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Karim et Nono, de Déguns à stars du cinéma [INTERVIEW]

Karim et Nono, de Déguns à stars du cinéma [INTERVIEW]

Des Déguns sur la pente ascendante…

Il y a des histoires qui ont le goût de vieux moments passé entre potes, à rêvasser d’un avenir meilleur. Le genre de moment où chacun se voit tour à tour rappeur, astronaute, footballeur, humoriste ou comédien. Ces instants-là, certains préfèrent aujourd’hui les oublier, quand d’autres préfèrent les vivre à fond. C’est le cas de Karim et Nono, les deux Marseillais qui forment Les Déguns.

Un duo comme aucun autre, qui a su se former selon ses propres codes et sans jamais trop se prendre la tête. Un binôme qui à force de travail, mais également de beaucoup de déconne, s’est imposé comme une formation à suivre, à l’instar d’autres duos iconiques. De leurs débuts sur la plateforme YouTube aux salles obscures, Karim et Nono ont su rester Karim et Nono. Les Déguns ou un duo qui performe en restant lui-même que ce soit dans un film dédié ou dans Walter, long-métrage qui s’intéresse à une bande de bras-cassés devenus braqueurs.

Place donc à une rencontre avec les deux Phocéens, pour un bref retour sur leur parcours à l’heure de la sortie en DVD de Les Déguns – Le film.

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Pas de pression pour la sortie en DVD, le plus dur est passé ?

Karim : On la pression chaud (rires) ! Non, la pression, on l’avait à la sortie du film. Dès qu’on a eu la date de la sortie en salle, on appréhendait. On se demandait si ça allait fonctionner ! Là, c’est beaucoup plus cool, on a fait le plus dur.

On s’imagine un jour au cinéma lorsqu’on tourne sa propre série pour YouTube ?

Nono : Franchement non, mais on a commencé à y penser lors du tournage de la saison 2. Au tout début, dès la première saison, on n’y pensait même pas du tout.

Karim : C’est clair, au début, on ne savait pas. Mais d’un côté, on s’est toujours dit que ça allait marcher, on a laissé faire le truc… On avait quand même cette petite lueur en tête.

On a pris un peu d’expérience face à la caméra, même si dans le fond, nos personnages restent les mêmes

Qu’est-ce qui a changé depuis vos débuts ?

Nono : On a pris un peu d’expérience face à la caméra, même si dans le fond, nos personnages restent les mêmes.

Karim : Moi, de mon côté, je peux dire que j’ai d’autres groupies que la mère à Nono. Avant, ma seule groupie, c’était sa mère, maintenant, il y a ses tantes… C’est une grande famille, très généreuse (rires) !

Désormais, est-ce que vous vous sentez acteurs ?

Nono : Honnêtement oui, surtout maintenant avec l’arrivée d’un nouveau film pour nous le 30 mars. Walter, c’est un film qui nous a sorti de nos personnages des Déguns.

Karim : On a quand même eu quatre saisons pour se préparer. Du coup, oui, on se sent acteur aujourd’hui, capable de jouer plein de rôles et dans des styles différents.

Vous êtes prêts à aller même dans des rôles moins drôles, sortir de la comédie ?

Nono : Oui, bien sûr qu’on est capable de le faire. En tout cas, on se sent prêts.

Karim : Ouais, partir vers un délire comme ça, c’est pas quelque chose qui nous dérange.

Vous avez des inspirations justement, pour perdurer dans le cinéma ?

Nono : Il y en a beaucoup, que ce soit Omar Sy ou Jean Dujardin… Il y en a plein, ce sont des exemples. Eux ont même réussi le pari de passer de la comédie à autre chose. Tu peux aussi citer Eric et Ramzy, qui sont partis d’un duo.

Karim : Après, chacun a son histoire propre, son expérience à lui.

Nono : Ce qu’il faut se dire, c’est que quelqu’un qui réussit dans son domaine est forcément un modèle. Même chez des personnes qui ne sont totalement pas dans notre délire, si elles ont réussi, elles deviennent des modèles pour nous.

On essaye de garder la même énergie qu’à nos débuts, on prend tout à la rigolade

Sur le tournage Walter, il y avait des moments d’appréhension ?

