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OM : Labrune était-il vraiment si mauvais ?

OM : Labrune était-il vraiment si mauvais ?

L’homme, qui rêvait de grandeur, quitte le club par la petite porte…

C’est probablement la meilleure nouvelle de l’intersaison du côté de l’OM, celle que les supporters attendaient depuis de longs mois, voir de longues années. Cinq ans après son arrivée à la présidence de l’Olympique de Marseille, Vincent Labrune quitte officiellement son poste aujourd’hui, presque dans l’indifférence. Un départ devenu irrémédiable depuis la perte de confiance de l’actionnaire majoritaire envers celui qui était son plus fidèle exécutant. Une situation aggravée par la haine viscérale que les fans entretiennent envers leur dirigeant… Référence nationale à son arrivée, le club phocéen est aujourd’hui tombé dans un relatif anonymat, luttant tout bonnement pour ne pas disparaître de l’élite hexagonale. Comment en est-on arrivé là ?

L’ambition sans les épaules

Proche de Robert-Louis Dreyfus, Vincent Labrune s’est rapidement rapproché de sa compagne après le décès de ce dernier jusqu’à devenir son principal conseiller en ce qui concerne la gestion de l’OM. Ambitieux, l’homme vise plus haut et n’hésite pas à mettre des bâtons dans les roues pour faciliter son ascension. C’est ainsi qu’il parvient à écarter coup sur coup Pape Diouf (2009) et Jean-Claude Dassier (2011) du poste qu’il convoite, celui de président. Une fois installé à la barre, il profite des tensions entre Deschamps et Anigo pour les pousser dehors à leurs tours (respectivement en 2012 et 2014). Enfin seul maître à bord, il ne juge pas nécessaire de nommer un nouveau directeur sportif, ni de s’appuyer sur une véritable cellule de recrutement. La construction de l’équipe, il l’a fera lui-même, directement avec les agents, ce qui lui vaudra notamment quelques soucis avec la justice.

Le suicide Bielsa

Sur ses cinq années de présidence, le bilan sportif est tout bonnement désastreux. Une coupe de la Ligue en vitrine et deux qualifications en Ligue des Champions dont une campagne soldée par un zéro pointé en phases de poules. Largement insuffisant pour un club comme l’OM dôté du troisième budget de Ligue 1. Seule éclaircie à son tableau, l’arrivée de Marcelo Bielsa, mais le départ précipité de l’argentin un an plus tard finira par lui faire ombrage. Entre mensonges, erreurs de casting et coups bas, les méthodes de Vincent Labrune ont clairement ternis son image, pas vraiment aidé non plus par une communication calamiteuse qui trouvera son point d’orgue lorsqu’il déclare « ne pas souhaiter à son pire ennemi » d’exercer sa fonction à la tête du club, un soir de déroute 5-2 au Vélodrome face à Rennes.

Un bon marchand de tapis

A défaut d’avoir un véritable projet footballistique, le boss de l’OM en avait un autre… budgétaire. Face aux restrictions financières consécutives aux mauvaises performances et à la volonté de Margarita Louis-Dreyfus de couper le robinet, Vincent Labrune n’a pas pu prolonger les cadres de l’équipe, ni les vendre au bon moment. C’est donc en fin de contrat que les Gignac, Ayew, N’Koulou etc…ont quitté le club. Sans le sous, Labrune est obligé de tenter des paris, c’est ainsi que naît le « Projet Dortmund » basé sur des jeunes à forts potentiels. S’il n’a pas permis à l’OM de retrouver les sommets, il a néanmoins permis au club de réaliser de belles plus-values (Imbula, Thauvin, Lemina, Mendy, Batshuayi, Nkoudou ont à eux seuls permis de réaliser plus de 100 millions d’euros de bénéfices). Quand il s’agit de vendre, il faut reconnaître qu’il a su se montrer performant.

Oust !

De vente justement, il en est plus que jamais question du côté de l’OM… Officiel depuis le mois avril dernier, le processus est néanmoins enclenché depuis bien plus longtemps. Qu’on ne s’y trompe pas, si l’OM est aujourd’hui en situation d’être vendu, c’est avant tout grâce au travail de Vincent Labrune. Après avoir assaini les finances, il a récupéré la gestion des abonnements en virages et négocié au rabais le bail du Vélodrome. Enfin, il a permis d’établir les conditions propices pour l’établissement d’un nouvel organigramme de transition à la tête du club. Dernier service rendu et non des moindres, il a enfin quitté un navire qu’il a lui-même mis à la dérive et rien que pour ça, on peut lui dire merci !

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