Chaque semaine, je vous propose d’aborder un thème d’actualité sous un autre angle, sans obligation formelle ni aucun tabou. Aujourd’hui, le sujet développé traite de la liste de Didier Deschamps pour l’Euro 2016…
Il ne figure pas dans la sextape de Valbuena, c’est pourtant bien lui qui risque d’être b****… S’il faudra encore patienter jusqu’au 15 avril prochain pour savoir si Karim Benzema sera sélectionnable pour l’Euro 2016, l’attaquant français n’a jamais semblé aussi loin des bleus. Bien évidemment, il faudrait être aussi malhonnête qu’un politicien pour ne pas admettre que sportivement, l’homme a légitimement sa place parmi les 23. Sans contestation possible, le madrilène est le meilleur attaquant dont dispose l’équipe de France, mais les choses ne sont pas si simples. Depuis plusieurs mois, l’image du joueur a été écornée par plusieurs affaires auprès d’une opinion qui ne veut plus le voir sous la bannière tricolore (70% contre). Au centre du débat, Benzema paye probablement « un délit de sale gueule » dans un pays où l’extrémisme est croissant et les amalgames sont légions. Dans ce contexte, on imagine bien la volonté du sélectionneur de marquer sa patte en se privant d’un élément brillant mais vu comme « perturbateur » par la plèbe et aux soutients aussi embarrassants qu’un grossiste présent à ton jugement… Ce ne serait pas la première fois #Cantona98.
Avec 25 buts en 29 matches cette saison, toutes compétitions confondues, Karim Benzema réalise l’une des meilleures saisons de sa carrière, ce qui fait de lui l’un des buteurs les plus redoutables actuellement en Europe. Plus appelé en bleu depuis novembre dernier, l’ancien lyonnais n’a pas vraiment brillé chez les bleus depuis le mondial 2014 (3 buts contre 4 pour Griezmann, 5 pour Giroud, 2 pour Gignac). Tous buteurs lors des matches amicaux face aux Pays-Bas (3-2) et la Russie (4-2), ses concurrents au poste d’attaquant axial ont donné satisfaction. Dans le même temps, la classe biberon représentée par Anthony Martial et Kingsley Coman a défoncé les portes de l’équipe de France sur les ailes au point que l’on voit mal aujourd’hui comment ils pourraient ne pas faire partie du groupe tant leur potentiel et leur maturité sont impressionnants. De manière plutôt paradoxale, les bleus n’ont jamais semblé aussi bien armés offensivement que depuis que Benzema n’est plus dans le coup.
A n’en pas douter, ces résultats convaincants sont contraires aux intérêts de Benzema… En l’espace d’une semaine, les bleus ont démontré qu’ils pouvaient faire sans l’une de leurs pièces maitresses, et il y a des signes qui ne trompent pas. Quiconque se montre quelque peu aguerri en matière de football a pu se rendre compte que l’animation offensive française a connu une véritable métamorphose. A croire qu’en l’absence de Benzema, plusieurs éléments se sont libérés. Ils ne jouent plus pour lui mais les uns pour les autres et force est de constater que ça fonctionne. Preuve que les absents ont toujours tort, conscients d’avoir des intérêts communs, les offensifs des bleus ont affiché une grande solidarité à l’image de la célébration du but de Gignac avec ses concurrents du poste placés sur le banc. « Seul contre tous », Benzema ne peut même plus demander conseil à ROHFF… Conséquence, il pourrait bien connaître le même destin qu’un certain Samir Nasri en sélection.
