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Les films de Christopher Nolan, du pire au meilleur ! [DOSSIER]

Les films de Christopher Nolan, du pire au meilleur ! [DOSSIER]

Tous les films de Christopher Nolan classés du moins bon au meilleur…

Plus besoin de le présenter, Christopher Nolan est aujourd’hui l’un des réalisateurs les plus reconnus à l’échelle planétaire. Véritablement révélé aux yeux du grand public par sa trilogie Batman, il est aujourd’hui quasi unaniment salué pour ses capacités à pondre des scénarios attractifs et complexes qu’il développe avec succès sur grand écran. Son dernier film, Dunkerque, truste les premières places du box-office.

Avec 10 longs-métrages recensés dans sa filmographie depuis presque 20 ans, Nolan n’est pourtant pas le réalisateur le plus prolifique. Chacune de ses oeuvres est donc particulièrement attendue et décortiquée par le monde du 7ème art. Si l’on retrouve certains thèmes dans plusieurs de ses films, tous apportent quelque chose de différent par rapport au précédent. Ce qui fait du britannique l‘un des réalisateurs les plus polyvalents du moment malgré une patte personnelle bien affirmée. Du film de super-héros, au film d’auteur à la chronologie non-linéaire en passant par le blockbuster cérébral, chaque film porte la patte d’un réalisateur qui démontre qu’il est capable d’à peu près tout.

Nolan, c’est aussi un réalisateur qui provoque des réactions contradictoires. Certains lui vouent une adoration bien excessive, d’autres le considèrent comme fortement surévalué. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde a déjà eu l’opportunité de regarder un de ses films. Et si le jugement porté par chacun sur un film est bien évidemment subjectif, nous avons tenté d’apporter un éclairage sur les forces et les faiblesses de chacun de ses long-métrages pour en dégager une hiérarchie. L’occasion pour nous de revenir sur la carrière du réalisateur britannique et de faire découvrir, ou redécouvrir, les plus belles réussites d’une carrière déjà brillante.

Voici notre classement de ses plus belles oeuvres.

#10 – Insomnia (2002)

Après deux premiers films acclamés par la critique, Nolan dispose pour la première fois d’un budget considérable pour ce remake du film norvégien éponyme. Il s’offre un casting grandiose, mené par Robin Williams (Jumanji, Will Hunting) et Al Pacino (Le Parrain, Scarface). On y suit les tourments de Will Dormer, un policier envoyé en Alaska qui descend son partenaire par erreur en pourchassant un tueur. Il doit faire face à des troubles du sommeil et à des soupçons naissants autour de son crime. S’en suit un jeu psychologique entre le policier et le tueur qu’il traquait, qui affirme avoir assisté à la scène. Le tout assorti d’une photographie sublime (l’une des marques de fabrique de Nolan) et d’un très bon Pacino. On peut néanmoins regretter une certaine banalité scénaristique qui tranche avec ses premières oeuvres et un climax qui ne s’installe jamais réellement. Insomnia reste néanmoins, malgré sa dernière place dans notre classement, un thriller qui se regarde sans sourciller.

#9 – The Dark Knight Rises (2012)

Quatre ans après The Dark Knight, Nolan est de retour pour le troisième et dernier volet de sa trilogie Batman. Un saut dans le temps de 8 années où le réalisateur nous expose le retour aux affaires de Bruce Wayne, qui doit défendre Gotham face à la menace du super-vilain Bane, un ancien membre de la Ligue des Ombres incarné par l’un des acteurs fétiches de Nolan, Tom Hardy. Un climat de terrorisme, présent massivement dans le cinéma américain post 11 septembre, pour une superproduction qui nous tient globalement en haleine. Le film, qui voit le retour de personnages emblématiques de l’univers de Batman comme Catwoman et Robin, ne brille pas par sa régularité. Certaines scènes sont captivantes, comme la scène d’ouverture ou celle de l’arrivée de Bane dans le stade de Gotham, mais la production affiche aussi certaines longueurs. On note également des imprécisions, à l’image de la mort très moquée du personnage joué par Marion Cotillard et une intensité dramatique moindre par rapport à ses deux prédécesseurs. Un film divertissant mais inégal. En bref, du bon Nolan, pas forcément du grand Nolan.

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#8 – Following (1999)

Le tout premier long-métrage du réalisateur britannique. Pour son arrivée dans le grand bain, Nolan nous fait découvrir la fascination obsessionnelle d’un jeune romancier pour des inconnus. Celui-ci les suit dans la rue jusqu’à se trouver impliqué dans les affaires de l’un d’entre eux. Un premier long métrage en noir et blanc qui dévoile déjà le sens de l’expérimentation du jeune Nolan, qui s’essaie déjà à une narration non linéaire que l’on retrouvera par la suite dans plusieurs de ses films, et sa polyvalence dans l’utilisation de codes propres aussi bien au thriller, à la comédie, et même à l’horreur. Pour un premier film réalisé avec un budget de 6 000 dollars, on pardonne plus facilement les quelques approximations qu’on y trouve. Notamment une fluidité pas toujours assurée et un statut ambigu du personne principal, un pervers qui passerait presque pour un saint. Following, c’est un format tout de même assez court (69 minutes) mais intense qui constitue alors une belle promesse pour la carrière du réalisateur.

