ça ?

Totalement d’accord ! C’est aussi comme ça que j’ai vécu grâce à mes parents, très ouverts, qui venaient d’Ex-Yougoslavie et qui se sont mélangés. Très tôt, à mon tour, j’ai été mélangé, c’est en moi. C’est peut-être aussi de là qu’est venue l’envie de mélanger les styles avec Pigalle.

Tu as été nommé Directeur Artistique des tenues des Bleus pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, qu’est ce que ça te fait ?

Comme je t’expliquais, j’ai toujours aimé le sport. Quand j’ai été au courant il y a quelques années que Paris était en compétition pour être aux Jeux Olympiques, j’étais très heureux pour la ville. Je me disais : Ah, j’aurai cet âge-là, j’espère que je ferai quelque chose. J’ai avancé, continué à travailler dur et un jour, j’ai reçu un coup de fil qui m a annoncé que j’étais dans une liste de personne auxquels ils pensaient pour habiller les sportifs. On a fait plusieurs rendez-vous, ils ont apprécié et je pense qu’ils ont fait le bon choix. C’est une lourde responsabilité mais je pense que je suis fait pour ce job. Je représente ma ville, que j’aime, j’aime le sport, j’ai travaillé avec une marque de sport pendant des années (Nike, ndlr) donc ça m’a apporté, j’espère, la connaissance nécessaire pour mener à bien la mission.

Où tu en es, à un an des Jeux ?

J’ai commencé il y a un an et on est en chemin. Je travaille avec Le Coq Sportif, qui est l’équipementier officiel. J’ai dû assimiler à travailler avec leurs équipes et leur industrie. On doit présenter le travail à beaucoup d’entités dont Paris2024. C’est beaucoup de travail, surtout parce qu’il y a beaucoup d’athlètes qui sont sélectionnés assez tard. Il y a des tenues qui sont faites sur mesure parce qu’on ne peut pas faire de tailles génériques, donc il y a toute une logistique mais on est bien avancés et je n’ai pas de doutes sur le fait que les tenues vont être belles (Rires).

Stéphane Ashpool à Cognac, à la rencontre des vignerons et créateurs de Hennessy.

Du 15 au 25 Juin, Hennessy présente son pop up store STR.EAT, qui va notamment mettre en lumière l édition limitée de la Hennessy VS, désignée par tes soins, tu peux nous parler du projet ?

La rencontre s’est faite il y a longtemps. Dû au Covid, les discussions ont été tirées dans le temps mais ça s’est fait hyper organiquement. J’ai toujours organisé des fêtes et quand l’équipe Hennessy est venue me voir, au-delà du fait que c’est un produit que je consomme de temps en temps, ça m’a plu parce qu’ils m’ont immergé dans le processus de fabrication. J’ai été à Cognac pour voir comment le produit était fait. J’ai vu que derrière tout ça, il y avait un vrai savoir-faire local, français. Au-delà d’être de l’alcool, à consommer avec modération comme on le sait, il y a un savoir-faire qui m’a plu et c’était l’occasion de me lancer. La nuit et la partie fête font aussi partie de mon environnement donc j’ai accepté très naturellement.

Quelle a été ton idée derrière le design de la bouteille ?

Je ne suis ni illustrateur, ni graphiste, du coup, je travaille majoritairement sur la couleur et sur la matière. C’est autour de ça que j’ai rythmé mon travail. L’idée de base s’est faite quand j’étais à Cognac et j’ai découvert que cet alcool était fait de raisin. Je suis donc allé dans les vignes et ce jour-là, il faisait très beau et très chaud, il y avait une lumière particulière. Je ne m’étais pas dit que j’allais faire une bouteille avec une gradation de vert bleuté et de jaune… Quand je me suis mis à retravailler dessus quelques mois après, c’est venu instinctivement. Il y a un sous-entendu d’un raisin ensoleillé.

C’est toi qui a eu l’idée que le pop-up store se situe en plein coeur de Pigalle ?

Non, c’est l’équipe Hennessy qui m’a proposé s’ils pouvaient faire une action à Pigalle et étant donné que c’est mon quartier et que c’est là où j’aime circuler, naturellement, j’étais plus que partant ! L’équipe a trouvé un espace cool en plein Pigalle, j’y suis passé et j’ai hâte d’y retourner pour manger là-bas (Rires) !

Le pop-up se finit dimanche, donc pour les parisiens fans de street-food et de spiritueux, n’hésitez pas à y passer une tête dans les prochains jours !

Adresse : 40 rue Pierre Fontaine, 75009 Paris.

La Bouteille de Hennessy Very Special, designée par Stéphane Ashpool.

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