Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé est l’été mouvementé passé par le club phocéen, notamment à cause des erreurs de son président…
L’intersaison a été agité du côté de l’OM…Entre la révolution vécue par l’effectif, l’abandon de Marcelo Bielsa et le début de saison raté du club, il s’est passé beaucoup de choses cet été du côté de la Canebière. Principal responsable de ces évènements, le président Vincent Labrune est dans la ligne de mire des supporters. Retour sur les 10 conneries réalisées cet été par le bras-droit de Margarita Louis-Dreyfus…
1) La gestion des fins de contrats
A l’OM, à défaut de jeter directement l’argent par les fenêtre, on le fait à travers les joueurs. Ainsi, dès le mois de juin dernier, des cadres comme André-Pierre Gignac, Andre Ayew, Jeremy Morel et Rod Fanni ont quitté le navire sans rapporter le moindre centime. La raison ? Ils étaient tous en fin de contrat…Une aberration pour les deux premiers cités dont la valeur marchande imposait à la direction de prendre le risque de les prolonger aux conditions exigées (d’autant qu’ils ont confirmé leur volonté initiale de rester au club) quitte à ne pas les garder cet été. Pour les deux derniers, leur expérience n’aurait pas été de trop cette année…Comment faire grandir les jeunes talents sans les laisser au contact de leurs ainés ?
2) Le sacrifice de Payet
Non content de voir son équipe amputée de ses deux meilleurs éléments, Vincent Labrune indique publiquement avoir l’obligation de vendre avant le 30 juin afin d’équilibrer les comptes. Pas le meilleur moyen d’être en position de force dans les négociations…Il l’apprendra à ses dépends en voyant les tractations autour d’Imbula trainer en longueur au point de pousser le président marseillais à envisager un autre départ. Meilleur passeur du championnat et leader technique de l’équipe, Dimitri Payet est ainsi sacrifié et vendu à la va-vite à West Ham pour une somme de 15 millions d’euros qui semble aujourd’hui dérisoire, d’autant qu’elle n’empêchera pas le départ d’Imbula à Porto avant le passage devant la DNCG. Début juillet, l’OM est décimé…
3) Les vacances de Bielsa
Alors que son président s’amuse à placer les meilleurs éléments de l’effectif aux quatre coins de l’Europe, l’entraineur marseillais s’offre lui des vacances à rallonges en Amérique Latine tandis que son contrat n’a toujours pas été signé. Résultat, Marcelo Bielsa débarque comme une fleur plus de 10 jours après la reprise de son groupe avec peu de choses à tirer de son passage à la Copa America, sorte de justificatif d’absence. Pas de quoi dissuader Bielsa de faire trainer les négociations concernant son contrat, preuve que le respect est en train lui aussi de préparer ses valises. Il nous a toujours été dit qu’à l’OM, l’institution prîme sur les personnes…Pourtant, ce genre de traitement de faveur va à l’encontre de ce principe et peut avoir des effets pervers. A trop donner le baton, Labrune finira par se faire battre…
4) Le contrat de Bielsa
Le monde du foot ne laisse pas de place à la faiblesse. A force d’accorder avantages et confiance à un personnage aussi imprévisible que Marcelo Bielsa, arriva ce qui devait arriver…ou peut-être ce que Labrune souhaitait qu’il arrive tant le président a tout fait pour exaspérer son entraineur. Après lui avoir placé une quenelle l’an passé concernant le mercato, cette fois, c’est au sujet du contrat de l’argentin que la pillule a été mise ou du moins a tenté de l’être. A l’heure de signer le contrat, des modifications ont vraisemblablement été apportées sur les modalités de durée (1+1 sous conditions au lieu de 2 ans d’emblée). Un détail suffisant pour provoquer la fuite de Marcelo Bielsa au terme de la 1ère journée de Ligue 1, alors que l’effectif a été batî par et pour lui.