#7 – Interstellar (2014)

Doté d’un budget monstrueux de 165 millions de dollars, Interstellar est le genre de film qui ne laisse pas indifférent, que ce soit dans le bon ou le mauvais sens. Le réalisateur nous y raconte l’aventure d’un groupe d’astronautes largué dans un autre système stellaire avec l’ambition de trouver une nouvelle planète habitable pour remplacer une Terre qui meurt à petit feu. Le film est un condensé de la recette Nolan : une photographie magnifique, une bande son stimulante signée du génial Hans Zimmer, et un goût prononcé pour la complexité scénaristique et la prise de risque. Le casting royal que l’on y retrouve (Matthew McConaughey, Jessica Chastain et Anne Hathaway notamment) apporte un plus non-négligeable au jugement d’ensemble que l’on porte au film. Seul un épilogue où le réalisateur semble totalement en roue libre l’empêche d’être plus haut dans notre classement. Cependant, Interstellar est clairement un film à ne pas manquer.

#6 – Dunkerque (2017)

Le petit dernier de la filmographie de Nolan est une démonstration de force du réalisateur britannique. Dunkerque nous plonge au coeur d’une des batailles les plus méconnues de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle les troupes anglaises, acculées par les allemands, tentent de battre en retraite avec l’aide des soldats français. Il nous place au plus près de britanniques (et d’un français) anonymes qui participent chacun à leur manière au repli des troupes anglaises. Porté par une bande son anxiogène, signée une nouvelle fois Hans Zimmer, le film sonne comme une réponse de Nolan à ses détracteurs tant il est éloigné du reste de sa filmographie : dans un registre historique auquel le réalisateur ne nous a pas habitué, Dunkerque est un film d’un réalisme glaçant. Si on peut reprocher au réalisateur un message un peu trop patriotique, qui a tendance à minimiser l’ampleur de ce qui a constitué une défaite historique pour les troupes anglaises, Dunkerque reste une prouesse technique qui effacerait presque la quasi-absence de scénario. Un film à voir au cinéma pour en profiter pleinement.

#5 – Batman Begins (2005)

Lorsque Nolan est annoncé aux manettes d’un nouveau Batman, c’est peu dire d’affirmer que la franchise est au point mort. Batman Forever (1995) et Batman & Robin (1997), les deux films réalisés précédemment par Joël Schumacher ont fait un énorme flop, George Clooney, qui campe la chauve-souris allant même jusqu’à présenter officiellement des excuses pour le film et la prestation qu’il y livre ! La tâche confiée à Nolan, ressusciter au grand écran une franchise mythique, est donc particulièrement scrutée. Pour ce premier volet, le réalisateur raconte le parcours d’un jeune Bruce Wayne, campé par le génial Christian Bale, de l’assassinat de ses parents alors qu’il est enfant à sa transformation en Batman, en passant par sa sombre formation au sein de la Ligue des Ombres. Une première réussie, portée notamment par la performance de ses méchants : le charismatique Ra’s al Ghul incarné par Liam Neeson (La liste de Schindler, Taken), et le détestable Epouvantail, joué par Cillian Murphy (Peaky Blinders, Sunshine). Des vilains qui disposent malheureusement d’un temps à l’écran assez limité, comme pour permettre à Batman de mieux revivre et récupérer la crédibilité perdue à la suite des deux films précédents. Une très bonne entrée en matière, parfaite introduction au deuxième film de la trilogie…

#4 – Inception (2010)

En plein milieu de sa célèbre trilogie, le réalisateur s’accorde une pause pour réaliser un projet de longue date. Inception, c’est le bébé de Nolan. Il en peaufine les contours depuis plus de 10 ans et en fait le deuxième film de sa filmographie (après Following) sur lequel il travaille sur le scénario sans aide extérieure. Son frère Jonathan est en effet impliqué dans la scénarisation de la majorité de ses films. Là, Nolan décide de s’attaquer seul à un sujet assez complexe : les rêves. Il nous plonge dans un futur proche où une méthode permettant de pénétrer dans les rêves d’une personne est développée, dans une oeuvre qui s’apparente à un thriller d’anticipation. Dans ce contexte, une équipe « d’extracteurs », menée par Leonardo Di Caprio, voit le jour et améliore le procédé en permettant d’emboîter les rêves les uns dans les autres afin de pouvoir récupérer des informations sensibles directement au coeur de l’inconscient des individus sans éveiller leur méfiance. Un scénario complexe qui se mêle à des scènes d’actions très bien travaillées, sublimées par un bon usage des effets spéciaux. Le résultat c’est un film qui, même s’il demande un certain niveau d’investissement pour être compris (à ne pas regarder d’un oeil sous peine d’être complètement largué !), tient en haleine tout au long de ses 2h30. Le véritable coup de force de Nolan avec Inception, c’est aussi d’avoir réussi à rendre mainstream et tout public un film dont le scénario n’était pas destiné à l’être.

