Actualités Sport

Les supporters sont-ils devenus trop durs avec les joueurs ?

Les supporters sont-ils devenus trop durs avec les joueurs ?

Quand l’ami d’hier devient l’ennemi d’aujourd’hui…

En principe, c’est du donnant-donnant… La relation entre les joueurs d’un club et les supporters est depuis toujours déterminée par un rapport de réciprocité. Les premiers doivent en principe mouiller le maillot tandis que les seconds ont pour rôle de les encourager. Pour autant, de manière de plus en plus fréquente, ce contrat moral est mis à mal. Que ce soit en raison de déclarations maladroites, de performances insuffisantes ou simplement d’incompréhensions, les relations entre les acteurs et les spectateurs sont de plus en plus tendues. Récemment, plusieurs cas de figures se sont présentés pour confirmer cette tendance…


Honnêteté exigée

Du côté de l’OM par exemple, les héros d’hier peuvent rapidement voir leur cote dégringoler au point de devenir des têtes de turcs. Véritable idôle des fans phocéens, Didier Drogba l’a appris à ces dépends il y a quelques semaines. A force de promettre un retour sans lier les actes à la parole, l’attaquant ivoirien a fini par exaspérer les siens au point d’être aujourd’hui persona non grata à Marseille. Même club mais autre cas de figure avec Lassana Diarra qui après une première saison réussie sur la Canebière tente désespérement de quitter les lieux, en vain… Bloqué dans un club qu’il ne semble pas porter dans son coeur, le tricolore s’est mis à dos le Stade Vélodrome. Que dire alors du cas de Mathieu Valbuena, devenu ennemi public numéro 1 depuis son passage chez l’ennemi.


Performances et fidélité

A Lyon, c’est Jeremy Morel, un habitué des sifflets provenant de son propre camp, qui a dernièrement subit insultes et menaces de la part des Kops rhodaniens. Ici, pas d’erreur de communication mais plutôt un niveau de jeu jugé bien trop faible. Preuve que la performance reste le nerf de la guerre. Alexandre Lacazette n’a aucunement ce genre de problème avec des prestations haut de gamme sur le terrain, ce qui ne l’empêche pas d’être lui aussi pris pour cible par les fans. Il aura suffit d’une sortie médiatique mal maitrisée dans le timing pour mettre le feu aux poudres. Après 7 ans passés au plus haut niveau, le joueur souhaite quitter son club formateur. Un choix légitime mais l’annoncer le jour du derby face aux verts reste une stratégie discutable…

En mémoire du passé

La fidélité, une douce utopie dans le monde du football. Chouchou des hammers, Dimitri Payet a souhaité voir plus grand que le milieu de tableau de Premier League. Un bras de fer et un retour à l’OM plus tard et on ne garantie plus vraiment sa sécurité dans les rues de Londres où des supporters de West Ham n’ont pas hésité à piétiner son maillot et à vandaliser son véhicule. Enfin, parfois, l’histoire d’amour n’est tout simplement pas possible dès le départ, à l’image de celle tentée par Anthony Mounier à Saint-Etienne. Formé à l’OL, le joueur a déjà un pedigree compliqué, mais quand les souvenirs d’insultes envers les verts refont surface, les choses se corsent encore un peu plus. Résultat, un prêt annulé 48 heures après son officialisation.

Des virages au pouvoir

Socle des clubs, les supporters semblent détenir un pouvoir de plus en plus croissant. Avec la mondialisation du football et son développement économique, ces traditionnalistes sont de plus en plus souvent déçus par ceux qui portent leurs couleurs avec de moins en moins d’attachement. Désormais, les tribunes peuvent clairement influer sur la composition d’un effectif en poussant vers la sortie certains éléments et en empêchant la venue de certains autres. Conscient de cet état de fait, les footballeurs ont tendance à se muer en policitiens pour se mettre le public dans la poche. Aujourd’hui, un joueur n’est plus uniquement jugé pour ce qu’il fait sur le terrain, mais aussi et surtout pour ce qu’il dit en dehors. Un devoir d’exemplarité qu’il serait pourtant inimaginable d’imposer à leurs juges.

Top articles

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT