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Que sont devenus les Affranchis de Martin Scorsese ?

Que sont devenus les Affranchis de Martin Scorsese ?

Le 19 septembre 1990, le meilleur film de gangsters de tous les temps sortait dans les salles obscures…

1985. Nicholas Pileggi, journaliste spécialisé dans la chronique judiciaire, publie Wiseguy: Life in a Mafia Family, une biographie aussi détaillée que possible d’Henry Hill, un ancien associé de la famille Lucchese qui cinq ans plus tôt n’avait pas hésité à balancer tous ses petits camarades pour sauver sa peau.

Best-seller dès sa sortie, le livre attire l’attention de Martin Scorsese qui comprend immédiatement tout le potentiel qu’il peut tirer d’une adaptation sur grand écran.

Cinq ans plus tard, naît Les Affranchis.

Fresque sur la petite bourgeoisie du crime organisé, le film suit 2 heures 26 durant des types qui vivent en marge de toutes les lois. Des types qui mentent, volent et tuent pour les motifs les plus bas, mais des types qui pour rien au monde ne vivraient une autre vie.

Plus de trois décennies après les faits, intéressons-nous d’une part à ce qu’il est advenu de la dream team responsable de ce monument de la pop culture, et de l’autre à ce que sont devenus les « good fellas » du Brooklyn des années 70.

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Martin Scorsese, le réalisateur

Déjà en lice pour le titre de plus grand réalisateur américain en activité à la sortie des Affranchis, il n’a depuis cessé d’étoffer son CV.

Outre Casino qui cinq ans plus tard explore de nouveau les méandres du crime organisé, cette fois-ci du point de vue des huiles de Las Vegas, on lui doit notamment Gangs of New-York (2002) qui initie sa première collaboration avec Leonardo DiCaprio (cinq autres suivront), Les Infiltrés en (2006) qui lui vaut de décrocher son premier Oscar, Le Loup de Wall Street (2013) le film de la génération crise financière, ou encore The Irishman (2019) qui mérite amplement 209 minutes de votre temps.

Certes, il y a eu aussi quelques demi-échecs à la Kundun (son biopic du 14e dalaï-lama que seul Christopher des Soprano a aimé) ou Hugo Cabret (son film d’animation qui n’en est pas vraiment un), même si immensité de son talent oblige, il y a toujours du très bon à en tirer.

Et qu’on se le dise : à 78 ans, le grand Marty n’a pas dit son dernier mot. Non pas que la rumeur qui a longtemps voulu qu’il dirige la série à venir sur Mike Tyson soit vraie (il ne sera que coproducteur exécutif via sa société Sikelia Productions), mais parce qu’il s’apprête à réunir ses deux acteurs fétiches, Bobby D. et Leo D., pour son 26ème long-métrage, Killers of the Flower Moon.

Avouez que c’est quand même autre chose que le MCU.

Nicholas Pileggi, le scénariste

« J’ai toujours été journaliste. Sitôt l’université terminée, j’ai travaillé pour l’Associated Press à New-York. Ils m’ont chargé de couvrir les histoires d’homicides, de police, de corruption… C’est à cette période, dans les années 50 et 60, que le crime organisé tel que nous le connaissons a commencé à faire la une. »

Fort de son expérience, quand Pileggi rencontre Henry Hill à 52 ans, il sait qu’il tient le bon bout.

« Il n’était pas un caïd, mais il avait passé sa vie dans la mafia. Je me suis dit que ce serait formidable de raconter la mafia du point de vue d’un anonyme. »

Suite au carton de Wiseguy, il ne publiera néanmoins qu’un seul autre ouvrage, Casino: Love and Honor in Las Vegas (1995), qui sera adapté par Scorcese et dont il cosignera le script.

Plutôt rare par la suite, Nicholas Pileggi est crédité comme coscénariste de City Hall (1996) qui met en scène Al Pacino en maire de New-York, producteur exécutif d’American Gangster (2007), créateur et coscénariste de la série Vegas (une saison de 21 épisodes), et, histoire de boucler la boucle, producteur exécutif de The Irishman.

Aux dernières nouvelles, il plancherait sur le scénario du prochain Antoine Fuqua (Training Day, Southpaw…). Intitulé THE STREET, l’action se déroulerait entre New-York et Shanghai.

Robert De Niro (Jimmy Conway)

À 78 ans le GOAT vit sa meilleure vie, lui qui quand il ne tourne pas un film sur une île avec Quavo des Migos, vient passer ses vacances d’été dans le sud de la France avec sa nouvelle girlfriend.