Karim : Non, nous on rigole, on s’amuse, on fait les choses naturellement, comme on l’a toujours fait. On essaye de garder la même énergie qu’à nos débuts, on prend tout à la rigolade. Des fois, ça nous arrive qu’on se recadre nous-mêmes, ou qu’on se fasse recadrer un peu, mais on reste fidèle à ce qu’on est.

Nono : Non, franchement non, pas d’appréhension. Moi j’ai joué un peu comme De Niro (rires). On était là pour une nouvelle expérience et on a kiffé. Puis quand tu prends du plaisir et que tu déconnes au moment du tournage, les spectateurs en prennent en regardant le film. Après, il ne faut pas confondre déconnade et manque de sérieux. On peut rigoler, mais on n’oublie pas de faire notre travail avec sérieux.

Restez vous-mêmes, faire les choses au feeling, c’est votre principale force…

Karim : Oui, mais je pense que ça peut être la force de tout le monde aussi. Quand tu te prends trop la tête sur quelque chose, tu le réussis moins que quand tu le fais à la cool. Se croire déjà arrivé, c’est une erreur.

Au final, vous enchaînez super rapidement, après Les Déguns il y a moins d’un an, Walter sort au cinéma le 30 mars.

Nono : En fait, on a tourné Walter alors que Les Déguns n’était pas encore sorti. On a enchaîné les deux tournages d’affilée ! Du coup, au niveau du timing, rien n’était calculé, on ne savait pas qu’on allait retourner dans les salles aussi vite ! Du coup, ça tombe très très bien que Les Déguns soit sorti en septembre et que Walter suive le 30 mars, ça ne peut être qu’un plus !

Les Déguns a vraiment séduit son public, avec beaucoup de monde en salles et de bons retours. Vous vous attendiez à ça ?

Karim : On s’est dit qu’une chose, c’est que les gens qui nous suivaient sur le net allaient être super heureux de nous voir sur grand-écran.

Nono : Vu le nombre de personnes dans les salles… On espérait, mais on ne s’y attendait pas. Le public a suivi, on a pas dénaturé notre série. Le transfert au cinéma s’est fait avec la même fraîcheur que sur YouTube, on n’a pas triché.

On est aussi là pour représenter une certaine jeunesse, on fait des films pour eux

Chez Booska-P, on s’est notamment intéressé à votre bande-originale avec Sofiane, Soolking…

Karim : C’est important d’avoir de gros artistes sur une bande-originale, car tout passe par la musique aujourd’hui.

Nono : Une bonne B.O, ça peut même te donner envie de découvrir un film, ou même de l’aimer, alors qu’à la base ce n’était pas ton truc.

Entre vos délires, YouTube, le ciné et la musique, on peut dire que vous êtes des jeunes de votre génération… C’est parfois ce qui manque au cinéma.

Nono : Je pense que si on avait quarante ans et qu’on faisait les jeunes de cité, ça aurait sonné faux. On est aussi là pour représenter une certaine jeunesse, on fait des films pour eux. Etre naturel et sans filtre, c’est parfois ce qui dérange, mais c’est notre truc.

Karim : Mais au fond, ça ne dérange pas tant que ça, vu que ça marche !

Quels conseils vous donnez aux jeunes qui vous suivent ?

Nono : Si on nous demande, bien sûr qu’on va en donner. Mais si on peut servir d’exemple aux jeunes, les pousser à tourner des séries plutôt qu’à faire des conneries, c’est tant mieux.

Karim : Si on a un conseil à leur donner, c’est que s’ils ont un projet en tête, il ne faut pas le lâcher. Il faut toujours y croire, on a souvent tendance à se dire que c’est beaucoup de travail, etc… En fait, ça démotive les gens. Moi, je leur dis plutôt foncez, allez-y, ça passe super vite.

Nono : Quand tu aimes quelque chose, tu ne le ressens plus comme un travail.

Pour terminer, quels sont vos projets pour la suite ?

Karim : On est sur l’écriture du deuxième volet des Déguns ! Il y aura même plein de nouveautés sur internet, mais pour le moment, on n’en dit pas plus !

Le film Les Déguns est disponible en DVD et VOD. En bonus sur le DVD : le making-of avec Karim et Nono sur le tournage, ainsi que les clips de L’Algérino et Fianso.

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