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Tous les films Marvel classés du pire au meilleur !

Tous les films Marvel classés du pire au meilleur !

De tous les demi-dieux, mutants, surhommes, types en collants ou en armure, découvrez quels sont les super-héros qui ont le plus crevé l’écran…

Le public finira-t-il par faire une indigestion des productions Marvel ? Si la réponse sera fatalement oui un jour, pour le moment la question n’est absolument pas d’actualité.

Avec 23 films répartis en trois phases depuis 2008 et un nombre tout au moins équivalent prévus dans les prochaines années (et les séries, et les animés, et le merchandising…), l’Univers cinématographique Marvel (ou « Marvel Cinematic Universe ») est en expansion constante.

Et à ceux faussement cyniques qui se plaignent de cette cascade ininterrompue de blockbusters aux scénarios pré-machés/pré-digérés (typiquement un obscur artefact qui menace la destruction de la planète + des méchants à la voix grave qui veulent tout exterminer + des gentils qui balancent des punchlines pour bande-annonce), rappelons leur simplement ces temps moins bénis du septième art et ses adaptations de comics UN PEU kitsch – le Spider-Man de 1977 tout juste bon à sauter à la marelle, le Captain America de 1979 qui combattait le crime sur une mobylette, ou le Doctor Strange millésimé 1978 et son jeu d’acteur digne d’un porno italien vintage.

Les films de super-héros sont à prendre pour ce qu’ils sont et rien d’autre : un concentré de divertissement à consommer sans arrières-pensées.

Joies de la modernité (merci les effets spéciaux, merci Disney qui a racheté la franchise en 2009), la maison Marvel a acquis en la matière un savoir-faire unique en son genre (prends ça DC), que ce soit pour le pire (le côté passe-plat de chaque opus de la saga), mais surtout pour le meilleur (l’envie justement de continuer à regarder encore et encore tout ce joli petit monde se foutre sur la gueule H24).

Dès lors, quoi de plus tentant que d’opérer un classement des meilleurs métrages du MCU ? Ne serait-ce que pour fâcher les hordes de fanatiques à un degré 1 et les cinéphages en culottes courtes, l’exercice en vaut largement la peine.

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23. Thor: The Dark World

Sorti en 2013, réalisé par Alan Taylor.

Quand un film démarre en faisant tomber par le plus grand des hasards la petite amie du héros sur la substance magique qui détermine la survie de l’univers (un truc qui s’appelle l’Ether) alors que cette dernière n’apparaît qu’aléatoirement dans l’un des neuf mondes tous les 5 000 ans (oui, cela fait des milliards et des milliards et des milliards de probabilités), il y a légitimement de quoi se montrer au mieux très suspicieux quant à la suite des évènements.

Suspicions très vite confirmées par une intrigue qui met 45 minutes à démarrer, bien que l’on ait déjà eu droit précédemment à une origin story un brin longuette (lire plus bas).

Si le demi-sourire aux lèvres qu’affiche en permanence Chris Hemsworth donne l’impression qu’il s’amuse comme un petit fou, il est bien le seul. Mal desservi par un scénario faisant une fois de plus la part belle à son frangin Loki, le grand blond désespère par sa transparence… ce qui est toujours moins pire que Nathalie Portman et Idris Elba qui sont eux inexistants – à croire qu’ils ont été engagés uniquement pour coller leurs patronymes sur l’affiche.

Décidément, il y a quelque chose de pourri au royaume d’Asgard.

22. The Incredible Hulk

Sorti en 2008, réalisé par le Frenchie Louis Leterrier.

Verra-t-on jamais un bon Hulk au cinéma ?

Après la version « un peu trop personnelle » dirons-nous d’Ang Lee en 2003, Marvel a décidé de la jouer comme si le film n’avait jamais existé, redémarrant la franchise avec les meilleures intentions du monde.

Pas de chance, c’est encore raté. Pas complétement raté (un dimanche pluvieux ça passe), mais raté quand même.

Paradoxalement le grand problème de ce Hulk… c’est Hulk.

Primo parce que là où sous le costume de Spider-Man on reconnaît la gestuelle bondissante de Peter Parker et où derrière le masque de Batman on devine les yeux hantés Bruce Wayne, ici lorsque Edward Norton/ Bruce Banner passe au vert, l’humain disparaît, et avec lui l’empathie du spectateur pour son alter ego.

[High five sur ce point à Mark Ruffalo.]

Secundo, parce que Banner cherche tout le film à éviter de se transformer… alors que c’est exactement ce que le public demande ! Hulk est un héros fun (au sens bourrin et régressif), pas un être tourmenté qui tire une tronche de six pieds de long en se demandant pourquoi les biscuits durs deviennent-ils mous et les biscuits mous deviennent-ils durs.

Du coup au final The Incredible Hulk c’est un peu Speed, mais à l’envers. Que Marvel n’est pas consacré un nouveau chapitre au géant vert en dit beaucoup sur le résultat.

21. Thor

Sorti en 2011, réalisé par Kenneth Branagh.

Si vous pensiez que Superman, sa cape et son slip rouge flirtaient déjà allégrement avec les lignes du ridicule, pensez un instant à ce Viking de l’espace, dieu des mythologies nordiques, son gros maillet et son casque ailé chipé au parc Astérix.

Inscrire cette adaptation au sein de la même réalité que les plus terre-à-terre Iron Man et Black Widow sentait donc clairement la peau de banane.

Et histoire d’en rajouter une couche, pourquoi ne pas confier ce projet au très shakespearien Kenneth Branagh ? Une idée aussi saugrenue que de laisser Jerry Bruckheimer produire du Macbeth.

Si l’intention du Britannique d’insuffler une bonne grosse dose de dramaturgie théâtrale à cette histoire de fils préféré est louable, et si les yeux de Tom Hiddleston affichent ce qu’il faut de tristesse pour nuancer le machiavélisme de BD de son personnage, la sauce a tout de même du mal à prendre.

La faute à une direction artistique premier degré en diable qui se complaît dans une avalanche de cadrages obliques (mais que quelqu’un réveille le cameraman), de filtres dorés, de monologues aussi verbeux que pompiers, et de décors d’or et de glace faussement grandiloquents.

Reste ce parti-pris intéressant de voir un Thor né héros se devant d’apprendre à devenir humain. Intéressant, mais pas suffisant pour sauver le spectateur.

20. Iron Man 2

Sorti en 2010, réalisé par Jon Favreau.

Un cas d’école typique du film qui empile jusqu’à l’écœurement les personnages et les axes narratifs.

Après un démarrage prometteur qui voit un Tony Stark, plus Robert Downey Jr. que jamais en proie aux doutes (sa propre finitude, les affres de l’ego, sa légitimité en tant que sauveur du monde autoproclamé…), le scénario noie ensuite toutes ces pistes sous un déluge d’intrigues secondaires.

Dans le désordre, cela donne un Mickey Rourke à l’accent russe qui semble découvrir ses répliques au moment de les tourner, Scarlett Johansson qui vient faire la plante verte, un second méchant dont on a déjà oublié le nom, l’avènement de War Machine, le réalisateur Jon Favreau qui se fait un kiff en s’offrant un rôle à part entière (du jamais-vu à ce jour dans ce type de production), Samuel L. Jackson qui débarque d’on ne sait où…

Si vous ajoutez à tout ça des scènes d’action un peu molles et des facilités scénaristiques que l’on croyait réservées à des direct-to-dvd (franchement le père de Tony qui cache l’antidote de son fils dans une maquette…), vous comprendrez aisément le statut de maillon faible de ces secondes péripéties de l’Homme de Fer qui, osons le dire, ont ici le gout et l’odeur du rouillé.

19. Captain Marvel

Sorti en 2018, réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck.

Et si Marvel n’avait pas trop jouer à la grenouille en survendant ce personnage sorti de derrière les fagots ?

Entre la scène post crédit d’Infinty War qui nous promettait un super-héros super-héros de super-héros et la campagne de propagande de promotion branchée féminisme pour les nuls, le studio s’est un peu pris tout seul les pieds dans le tapis.