Crédité dans 70 long-métrages depuis Les Affranchis (!), au milieu de projets loin d’être tous impérissables, on peut retenir son doublé mythique Heat + Casino en 1995, sa rencontre avec Quentin Tarantino en 1997 dans Jackie Brown, ses rendez-vous ratés avec Marlon Brando (The Score en 2001) et Al Pacino (La Loi et l’Ordre en 2008), ses deux réalisations (Il était une fois dans le Bronx en 1993, Raisons d’État en 2006), ou encore ses incursions dans la comédie (en caïd dépressif dans Mafia Blues 1 et 2, en grand-père psycho-rigide dans la trilogie des Fockers, en duo avec Stallone dans Match retour où ils s’amusent à parodier Rocky et Raging Bull…).

Bref, il y a à boire et à manger, mais cette boulimie ne l’empêche pas de continuer de s’occuper du festival du film indépendant de Tribeca qu’il a cofondé en 2002.

Christopher Serrone (Henry Hill jeune)

Croyez-le ou non, mais ce rôle fut sa toute première expérience devant une caméra !

Repéré par la production l’année de ses 13 ans tandis qu’il posait à l’occasion comme mannequin, Serrone s’est retrouvé quasiment du jour au lendemain sur l’un des tournages les plus en vue d’Hollywood, entouré par la crème de la profession.

« C’était comme avoir 20 pères » déclara-t-il après coup.

Malgré la qualité de sa prestation, la suite ne sera malheureusement pas à l’avenant, les acteurs adolescents de sa génération lui étant systématiquement préférés dans les derniers mètres (Christian Bale dans la comédie musicales Newsies, Chris O’Donnell dans Le Temps d’un Week-end et Batman & Robin, Lillo Brancato dans Il était une fois dans le Bronx…). Et lorsqu’il décroche enfin un nouveau rôle dans la série Brooklyn Bridge sur CBS, la chaîne décide de tout annuler après quatre petits épisodes.

Christopher Serone s’en retourne alors sur les bancs du lycée, puis s’en va étudier l’art à l’université.

Absent des écrans pendant deux décennies, depuis 2011 il se fait voir de temps à autre dans des productions de seconde zone (Pathfinders: In the Company of Strangers, la série télé Amoral…).

Aujourd’hui âgé de 45 ans, sur son compte Instagram urgoodfella (un peu plus de 5 000 abonnés), il ne manque jamais une opportunité de partager un mème des Affranchis ou une photo souvenir avec un ancien membre du casting.

Ray Liotta (Henry Hill)

Le rôle de sa vie, celui qui en théorie aurait dû lui ouvrir toutes les portes. Sauf que comme Michael Madsen après Reservoir Dogs, pas vraiment.

Primo, parce qu’étonnamment Scorsese n’a plus fait appel à ses services« Il n’y avait jamais de rôle pour moi. J’ai regardé tous ces films, et pas une fois je me suis dit ‘Fuck, ça c’était pour moi’ ».

Deuzio, parce qu’il n’a pas nécessairement eu le nez creux quant à ses choix, lui qui a refusé d’être le Batman de Tim Burton et Ralph Cifaretto dans Les Soprano.

Tertio, parce qu’au fil du temps il s’est forgé une réputation de caractériel, que ce soit sur les plateaux (« Si je joue une chic type, je suis sympa. Si joue un sale type, je suis un trouduc’ »), et en dehors (cf. ses interviews où il donne très souvent l’impression de toujours voir des hélicoptères).

Résultat, si son nom apparaît au générique de quelques productions pas dégueu (Cop Land en 1997, Blow en 2001, Narc en 2002, The Iceman en 2013, Lovers on the Sun de David Guetta en 2014…), globalement sa filmo respire le navet, et ce d’autant plus qu’à compter de la seconde partie des années 2000 il s’est mis à cachetonner à tout-va en tournant en moyenne quatre à cinq fois par an.

Maigre lot de consolation : il peut se vanter d’avoir prêté sa voix à l’un des personnages les plus célèbres de l’histoire des jeux vidéo, Tommy Vercetti dans Grand Theft Auto: Vice City.

Peut-il rebondir à 66 ans ? Début de réponse avec le prochain The Many Saints of Newark, le film sur la jeunesse de Tony Soprano, dans lequel il interprète la légende du game Dickie Moltisanti.

Joe Pesci (Tommy DeVito)

Pour les mauvais garçons, le vrai héros du film c’était lui.

Plus vrai que nature en petit mec qui n’aime rien tant qu’en faire voir de toutes les couleurs aux plus grands que lui, Pesci remet ça cinq ans plus tard dans Casino où, à nouveau sous la direction de Martin Scorsese, il interprète le sanguin Nicky Santoro, « le genre à te sortir un flingue si tu l’attaques au couteau ».

Toujours dans les années 90, deux autres rôles assureront sa renommée auprès du grand public : le très bavard témoin à charge Leo Getz dans la série des Arme fatale et le très bas-de-plafond cambrioleur Harry dans Maman, j’ai raté l’avion 1 et 2.

