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Vente d’albums : Pourquoi la première semaine est-elle si importante ?

Vente d’albums : Pourquoi la première semaine est-elle si importante ?

La première semaine d’exploitation pour un album de Rap est devenue celle de tous les dangers… Comme le prouve les premières ventes dévoilées de Jul, Rohff et Booba…

Mise à jour : Les chiffres de la première semaine des albums Feu de Nekfeu, Rohff Game de Rohff et Nero Nemesis de Booba sont disponible.

« La dictature de la première semaine », nouvelle punchline dans la panoplie du « journaliste » rap et du public. Cette formule forte ne fait que constater un fait : les ventes n’ont jamais été aussi importantes dans le rap et encore plus celles de la première semaine. Difficile d’expliquer ce nouveau diktat qui provoque sueurs froides chez les rappeurs (Gradur expliquait récemment avoir « peur qu’on se foute de sa gueule s’il ne vendait pas 10 000 en première semaine ») et excitations parmi les amateurs de rap, tah le PMU.

Qui a la plus grosse fanbase ?

La première semaine c’est la semaine des supporters, le moment où tout se passe et la horde d’auditeurs passifs se transforme en fervents supporters (jusqu’à aller cacher les CD des rappeurs concurrents). Ceux qui vont se procurer la précieuse galette dès les premiers jours sont des « fans » du rappeur qui n’ont pas besoin de se voir dévoiler tous les morceaux de l’album ou d’attendre l’avis des autres auditeurs pour faire confiance au produit. Les précommandes lancées 2 ou 3 mois avant la sortie en sont la démonstration. Un artiste comme Jul qui possède une bonne fanbase utilise aussi streets clips ou des freestyles, comme le freetyle Booska’Sangoku pour alimenter leur fans de contenus. Les chiffres de la première semaine de l’album Rohff Game viennent de tomber, de même que pour la réédition de Feu de Nekfeu, ainsi Nero Nemesis de Booba.

Ce démarrage est un élément important pour un rappeur, il lui offre de la légitimité par la fidélité de ses fans. Booba est un rappeur habitué aux gros démarrages, pour D.U.C il vendra plus de 41 000 albums en seulement une semaine. Sa place de numéro 1 lui est attribuée par sa capacité à mobiliser ses « ratpis » pour remplir ses Bercy, acheter du Unkut etc… soutenir dans les bacs en première semaine malgré un leak.

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La fin des exploitations longues ?

En 1998 sortait le classique « Opéra Puccino » d’Oxmo, un album qui mettra 8 ans à être disque d’or. Une autre époque où les oeuvres avaient le temps de vivre. « Or Noir » de Kaaris provoque de la nostalgie alors qu’il est sorti il y’a seulement deux ans. La consommation de la musique s’est accélérée, les rappeurs passent de projet en projet (Alonzo parle d’un projet tous les six mois) et n’ont plus le temps d’assurer leur promotion sur le long terme.

À quoi bon décrocher un platine au bout de deux ans d’exploitations alors que l’on aura eu le temps de se battre pour 4 first weeks entre temps (à base d’albums réétiquetés en mixtapes). Mais pourquoi ce sprint si finalement les gains financiers sont les mêmes ? C’était sans compter l’argument commercial des ventes.

« Ce rappeur inconnu, cartonne ! »

« Figuriez-vous que je ne vous connais pas, mais j’ai entendu dire que vous étiez numéro 1 des ventes » une rengaine commune à la télévision (n’est-ce pas LaurentOutan). Une grosse entrée dans les charts permet d’augmenter la visibilité des rappeurs : Top iTunes pour entrainer les achats de curieux, squatter les tendances YouTube pour multiplier les vues, attirer l’attention des télévisions pensant augmenter leur audimat en invitant les artistes à la mode et surtout attirer les programmateurs radios. Exploser sa first week c’est rentrer en playlist par derrière en cassant le carreau. PNL, malgré un buzz énorme, a dû attendre les 16 000 ventes de leur première semaine pour décrocher un Planète Rap exceptionnel.

Face à tant de retombées, certains rappeurs (et surtout leurs maisons de disques) n’hésitent pas à flouer le public en communiquant sur les certifications qui se font au placement et non pas à la sortie de caisse (les disques d’or et de platine se font sur les ventes aux magasins et pas par les consommateurs finaux, comme nous vousl’expliquions). On se retrouve avec un disque d’or en première semaine à 16 000 ventes pour Youssoupha et un disque de platine à 66 000 ventes pour Gims lors de la sortie de Subliminal. « Les hommes mentent, les femmes mentent, les chiffres ne mentent pas ».

La bataille pour faire tomber les records !

De grosses ventes en première semaine entrainent une dynamique vertueuse, c’est pourquoi les rappeurs se battent pour faire tomber les records (quitte à être contre-productif en gaspillant toutes leurs cartouches pour s’assurer une bonne first week).

Mais une nouvelle révolution se profile : les « mid » (pour mid-weeks) qui tombent dans les mains des pros en milieu de semaine avec les ventes des 3 premiers jours (vendredi, samedi, dimanche). Un indicateur encore plus précoce, parfait pour les consommateurs compulsifs de rap, qui risque de prendre un coup de projecteur à l’occasion du choc des titans de ce 4 décembre. Après seulement 3 jours les premiers chiffres sont tombés : Booba comptabilise déjà 27 937 ventes, Rohff 16 151 et Nekfeu ferme la marche avec 9 000 ventes pour sa réédition. Mais l’empereur des « mid » n’est autre JUL avec ses 49 915 ventes en trois jours… #TeamJUL

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