Non parce que si l’idée c’est de dire qu’en toute femme gît une guerrière capable de détruire des vaisseaux spatiaux et de se déplacer à la vitesse de la lumière, outre le fait de rendre l’intrigue sacrément lourdingue, ce déferlement de pouvoirs nuit gravement à la suite des évènements tant il réduit au rang d’anecdotes absolument tous les autres membres du MCU.

Comble de l’ironie, le film peine à se trouver une identité propre à l’image d’une Brie Larson qui bien que sympathique et souriante n’arrive pas à la cheville d’un Tony Stark ou d’une Wasp question charisme.

Ce manque de substance se retrouve également dans le script, où là encore à trop en avoir fait des caisses en amont, le soufflé retombe très rapidement (pas de grande fresque entre les Skrulls et les Krees, pas de trait d’union avec Endgame, les throwbacks de Ronan l’Accusateur et de l’agent Coulson réduits à la portion congrue…).

Pas des plus enthousiasmants donc, ce Captain Marvel se regarde comme un produit en série qui, passé ses prétentions sur la forme, jamais ne cherche à être autre chose que ce qu’il est dans le fond.

18. Spider-Man: Far From Home

Sorti en 2019, réalisé par Jon Watts.

Dernier acte de la phase 3, ce second volet de l’araignée la plus sympa du quartier avait tout pour plaire : la bande-annonce promettait du spectaculaire, le méchant nouveau Jake Gyllenhaal donnait envie et l’on pouvait s’attendre à que soient introduits en sous-main les enjeux du prochain cycle.

Peut-être un peu trop sûre d’elle sur ce coup, la production n’a pas su saisir la balle au bond, laissant toute sa joyeuse bande d’ados en roue libre du début à la fin.

Tandis qu’aucun d’entre eux ne connaît une réelle évolution, les pistes de développement font pschitt les unes après les autres (les conséquences de l’annulation du claquement de doigt sont bazardées en quelques minutes d’intro, la réflexion qui pointe du nez sur le virtuel et les faux semblants tombe à plat…).

Et ce n’est pas du haut de leur zéro en crédibilité les drones magiques de l’agité du bocal Mysterio qui parviennent à sauver quoi que ce soit, pas plus que le twist de la scène post générique qui rend SPFFH encore plus bancal qu’il ne l’est.

Pas fou donc, même si paradoxalement jamais foncièrement désagréable.

17. Captain America: The First Avenger

Sorti en 2011, réalisé par Joe Johnston.

Adaptation casse-gueule toujours, en plus de l’épaisse couche de ringardise qui recouvre son univers, le Cap’ se trimballe une indécrottable image de boy-scout qui devait certes faire son effet du temps où il fallait lutter contre la propagande nazie à coup de propagande américaine, mais qui au siècle 21 manque cruellement de subtilités.

Le film résout néanmoins admirablement cette équation, non pas en rationalisant à tout va, mais en jouant à fond la carte de la candeur pulp – un héros rouge-blanc-bleu patriotique, oui et alors ?

Le tout finit d’ailleurs par dégager un sentiment de nostalgie d’autant plus curieux qu’aucun spectateur n’est en âge d’avoir connu cette époque.

Chris Evans est parfait dans le rôle (l’histoire ne dit pas à quel degré il l’interprète…), on n’avait pas vu de héros aussi gnangnan depuis le Superman de Christopher Reeve.

Question intrigue en revanche le bât blesse sérieusement : ce Premier Vengeur se borne à n’être qu’une longue exposition digne d’une entrée Wikipédia.

16. Doctor Strange

Sorti en 2016, réalisé par Scott Derrickson.

Celles et ceux qui n’attendaient pas grand-chose de l’arrivée de ce docteur capable de manipuler le temps et l’espace au sein d’une écurie Marvel déjà surpeuplée n’auront pas forcement eu tort, le seul but du film semblant être de préparer les futures apparitions de son protagoniste dans le MCU. Ni plus, ni moins.