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#3 – Le Prestige (2006)

Dans la foulée de son premier Batman, Nolan décide d’adapter sur grand écran un livre du romancier Christopher Priest, Le Prestige. Le réalisateur n’est alors pas encore le mastodonte du cinéma qu’il deviendra par la suite, malgré une réputation qui monte en flèche. Au centre de ce film, c’est le thème de la magie qui est traité, mais plus encore, Nolan aborde une notion qui lui est chère : celle de l’illusion, que l’on retrouve également sous une autre forme dans Inception. Le Prestige, c’est le récit de la rivalité entre deux magiciens que tout oppose, Alfred Borden et Robert Angier. Borden, c’est le charismatique, l’extraverti, le génie. En face, Angier représente un travailleur antipathique, qui aspire à surpasser son rival. Petit clin d’oeil de Nolan, on retrouve cette rivalité y compris dans le choix des acteurs, Christian Bale et Hugh Jackman étant respectivement engagés avec DC Comics et Marvel. Pour ce film, le réalisateur choisit d’adopter une narration non-linéaire avec un rythme très lent, qui nous plonge dans l’incertitude quant à l’issue de cette rivalité entre les deux magiciens. Qui va prendre le dessus sur l’autre ? Qui créera la plus grande illusion ? Ce sont des questions qu’on ne peut s’empêcher de se poser tout au long d’une oeuvre plus proche du film d’auteur que de la superproduction américaine. Le Prestige, c’est un film qu’il faut absolument voir une fois, mais pas forcément plus parce qu’au-delà, l’illusion se dissipe.

#2 – Memento (2000)

Pour son deuxième film après Following qui a une structure assez classique, Nolan veut marquer le coup et imposer son univers. Il fait alors parvenir le scénario de Memento au dirigeant du studio Newmarket Films, Aaron Ryder, qui le décrit comme « le script le plus innovant » qu’il n’ait jamais vu. Un sacré compliment. Le film retrace le parcours de Leonard Shelby, un homme frappé d’amnésie antérograde (c’est-à-dire incapable de se souvenir des évènements survenus dans le dernier quart d’heure) qui s’attache à retrouver le meurtrier et violeur de sa femme. Pour se souvenir des différentes pistes qu’il déniche, il prend des notes, des photos, écrit sur les murs des motels dans lesquels il vit et se tatoue divers indices. Si le scénario annonce déjà un film complexe, c’est sa structure qui le rend exceptionnel. Le film se découpe par l’alternance de deux types de séquences : une trame principale antichronologique qui est entrecoupée par de courtes séquences chronologiques. Autant dire qu’au début du film, on est aussi perdu que le personnage principal. Mais le montage du film assemble les séquences comme les pièces d’un puzzle que l’on finit par résoudre. Avec Memento, Nolan signe un ovni du cinéma, un film « mindfuck » comme il n’en existe aucun autre… Et qui lui a permis d’obtenir un budget bien plus conséquent pour son film suivant !

#1 – The Dark Knight (2008)

Pour beaucoup c’est LE chef-d’oeuvre de Nolan et le meilleur film de super-héros qui ait vu le jour. C’est surtout la production qui marque un véritable tournant dans la carrière du réalisateur britannique. Il y a véritablement un avant et un après The Dark Knight au niveau la reconnaissance du natif de Westminster. Il passe dans la foulée du statut d’excellent réalisateur à celui d’incontournable à l’échelle du cinéma mondial. Batman Begins a permis d’introduire le relooking qu’a imposé Nolan à Batman. The Dark Knight l’a confirmé de la plus belle des manières. Le scénario n’est pourtant pas le meilleur qu’il ait produit. On continue à suivre la lutte de Bruce Wayne/Batman contre le crime organisé qui sévit à Gotham et qui prend forme autour d’un personnage emblématique de l’univers du Comics : le Joker. Mais le tour de force opéré par Nolan, c’est d’avoir réussi à rapprocher le film de l’essence des comics dans sa noirceur tout en imposant sa patte à l’univers jusque là insaisissable de la chauve-souris. Les Batman de Tim Burton étaient très clivants, à l’image de l’univers de son réalisateur. Ceux de Joël Schumacher s’apparentaient plus à des caricatures qu’à des vrais films de super-héros. The Dark Knight, c’est un blockbuster au dosage parfait : parfois sombre, parfois drôle, parfois émouvant, mais toujours avec juste ce qu’il faut. Les performances d’acteurs, notamment celles d’Aaron Eckhart dans le rôle du procureur Harvey Dent, mais surtout d’Heath Ledger dans la peau du Joker sont juste bluffantes. Pourtant, ce n’était pas gagné pour ce dernier, qui avait la lourde charge de succéder à Jack Nicholson qui occupait ce rôle dans le premier Batman de Burton. Mais l’acteur australien, qui a improvisé une bonne partie de son personnage, a révolutionné le Joker au point d’en faire le facteur X d’un film déjà excellent. Sa dernière grosse performance à l’écran, puisque Heath Ledger, récompensé à titre posthume de l’Oscar du meilleur second rôle, est décédé (à 28 ans) avant même la sortie du projet. Un film qui a fait sa légende et qu’il a sublimé.

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