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Riquelme, l’homme qui en valait 10…

Riquelme, l’homme qui en valait 10…

Le beau jeu vient de perdre l’un de ses meilleurs promoteurs…

C’est le genre de joueur comme il en existe 1 sur 1 million… Pourtant incontestable, le talent de Juan Roman Riquelme n’est pas à la portée du premier amateur de ballon rond venu. Naturellement atypique, le meneur de jeu argentin s’est attaché à ses défauts autant qu’à ses qualités, tant et si bien que peu nombreux sont ceux à avoir été capables de les dissocier. Particulièrement lent, souvent irrégulier et faisant parfois même preuve d’une nonchalance non dissimulée, Riquelme a su faire oublier ses nombreuses lacunes (au regard du football moderne) grâce à une vision du jeu et un touché de balle largement au-dessus de la moyenne. Des qualités qui rappellent par moment un certain Zinedine Zidane, son idole. Comme le français, Riquelme a fait perdurer la culture du « meneur de jeu », espèce menacée d’extinction par le football actuel… Au point d’être surnommé « Le dernier numéro 10 ».

La fidélité avant tout


Sa singularité, il l’a tire de son schéma familial et de l’histoire tourmentée de son entourage. Fils d’un mafieux réputé de la banlieue de Bueno Aires, Riquelme a vu un ballon être placé entre ses pieds avant même de pouvoir marcher, conséquence de l’appât du gain paternel et de son attrait pour les paris clandestins. Sa mère, n’a elle que très peu goutté à la pression inhérente au métier de footballeur, faisant même deux malaises en raison des critiques qui pleuvaient sur sa progéniture. Son frère, a de son côté pu constater qu’appartenir à la famille d’un grand footballeur dans un pays en perpétuel crise sociale s’avère risqué. Enlevé en 2002 à l’âge de 16 ans, il ne sera rendu à sa famille qu’après le versement d’une somme de 160 000$ à ses ravisseurs. Ce parcours enseigné à Riquelme l’insignifiance de l’argent face à la fidélité. Une ligne de conduite qu’il maintiendra tout au long de sa carrière à travers un comportement exemplaire et désintéressé qui l’a peut-être fait passé à côté d’une renommée plus importante.

Le déshérité de Diego

Débutée à Argentinos Junior en 1995 et close au même endroit 20 ans plus tard, l’histoire d’amour entre Riquelme et le football professionnel l’a notamment vu passé par le FC Barcelone (2002-2003) et Villarreal (2003-2007). Le plus souvent incompris voir dénigré en Europe, c’est à Boca Junior (1996-2002 et 2007-2014), le plus grand club de son pays, que l’argentin a construit sa légende avec notamment 5 titres de champion et 3 Copa Libertadores. La relation fusionnelle avec la Bombonera débute le 25 octobre 1997 à la mi-temps du derby contre River Plate lorsqu’un gamin de 19 ans remplace un Maradona au poste de meneur de jeu. Un premier affront suivi d’un deuxième 11 ans plus tard, lorsque Riquelme fut élu meilleur joueur de l’histoire de Boca Junior devant un certain Diego. Maradona ne pouvait en tolérer autant et s’appliqua à saborder celui que tout le monde voyait comme son digne successeur… « Le dernier numéro 10. »

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