Sorte de variation mystique d’Iron Man (comme Tony Stark, Stephen Strange est un playboy millionnaire imbu de lui-même que la vie va se charger de remettre dans le droit chemin – qui a aussi pensé Batman Begins ?), cette origin story s’empêtre malheureusement un peu trop dans l’asianiaiserie pour être honnête.

À quoi bon délaisser le racisme innocent du siècle dernier si c’est pour ensuite tomber dans le whitewashing et le récital de proverbes tibétains que l’on croirait tout droit sortis de l’Instagram de Jean-Claude Van Damme ?

Tout n’est cependant pas à jeter, à commencer par la performance de Benedict Cumberbatch que l’on retrouvera avec plaisir dans de prochaines aventures.

L’expérience visuelle proposée vaut également le détour. Sans atteindre le niveau de délire créatif du comic des années 60 (paraît-il très apprécié à l’époque des étudiants diants-diants américains fumeurs de joints), entre les décors qui se distordent à volonté et les jeux de perspectives façon kaléidoscope certaines scènes sont à couper souffle.

Une routine somme toute agréable à regarder. Ni plus, ni moins.

15. Guardians of the Galaxy Vol. 2

Sorti en 2017, réalisé par James Gunn.

GOTG c’était mieux avant ? Tout le problème des films qui révolutionnent le genre, c’est qu’ils placent fatalement la barre trop haute pour la suite.

Ce volume 2 a beau réitérer la recette précédente (l’effet de surprise en moins), il a souvent tendance à forcer plus qu’il ne faudrait – notamment certaines lignes de dialogue très « regardez-moi faire du second degré au second degré ».

Peut-être cette fois-ci aurait-il vraiment fallu travailler le scénario. Artificiellement coupée en deux, cette intrigue à peine plus épaisse qu’une story Snapchat ne vise que trop ostensiblement à faire le pont vers un juteux troisième film.

Bon attention, il faut tout de même être un sacré grincheux pour ne pas apprécier ces deux heures et quelques bourrées à l’humour et à l’énergie.

Ah, et il y a aussi Tango & Cash Kurt Russell et Sylvester Stallone au générique.

14. Avengers: Age of Ultron

Sorti en 2015, réalisé par Joss Whedon.

Difficile pour une suite de succéder à un premier essai extrêmement réussi (bis), surtout lorsque cette dernière se veut un épisode de transition qui doit gérer une bonne dizaine de premiers rôles et au moins autant de rôles secondaires.

À la première mouture du film qui durait près de trois heures et demie, se substitue donc cette gigantesque bande-annonce qui donne l’impression de vouloir à tout prix étaler un pot de Nutella entier sur une demi-biscotte.

Malgré ces gros défauts et tant d’autres (au hasard ce méchant un peu trop pratique qui grâce à ses hordes de robots permet à chacun de s’illustrer à sa mesure, cette manie de mettre des punchlines partout tout le temps, l’arc narratif de Thor pas des plus passionnants, etc.), ce Vengeurs deuxième du nom rempli sa mission : distraire encore et toujours.

Et qu’importe si le rendu provoque le même effet que de s’engloutir une demi-saison de Game Of Thrones d’affilée, l’envie de retrouver au plus vite tout ce joyeux équipage demeure intacte.

13. Ant-Man

Sorti en 2015, réalisé par Peyton Reed.

Le super-pouvoir de Marvel ne se résumerait-il pas au fond à sa capacité à adapter absolument tout et n’importe quoi ? Rappelons que sur le papier il s’agissait ici d’investir trois ans de budget d’un club de Ligue des Champions dans les aventures d’un type surnommé « l’homme fourmi », soit pas exactement l’argument de vente le plus sexy qui soit.

Après 11 métrages nourris à la démesure, ce Chéri, j’ai rétréci un super-héros ! opère un changement d’échelle qui se fait ressentir jusque dans l’intrigue (pas d’apocalypse imminente ou de villain déterminé à éradiquer toute forme de vie).

Presque anecdotique, le film n’en reste pas moins trépidant grâce à sa bonne grosse dose d’auto dérision et sa pincée de naïveté qui font passer à la trappe les incohérences les plus folles – à commencer par le fait de choisir un ex-taulard pour porter le costume alors que tout athlète de haut niveau sain d’esprit aurait fait l’affaire.