En 1998, il revient à la musique, son premier amour, avec un album intitulé Vincent LaGuardia Gambini Sings Just for You (du nom de son personnage dans la comédie Mon cousin Vinny), dont est extrait le single Wiseguy où il s’essaye au rap.

Un an plus tard, à 56 ans Joe Pesci met un terme à sa carrière d’acteur.

Il ne refait ensuite l’actu que pour sa liaison avec le mannequin star des 90’s, Angie Everheart et leur séparation en 2008 après huit années passées ensemble.

Depuis il n’est apparu que dans trois petits films, dont Raisons d’État du poto de Niro et The Irishman où, sous les traits du parrain Russell Bufalino, il aurait mille fois mérité un second Oscar.

Paul Sorvino (Paulie Cicero)

Loin de se complaire dans un éternel rôle de boss patibulaire, il met au contraire un point d’honneur à se diversifier au maximum : le thriller juridique La Firme aux côtés de Tom Cruise (1993), le biopic Nixon où il revêt le costume du diplomate Henry Kissinger (1995), la rom com shakespearienne Roméo + Juliette (1996), l’actionner Piège à Hong Kong du Hongkongais Tsui Hark avec Jean-Claude Van Damme…

Référencé en 2003 dans Many Men de 50 Cent, toujours bon pied bon œil à 82 ans, Paul Sorvino a toutefois fini par replonger en 2019 en acceptant de jouer Frank Costello, figure de proue de la famille Luciano dans les années 60, dans la série Godfather of Harlem.

Sinon, sachez que deux de ses enfants se sont également fait un prénom dans le monde du spectacle : son fils Michael en prêtant sa voix au jeu vidéo Mafia en 2002, et sa fille Mira en remportant en 1995 l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour Maudite Aphrodite de Woody Allen.

Lorraine Bracco (Karen Hill)

Inoubliable dans toutes ces scènes où « ses yeux de Liz Taylor » brillent de mille feux, après avoir manqué de peu de remporter l’Oscar du meilleur second rôle féminin, Lorraine Bracco a connu toutes les difficultés à confirmer, elle qui en 1992 a été nommée non pas une, mais deux fois aux Razzie Awards dans la catégorie pire actrice pour les très bof Medecine Man et Traces de sang.

Le salut viendra des Soprano, où de 1999 à 2007, elle incarne l’impassible docteur Jennifer Melfi, alias « le psychanalyste de fiction le plus crédible » selon l’American Psychoanalytic Association.

Très présente à la télévision, Bracco a notamment joué dans les séries Law & Order et Rizzoli & Isles (elle y interprète la mère d’Angie Harmon).

Rayon bizarreries : sachez qu’elle peut être entendue dans le dessin animé culte BoJack Horseman, vue dans le film Roc-A-Fella Death of a Dynasty, et que sa filmographie compte quelques productions françaises (Le Commissaire Moulin en 1980, Les Menteurs d’Élie Chouraqui en 1995) – mannequin dans les seventies pour Jean-Paul Gaultier, elle parle en effet couramment le français.

Sinon, en 2015, l’année de ses 60 ans, elle a publié un livre mêlant diététique et développement personnel, To the Fullest.

Henry Hill

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Haut la main, le plus célèbre de tous les repentis.

Intégré au programme de protection de témoins à 37 ans après qu’il a permis d’envoyer sous les verrous une cinquantaine de ses pairs, il est expulsé de ce même programme en 1987 après s’être fait arrêter pour trafic de cocaïne.

Ses ennuis avec la loi ne s’arrêtent cependant pas là, principalement en raison de sa dépendance aux drogues (conduite sous influence, possession de méthamphétamine…).

Son mariage avec Karen n’y résiste pas et le couple se sépare en 1989. Le divorce est finalisé en 2002.

La mort de tous ses anciens comparses lui permet au début des années 2000 de faire le tour des plateaux télé et de participer à divers documentaires. Reconverti en écrivain, il signe deux livres de cuisine, ainsi que deux autres livres plus autobiographiques sur ses années folles.

Engagé brièvement comme cuisinier dans un restaurant italien du Nebraska, il ouvre en 2007 son propre établissement dans le Connecticut, le Wiseguys. L’aventure s’arrête au bout d’un mois suite à un incendie.

Victime d’une crise cardiaque en 2012, Henry Hill s’est éteint à 69 ans.

Si l’on en croit Nicholas Pileggi, il n’a jamais ressenti la moindre once de culpabilité pour sa vie passée, bien au contraire : « Il a adoré être un gangster. Il n’aimait rien tant que d’être entourés de ces gars-là. Ils étaient sa famille. C’était ça qu’il regrettait, d’avoir abandonné cette vie qu’il aimait tant. »

Jimmy Burke

Surnommé Jimmy The Gent pour ses pourboires offerts aux conducteurs de camions dont il volait le véhicule, James Burke ne partageait en réalité pas grand-chose de commun avec un gentleman.

