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Dragon Ball GT, autopsie d’un flop légendaire ! [DOSSIER]

Dragon Ball GT, autopsie d’un flop légendaire ! [DOSSIER]

Retour sur l’échec de l’animé Dragon Ball GT.

Le 19 novembre 1997 restera pour longtemps gravé dans la tête de beaucoup de fans d’animés japonais. A cette date, la mascarade Dragon Ball GT prenait fin après avoir perdu beaucoup de suiveurs en cours de route. Censé prendre la relève de DBZ, l’animé aura déçu dans les grandes largeurs alors que tout son monde y plaçait de grands espoirs et l’attendait avec une impatience à peine dissimulée.

Aujourd’hui, le studio Toei Animation a remis le couvert et retente sa chance avec Dragon Ball Super. Un animé censé gommer les erreurs du passé et définitivement rayer DBGT de la timeline Dragon Ball. Plus de 20 ans après la fin du 64ème et dernier épisode, l’occasion était trop belle de revenir sur l’échec de l’animé et les raisons qui, de notre point de vue, en ont fait un flop d’envergure. Sans plus attendre, voici notre analyse post-mortem de Dragon Ball GT.

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Le scénario, un espoir classé sans suite

Dragon Ball GT a floppé fort au Japon comme ailleurs. Vu comme une hérésie sans nom par la plupart des amateurs historiques de la saga, le manga n’a pas su se servir de la force envoyée par les fans avant sa sortie pour s’imposer comme un nouveau classique.

Pourtant, le scénar avait clairement du potentiel. La quête dans l’espace, le retour de certains méchants emblématiques, le dark side des Dragon Ball, la cure de jouvence de Goku, Baby… La liste des pistes intéressantes de Dragon Ball GT suffisait à placer de l’espoir dans l’animé. Espoir jamais concrétisé. Dès le premier arc, la couleur est annoncée : le rythme est lent, les combats sont fades. Bien loin des 20 épisodes de baston épique contre Freezer le temps des cinq minutes de répit de la planète Namek. Le summum étant atteint au moment de l’arc de Super C-17, succession de duels plus expédiés les uns que les autres.

Certes, la franchise Dragon Ball n’a jamais vraiment brillé par sa logique implacable. Pour être honnête, on en a même pas grand chose à carrer tant que les fights proposées valent le détour. Mais DBGT s’illustre comme jamais par ses incohérences et ses facilités scénaristiques. Prenons l’exemple de Goku, qui reste gosse tout l’animé (même en Super Saiyan 3), mais redevient subitement adulte en SSJ4. Raccourci scénaristique pour faciliter la fusion avec Vegeta ? Ou bien la potentielle explosion de la Terre qu’on nous balance sans aucune explication. Plus c’est gros, plus ça passe, mais quand même…

Goku bien trop seul

Les personnages, l’autre gros point noir de Dragon Ball GT. Déjà aperçue dans l’arc Boo de son prédécesseur, la Goku-dépendance bat ici des records. Le premier des Super Saiyans prend tellement le dessus qu’on finit (presque) par se lasser de lui. Derrière, c’est la grosse misère. Dès le premier arc, Trunks ne tient pas la comparaison avec son alter-ego futuriste de Dragon Ball Z. On se passera aussi de mots pour exprimer le manque d’intérêt proposé par la petite fille de Goku, Pan, qui passe le plus clair de son temps à se plaindre et manquer de respect à son illustre papy. Le rookie Oob, qui était teasé à la fin de DBZ comme le prochain crack de l’animé, est finalement resté un second couteau. Mais eux, au moins, ont une place dans l’histoire.

Bien sûr, les cas de Vegeta, Krilin – qui ne brille que par sa mort – ou Piccolo pourraient aussi être abordés. Mais il y a quand même un cas qui, plus que les autres, donne envie d’exploser son poste dans un fracas assourdissant : celui de Gohan, qui est relégué au rang de petit père de famille à lunettes qui esquive les combats, mais laisse sa fille aller au charbon. Une formule recyclée pour une grande partie de Dragon Ball Super, mais les fans sauront se souvenir que DBGT a été le premier à manquer de respect à la relève des Saiyans presque 20 ans auparavant.

La relève côté vilains se fait d’ailleurs toujours attendre. En dehors de Baby – seule éclaircie dans l’épais brouillard que représente Dragon Ball GTles méchants ne tiennent pas la comparaison avec ceux des sagas précédentes. Super C-17 se fait expédier par un gamin (certes, pas n’importe lequel), Myuu est une version kitsch du Dr. Gero, et Li Shenron galère à compenser le manque de prestance de ses collègues dragons. Pas étonnant que les combats n’aient aucune saveur.

Stop au fan-service

Dragon Ball GT a été conçu pour plaire aux aficionados et par prolongement brasser un peu plus de cash pour garnir les comptes déjà bien remplis de la franchise. Mais à l’inverse, l’animé s’achève avec le sentiment qu’on s’est quand même bien foutu de nous tant les auteurs sont dans le rajout niveau fan-service.

L’idée de base de DBGT, c’est de revenir aux fondamentaux de Dragon Ball – l’humour et l’aventure – pour reconquérir les fans qui ont été (légèrement) déçus au fil de DBZ, tout en gardant le côté épique propre à ce dernier. En substance, pomper à droite à gauche pour ne se fâcher avec personne. Raté, Dragon Ball GT n’a ni la légèreté entraînante du premier animé, ni la violence jouissive du second.

Pire, les scénaristes – si tant est qu’ils existent vraiment – nous balancent du réchauffé à tout va, preuve ultime du fan-service poussé à l’extrême et/ou de leur manque d’inspiration. Exemple absolu de ce recyclage dans les règles, le combat contre Li Shenron, un personnage qui a la capacité de se renforcer par absorption. Goku et Vegeta le malmènent après avoir fusionné, mais ils n’ont pas le temps de l’achever avant la fin de leur union. Finalement, c’est Goku qui le termine avec un énorme Genkidama. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

Akira, un seul être vous manque…

Si ça n’explique pas entièrement pourquoi GT a fait un bide, l’absence de l’auteur de Dragon Ball est un argument de poids à l’heure du bilan. Akira Toriyama, en flemmard notoire – il voulait à la base arrêter son manga après la saga Piccolo, soit avant DBZ – a décidé de passer son tour sur la scénarisation de la série. Dragon Ball GT n’est d’ailleurs sorti qu’en animé et est indépendant du manga de Toriyama.

Le mangaka s’est quand même impliqué symboliquement sur l’animé, probablement pour l’image. Certains designs viennent de sa plume et c’est aussi lui qui a préconisé un retour à l’esprit originel des débuts de son oeuvre. Sauf que voilà, Akira Toriyama lâche des consignes, mais n’est pas là pour les mettre en oeuvre, d’où le bordel sans nom que constitue Dragon Ball GT.

La responsabilité de l’auteur japonais a finalement été de ne pas se prononcer pleinement sur le cas Dragon Ball GT. En participant à minima, il a laissé planer son ombre au-dessus du projet tout en laissant le soin au studio de charcuter son bébé. Au final, son nom reste associé au grand n’importe quoi pondu par Toei Animation, à commencer par les introductions foireuses du style l’éphémère moustache de Vegeta qui a cassé la toile. Elle ne s’en est d’ailleurs jamais vraiment remise.

Et vous, qu’avez vous pensé de Dragon Ball GT ? Dragon Ball Super peut-il vraiment relancer la franchise ou a-t-elle définitivement perdu sa magie ?

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