Pour couronner le tout, l’alchimie entre Paul Rudd, Michael Douglas et Evangeline Lilly se fait ressentir à chaque prise.

Comme quoi la taille ça compte.

12. Black Panther

Sorti en 2018, réalisé par Ryan Coogler.

Au-delà du côté « all African eveything » qui sans être anecdotique a été survendu jusqu’à plus soif par la campagne de promotion, cette délocalisation des aventures MCU en terres wakandaniennes ne manque pas d’atouts, avec au premier rang toute une galerie de personnages des plus captivants – de ce héros roi qui emprunte au cool de Barack et au smooth de Kendrick, à ce trio de rôles féminins particulièrement réussi (cœur gros comme ça pour la très prometteuse Shuri/Letitia Wright).

Ça, et puis aussi des décors à couper le souffle, une B.O. tonitruante et toute une série de pistes de réflexions plutôt rares pour ce type de production (le poids des traditions, le rôle de la représentation, la question de la solidarité, celle de la responsabilité…).

On ne peut donc que regretter ce coup de mou aux deux tiers du film qui vient réviser ces belles ambitions à la baisse, l’intrigue se faisant alors plus élémentaire (et l’exécution plus scolaire) jusqu’à se boucler trop rapidement dans une ambiance clairement Disney – voir cette scène post-générique plus-naïve-tu-meurs.

Question méchants enfin, BP est une excellente cuvée, avec tout d’abord le bien déglingué Klaw (Andy Serkis) parti trop tôt, et surtout Erik ‘Killmonger’ Stevens (Michael B. Jordan), qui s’il est le premier à souffrir de la baisse de régime évoquée (plus son histoire avance, plus il sonne cliché), n’en fera pas moins date.

11. Thor: Ragnarok

Sorti en 2017, réalisé par Taika Waititi.

Pour son troisième volet, la franchise la plus faiblarde du MCU a décidé de bazarder TOUS ses codes par la fenêtre (à une scène torse nu de Chris Hemswort près) pour se concentrer exclusivement sur son potentiel comique.

Un virage à 180 degrés qui à trop vouloir tout désacraliser tout le temps finit par tuer dans l’œuf le moindre enjeu dramatique. Thor a beau perdre son père, sa meuf, tous ses meilleurs amis, son marteau préféré, son œil et même sa planète, tout ce qui compte c’est sa prochaine vanne.

[Si Ragnarok il y a c’est celui du cycle entamé une décennie plus tôt par Christopher Nolan et son Batman Begins.]

Le bon côté de la chose c’est que niveau rire la mécanique se montre extrêmement efficace, ce Thor 3 ayant le bon goût de se montrer des plus généreux. Le moins bon côté de la chose, c’est que l’on peut légitimement se demander si à force de dérision à tout-va les studios Marvel ne sont pas en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Sans compter qu’à cela s’ajoute un problème de plus en plus récurrent avec la phase 2 : celui de l’équilibre des temps impartis à l’écran entre les personnages (ici Cate Blanchett est une déception, Jeff Goldblum une frustration).

Ces réserves mises à part, ces 120 minutes de super-héroïsme baroque et coloré passent plutôt crème, bromance avec Hulk et joutes verbales avec Loki comprises.

10. Avengers: Endgame

Sorti en 2019, réalisé par Joe & Anthony Russo.

Prévue/annoncée/espérée comme magistrale, pour paraphraser le Docteur Strange, cette conclusion n’en avait pas moins 1 chance sur 14 000 605 de toucher sa cible.

C’est donc sans (grande) surprise que le résultat n’est pas à la hauteur.

Sans être une cata, les trois heures que dure ce jubilé aux faux airs de zapping (ou l’inverse) peinent à garder en haleine tant elles se révèlent trop souvent poussives, verbeuses ou mal dosées – de ces séquences « émotion » qui à force de s’empiler émeuvent de moins en moins, à ces développements de personnages vraiment gênants dans l’exécution (Hulk et Thor ne méritaient pas ça).