Hyper violent, il est soupçonné d’avoir été impliqué dans une cinquantaine de meurtres au cours de sa « carrière », dont une dizaine rien que pour se débarrasser de ses anciens associés du casse de la Lufthansa (près de 25 millions de dollars actuels dérobés en cash à l’aéroport JFK de New York en 1978).

Même si Henry Hill a admis avoir creusé « un paquet de trous » à ses côtés, Burke n’a dans un premier temps été reconnu coupable que d’avoir corrompu les joueurs de l’équipe universitaire de basket-ball Boston pendant la saison 1978/1979 – voir à ce sujet le documentaire Playing for the Mob de la chaîne ESPN… narré par Ray Liotta.

Condamné à 12 ans en 1982, au cours de sa peine il est inculpé pour le meurtre d’un dealeur et en prend pour 20 années supplémentaires.

Éligible à une libération sur parole en 2004, il meurt d’un cancer en 1996.

Tommy DeSimone

Décrit comme « un pur psychopathe » par Hill, ‘Two-Gun Tommy’ aurait commis son premier meurtre à 17 ans pour une banale histoire de regard.

Disparu en 1979 à 29 ans, il a selon toute vraisemblance connu une fin similaire à celle du film.

Supposément convoqué à une cérémonie pour être intronisé « made », il aurait été exécuté pour s’en être pris au capitaine William ‘Billy Batts’ Bentvena – la rumeur veut que l’ordre ait été donné directement par le don John Gotti.

Son corps n’a en revanche jamais été retrouvé.

Ceci dit, qu’importe les circonstances exactes de sa disparition, aux dires des ceux qui l’ont fréquenté, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’y passe.

Paul Vario

Caporegime de la famille Lucchese, il est fort à parier que sans Pileggi et Scorsese, son nom serait resté connu des seuls mafiosi et forces de l’ordre.

Allergique à toute publicité, en dépit de ses 2 mètres et quelque 110 kilos, Paul Vario était un homme de l’ombre. Propriétaire de différents business légaux (un magasin de fleurs, un bar, un stand de taxi…), il laissait ses obligés se salir les mains à sa place pour conduire ses affaires moins avouables (paris sportifs, racket, prostitution, pornographie, prêts usuriers…).

Bon attention, sa discrétion ne l’empêchait en rien de se montrer extrêmement violent. Pincé par la justice pour la première fois à 11 ans, la rumeur veut par exemple qu’il ait un jour fait tabasser un serveur simplement pour avoir renversé du vin sur la robe de sa femme.

C’est d’ailleurs sa décision de placer un contrat sur la tête de Hill suite à son arrestation pour trafic de drogue qui a motivé ce dernier à collaborer avec les autorités.

Condamné en 1984 à quatre ans de prison pour l’avoir fait bénéficier d’un emploi fictif, il écope en 1985 de dix ans supplémentaires pour extorsion.

Il succombe en cellule en 1988 à 73 ans des suites d’une insuffisance pulmonaire. Ni il n’a vu Les Affranchis, ni même il n’était au courant qu’un film se préparait sur les glorieuses années de son crew.

[Bonus] Michael Franzese

Personnage très mineur, tout juste l’aperçoit-on quelques secondes l’image, il emprunte son nom à un vrai gangster. Excepté leur affiliation au crime organisé, il n’existe cependant aucun lien entre les deux.

Fils aîné de John ‘Sonny’ Franzese, l’underboss de la famille Colombo, lorsqu’en 1965 ce dernier prend 50 ans pour avoir organisé quatre braquages de banque à travers le pays, Michael Franzese prend la relève en compagnie avec son petit frère John.

S’ensuit une vie de criminelle tout ce qu’il y a de plus classique (extorsion, paris clandestins, sociétés écran…) qui l’amène à fréquenter au gré de ses péripéties Henry Hill, Jimmy Burke, Tommy DeSimone et Paul Vario.

En 1986, la justice le rattrape : condamné à dix ans pour un trafic d’essence avec le Panama, il en prend quatre supplémentaires en 1991 pour violation de parole.

Converti au christianisme derrière les barreaux, remarié, à sa sortie en 1994, il décide d’opérer un virage à 180° – son frère lui choisira de collaborer avec le gouvernement et participera en 2005 à renvoyer leur père en prison.

Reconverti en conférencier, à 70 ans, il anime une chaîne Youtube captivante sur laquelle il dissèque les films de gangsters (pour connaître son avis sur Les Affranchis, c’est ici), interviewe d’anciennes figures du milieu, et plus généralement, livre les coulisses peu ragoûtantes d’une vie qu’il déconseille à tout un chacun de mener.

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