5) Le numéro de Valbuena
Puisqu’un coup dur n’arrive jamais seul, les supporters marseillais apprennent quelques temps plus tard que Mathieu Valbuena rentre en France et qu’il évoluera désormais sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais, l’un des principaux concurrents du club. Un affront considérable qui amène le président marseillais à remettre à disposition le numéro 28 porté par le joueur lors de ses 8 saisons passées à l’OM. Une réaction qui met à nouveau en lumière l’absurdité d’avoir honoré des joueurs « lambdas » tels que Valbuena et Diawara en retirant leurs numéros des listes. Bien loin d’être des Mozer et des JPP, ces derniers ont très certainement reçu cet hommage afin d’indirectement accentuer l’importance de la période de la présidence de Vincent Labrune. #démagogie
6) L’endettement de l’OM
Si l’OM peut se targuer d’afficher un bilan positif de 50 millions sur ce mercato, ce n’est qu’un feu de paille. Avec pas moins de 5 prêts dont 3 avec options d’achats obligatoires, le club phocéen s’est déjà mis dans le rouge pour la saison prochaine. En l’absence de directeur sportif, Vincent Labrune doit gérer les secteurs administratifs, financiers et sportifs et s’il y a bien un domaine où l’homme possède des lacunes, c’est bien dans le dernier cité. Comment lui expliquer qu’en matière de football, la spéculation est autrement plus risquée et incertaine qu’en économie. S’il s’est souvent venté d’avoir assaini des comptes fragilisés par ses prédécesseurs (il avait pourtant un droit de regard sur toutes les opérations à l’époque), Labrune a d’ores et déjà remis l’OM dans la difficulté pécuniaire, surtout en cas de non-qualification pour la Ligue des Champions en fin de saison.
7) La mort du projet Dortmund
Depuis maintenant 2 ans, le fameux projet inspiré du club allemand est mis en place. Pourtant, il demeure loin d’en avoir l’envergure. Bien évidemment, les jeunes talents de l’OM ont été plutôt bien vendus (22 millions pour Imbula, 17 pour Thauvin, 12 pour Lemina), néanmoins, le timing laisse à désirer. Le modèle qui consiste à laisser partir des éléments à forte valeur lorsque son successeur est déjà dans l’effectif n’a clairement pas été respecté et ce ne sont pas pas les arrivées de Bouna Sarr, Georges-Kevin Nkoudou, Karim Rekik et Lucas Ocampos qui rassureront les foules. Aujourd’hui, l’OM se retrouve avec un effectif dépourvu d’expérience et en cruel manque d’éléments de haut niveau capables de tirer le groupe vers le haut…
8) La fin de mercato
A trop faire le fanfaron, on s’expose à un brutal retour de flammes…Persuadé de réaliser les meilleurs affaires en toute fin de mercato, Vincent Labrune a laissé trainer les deux dossiers prioritaires du club et de Michel, son nouvel entraineur. Postes essentiels au système de l’espagnol, ceux d’attaquant de pointe et de meneur de jeu ne seront donc pas doublés avant janvier ! Une aberration, une faute professionnelle et une véritable catastrophe alors que l’OM va s’engager sur 4 tableaux avec les seuls Barrada et Michy en spécialistes à ces postes. Sur le point de faire signer le joueur de Tottenham Lamela, Labrune en a oublié ses priorités et les notions de sécurité qui poussaient à avoir une solution de repli au cas où les choses tourneraient mal…De l’amateurisme dans toute sa splendeur.
9) La communication
Tout au long de l’été, l’homme s’est voulu rassurant que ce soit auprès du staff, des joueurs mais aussi et surtout des supporters avec qui il a eu plusieurs réunions ces derniers mois. Les promesses réalisées n’ont plus de substance lorsque l’on a perdu la confiance de ses interlocuteurs. Ca a été le cas avec Bielsa, avec certains joueurs et désormais avec les virages du Vélodrome…Bientôt, Margarita Louis-Dreyfus pourrait elle aussi commencer à douter. Dernier fait en date, l’homme annonce publiquement vouloir terminer dans le Top 5 cette année. Pourtant, l’objectif imposé dans le contrat de Bielsa était la 3ème place…Depuis son départ, les joueurs continuent d’annoncer viser le podium…Entre raison et ambition, le double discours se dissout dans un océan d’ambiguité.
10) L’image
Pour le charisme on repassera…Malgré les lunettes de luxe, la coupe de Bobo, et les tenues vestimentaires à la fois chic et décontractées, Vincent Labrune est loin d’en imposer en terme d’image. S’il est plutôt pote avec les autres présidents de Ligue 1, certains ne se privent pas pour le malmener de manière récurrente à l’image d’un certain Jean-Michel Aulas qui, malgré de nombreux défauts, surpasse largement le marseillais en matière d’aura. Marseillais, il ne l’est même pas vraiment puisque l’homme vît la plupart du temps à Paris, loin des problèmes quotidiens du club. Enfin, lorsqu’il s’agit de hausser le ton, Kyril Louis-Dreyfus (17 ans) lui vole la vedette, ce qui lui rappel son simple statut de valet de Margarita, la propriétaire de l’OM…