Certes à l’impossible nul n’est tenu, mais il y a toute de même de quoi s’étonner d’observer que tout ce qui avait permis la prouesse Infinity War (lire plus bas) est ici raté, tandis que Marvel retombe les pieds dans le plat dans ses pires travers (hordes de méchants insignifiants, CGI de jeux vidéo, manque de gravité dans les moments de tension, plot holes à gogo…).

Bon après il faut être sacrément ronchon pour ne pas savourer comme il se doit ce que le film fait de mieux comme les sorties de piste de Captain America et Iron Man, les bastons de Thanos contre les uns et les autres, et ce déluge de fan service qui commanderait presque à lui seul un second visionnage.

Qui a dit que c’était toutefois un peu court ?

9. Ant-Man and the Wasp

Sorti en 2018, réalisé par Peyton Reed.

Qu’attendre de ce vingtième film sorti dans la foulée des zéniths Black Panther et Infinity War ? Et bien pas grand-chose… ce que toute la petite bande à nouveau réunie et plus à l’aise que jamais (réalisateur Peyton Reed en tête) assume pleinement.

Entre deux vagues explications scientifiques prétextes à un scénario tout aussi vague, cet épisode 2 entreprend ainsi de placer un maximum de one-liners et de running gags qui font font mouche en un minimum de temps (le sérum de vérité, « Cap’ », l’utilisation du mot « quantum »…).

Côté distribution, si Paul Rudd joue Michelle Pfeiffer au moins aussi bien que Michelle Pfeiffer (ce qui tombe plutôt bien vu son temps de présence à l’écran), Evangeline Lilly lui pique cependant ici le rôle principal et le titre de MVP qui va avec.

Petit douceur en attendant que les choses sérieuses reprennent donc, ces aventures de l’homme-fourmi et de la femme-guêpe déplairont certes à tous ceux qui espéraient autre chose qu’une comédie d’action (pas d’affrontement final, pas de Laurence Fishburne géant…) et laisseront peut-être comme un goût d’inachevé à d’autres (la touchante Ghost/Hannah John-Kamen outrageusement sous-exploitée, l’absence d’explications quant au royaume quantique..), mais elles ne s’en concluent pas moins avec la promesse d’un troisième opus potentiellement un cran au-dessus.

PS : par contre Marvel là faut arrêter les bandes-annonces qui dévoile TOUS les moments-clefs de l’intrigue.

8. Captain America: The Winter Soldier

Sorti en 2014, réalisé par Joe & Anthony Russo.

Un second épisode captivant à plus d’un titre.

Tout d’abord parce qu’il réussit contre toute attente à faire de Captain America un personnage des plus intéressants en accentuant le tragique de sa destinée, mais aussi parce qu’il ancre son action dans le monde moderne.

Oubliez les collants, les super-pouvoirs ou les enjeux cosmiques, ce Soldat de l’hiver lorgne beaucoup plus vers le film d’espionnage haut de gamme que du côté CGI de la Force.

Vraie vie toujours, les combats mano a mano se révèle étonnamment violents pour du Marvel, à l’image de cette baston haletante dans un ascenseur bondé.

Si à l’écran Chris Evans et Scarlett Johansson affichent une réelle complicité et échangent des dialogues aussi malicieux que chargés en sous-entendus, la palme du meilleur duo revient néanmoins aux vieux loups de mer Samuel L. Jackson et Robert Redford.

Un cahier des charges dûment rempli donc, dont le seul bémol est cette mise en scène un peu trop « télé » des frères Russo.

7. Iron Man

Sorti en 2008, réalisé par Jon Favreau.

L’acte fondateur, l’OG de l’univers cinématographique Marvel. Sans le succès de ce film, rien de ce qui a suivi n’aurait été possible.

Et à la revoyure, rien n’était gagné d’avance, mais comme le dit lui-même Tony Stark : « Parfois il faut courir avant même de savoir marcher ».

Évidemment, une grande partie du mérite revient à Robert Downey Jr. né pour interpréter ce « génie-milliardaire-playboy-philanthrope » à qui il ressemble comme deux gouttes d’eau tant physiquement que biographiquement.

Dix ans après les faits, le voir déambuler en rock star désabusée soudain devenue lucide sur le monde continue d’être un plaisir dont il est difficile de se lasser.

Ajoutez à cela une origin story qui réactualise habilement le stéréotype du justicier milliardaire, et vous obtenez là, non pas LE film ultime de super-héros comme le prête non sans connivence la légende, mais une production aussi solide que l’armure rouge et or.

6. Spider-Man: Homecoming

Sorti en 2017, réalisé par Jon Watts.

Deux excellentes nouvelles au menu de cet énième reboot de l’homme-araignée : 1) Dieu merci il ne s’agit pas d’une nouvelle origin story 2) Tom Holland, best Spidey ever.

Dans un monde où les Avengers sont les nouvelles superstars, Peter Parker n’est qu’un héros de plus qui du haut de son jeune âge et de ses moyens limités essaye de faire ce qu’il peut pour exister.

Un peu comme avec Ant-Man, Homecoming prend à rebours cette course au toujours plus pour faire le pari d’un certain réalisme (exception faite de ce costume ex machina vraiment trop hightech, source de trop de scènes inutiles).

Traité avec humour et candeur (beaucoup de candeur), cette nouvelle déclinaison du mythe apporte une véritable bouffée d’air frais.

Sans s’embarrasser à suivre à la lettre les canons du comic (cf. les personnages pleins d’avenir de Tante May et Mary Jane), ce teenage movie lui est néanmoins très fidèle dans l’esprit, se permettant au passage une ribambelle de cerises sur le gâteau – des apparitions hilarantes de Captain America (qui sont ces gens qui partent encore avant la fin du générique ?), à un Michael Keaton égal à lui-même (un chouïa de temps de jeu supplémentaire n’aurait pas été du luxe), en passant par les Ramones en BO, ou encore une Zendaya aussi cool que Daria.

Vivement le second opus prévu en 2019.

5. Iron Man 3

Sorti en 2013, réalisé par Shane Black.

Exit Jon Favreau qui fait les frais du précédent plantage, bonjour Shane Black l’un des pères fondateurs des films d’action made in eighties/nineties à qui l’on doit les scripts de L’Arme Fatale, Last Action Hero ou Le Dernier Samaritain (et qui a aussi joué dans Predator !).

Plus centré sur l’homme que sur la machine (cette dernière formant pratiquement un personnage à part entière), IM3 fait la part belle aux démons d’un Tony Stark post-Avengers à la répartie toujours aussi aiguisée, mais à l’angoisse de plus en plus palpable.

Ou quand Icare finit par trop s’approcher du soleil.

Trahissant à la chaîne le comic book (ceux qui attendaient ENFIN son affrontement avec son ennemi juré le Mandarin en seront pour leur frais), le métrage assume sa place à part dans l’univers Marvel – ce qui explique sûrement ses nombreux détracteurs.

Le rythme et l’action ne sont cependant aucunement négligés (voir le niveau de conflagration de la baston finale) et bonus ultime, Gwyneth Paltrow voit son rôle de Pepper Pott pimpé comme elle le mérite.

4. Captain America: Civil War

Sorti en 2016, réalisé par Joe & Anthony Russo.

Rares sont les séries où chaque nouvel épisode est meilleur que le précédent. Captain America appartient à ce club très fermé.

Quoi de plus jouissif en effet que de voir les sauveurs du monde se battre tous en même temps ? Hum… voir ces mêmes sauveurs du monde se battre tous en même temps, mais ENTRE EUX !

Cet Avengers 3 Ce Team Cap versus Team Iron Man ne se limite cependant pas à son postulat de départ, le film proposant une intéressante évolution des personnages avec un Tony Stark plus adulte confronté à un Steve Rogers qui fait le choix de l’amitié sur ses valeurs, le tout sur fond de questionnement politique (« Qui nous protège de ceux qui nous protègent ? »).

Outre un arc narratif ne négligeant aucun des douze personnages, Civil War se paye le luxe d’introduire Black Panther et par on ne sait par quel miracle contractuel, Spider-Man.

Que du bonheur, si ce n’est que l’on est en droit regretter haut et fort un évident manque de tragique. Un body count proche de zéro ne fâche certes personne, mais il restreint considérablement l’instauration de toute tension dramatique – à quoi bon vibrer pour un tel ou un tel s’il est assuré qu’à la fin aucune perte ne sera à déplorer ?

Si ça passe pour cette fois, les guerres à venir (à commencer par celle de l’Infinité) se devront d’être moins civiles.

3. Avengers: Infinity War

Sorti en 2018, réalisé par Joe & Anthony Russo.

Possiblement film le plus attendu de tous les temps, ce gang-bang de super héros était mille fois destiné à céder aux sirènes de l’obésité. Trop de personnages, trop de teasing, trop d’enjeux… comment pouvait-il en être autrement ?

Et pourtant, malgré une intrigue menée tambours battant sur plus de deux heures et demi, malgré des scènes d’action et des effets spéciaux qui s’enchainent sans discontinuer, malgré un déferlement de vannes et d’émotions, il n’en est rien.

Non seulement le film va au bout de lui-même sans jamais lasser, mais il fait preuve d’une telle fluidité que lorsque le générique de fin défile, on en serait presque à demander encore un peu de rab.

Un tour de force qui doit beaucoup au choix de faire de Thanos le personnage principal. Tyran génocidaire un peu trop porté sur la guerre pour avoir la paix, il est celui qui distille quelques nuances (de violet) dans le MCU et fait enfin de la mort une réalité tangible.

Dommage que les dernières minutes en fassent vraiment trop question faux suspense (le sacrifice de Vision, le baroud d’honneur de Thor, ce château de cartes de fausses disparitions …).

2. Guardians of the Galaxy

Sorti en 2014, réalisé par James Gunn.

Si les Avengers sont les Expandables de l’univers, les Gardiens de la Galaxies sont eux les Ocean Eleven.

Peu connue du grand public, sitôt débarquée sur grand écran cette team feel good (cinq lascars bringuebalants dont un raton laveur et un arbre) s’est complétement réappropriée le genre du space opera, se taillant au passage la part du lion au box office.

Déluge de couleurs et d’autodérision à l’appui, Marvel a ainsi réussi l’exploit de renouveler de l’intérieur l’archétype du film de super-héros.

Cool, fun et décomplexée, la bande à Chris Pratt (excellente surprise dans son rôle à mi-chemin entre Luke Skywalker et Han Solo) s’amuse au moins autant que le spectateur… jusqu’à nous faire oublier qu’aucune cassette audio ne peut passer plus de 30 ans dans de si parfaites conditions.

« Ooga chakkawww yeah ! »

1. The Avengers

Sorti en 2012, réalisé par Joss Whedon.

Ô miracle du septième art. Alors que ce menu best-of aurait pu se tirer mille et une fois une balle dans le pied, ces messieurs les All-Stars tiennent toutes leurs promesses et plus encore.

Ceux qui ont vu tous les épisodes précédents voient leurs efforts récompensés, tandis que ceux qui prennent le train en marche jamais ne s’égarent.

Certes, le récit donne dans le sempiternel « des-types-qui-ne-s’entendent-pas-spécialement-et-qui-doivent-pourtant-apprendre-à-faire-équipe », et l’intrigue peut se résumer à un « il faut stopper la lumière tout là-haut dans le ciel », mais nom d’un petit bonhomme en mousse comment ne pas se laisser embarquer dans ce grand huit et l’apprécier les yeux grands ouverts ?

Le film passe d’une crise de Hulk (youhou enfin un Hulk digne de ce nom au cinoche !), à une culbute de Captain America, s’en va faire un tour dans le cosmos, redescend faire des étincelles avec Thor, introduit Hawkeye… Le spectacle est permanent, le tout nappé d’ironie et sans une once de lourdeur.

Les générations nées précédemment se sont émerveillées devant Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux, la nôtre aura eu les Avengers.

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