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Tiers Monde : « Je suis un gros fan de Daft Punk ! »

Tiers Monde : « Je suis un gros fan de Daft Punk ! »

Découvrez l’interview de Tiers Monde à l’occasion de la sortie de l’album « No Future ».

Le deuxième album de Tiers Monde, No Future, est sorti vendredi 29 avril. Sur celui-ci, le rappeur originaire du Havre rend hommage à son collectif Din Records, avec le titre Sans E. Dans ce morceau, il utilise le lipogramme, un procédé qui consiste à produire un texte d’où sont délibérément exclues certaines lettres de l’alphabet, en l’occurence le E. « C’était une vraie galère (à écrire, Ndlr), reconnaît l’artiste. J’invite juste les gens à tenter de faire un 4 mesures comme ça. » Tiers Monde revient ensuite sur la genèse de son label. « Salsa (le manager, Ndlr), je ne sais même pas depuis combien de temps je le connais tellement ça fait longtemps. Medine, Brav ou Proof, c’est encore le même microcosme. On était au collège ensemble, Brav et Medine étaient dans la même classe en primaire. Avant de faire du rap, on faisait du foot ensemble. De fil en aiguille, on a réussi à se professionnaliser. Puis Medine a « pété » et on a pu plus ou moins tous en bénéficier. »

Avant de faire du rap, on faisait du foot ensemble

No Future comprend également le titre Babel, dont le clip se veut très symbolique et imagé. « L’histoire de la Tour de Babel, ce sont des humains qui ont voulu construire une tour pour aller tuer Dieu, rappelle le Normand. Dieu a alors brouillé leur langue afin qu’ils ne se comprennent plus. Moi j’ai voulu faire la métaphore avec le rap pour rappeler qu’il y a des moments où on devrait être coordonnés et qu’on a parfois tendance à mettre la tête sous l’eau de certains pour en élever d’autres. Ce n’est pas que dans le rap, tu le vois dans d’autres milieux. »

S’il existe bien une musique qui peut s’adapter à tous les styles, c’est le rap

Sur le morceau Amour superficiel, Tiers monde a utilisé la talkbox, un appareil permettant à un musicien de faire prononcer des syllabes à son instrument de musique en utilisant sa bouche. « J’ai galéré pendant une dizaine de jours à apprendre ce truc-là. Je suis un gros fan de Daft Punk, explique-t-il. Je me suis dit qu’il fallait que je tente l’expérience un jour. Ça reste de la musique, il ne faut pas être limité. S’il existe bien une musique qui peut s’adapter à tous les styles, c’est le rap. Quasiment tout l’album s’est fait comme ça, en choisissant des couleurs précises. » Sur No Future, le Havrais rend hommage à MC Solaar, sans le dédicacer dans le texte du morceau consacré à ce pionnier du rap français. « Beaucoup de gens me disent que je suis issu de l’école de MC Solaar, que je suis le dernier Solaar. Mais en fait, je ne suis que Tiers Monde. Ce titre est plus une démonstration pour montrer comment je sais rapper (…) Si tu fais l’arbre généalogique du rap, tu vois que Solaar se trouve à peu près partout. Si tu tires une ficelle de Booba, tu arriveras à Solaar à un moment. Pareil pour Kery James. »

Aujourd’hui, je peux vivre avec mon statut d’intermittent

Lorsqu’il était à l’école primaire, Tiers Monde a étudié un texte de MC Solaar. Il regrette aujourd’hui que l’éducation nationale ne mette pas plus en avant les œuvres des rappeurs français. « Ils préfèrent faire faire aux élèves de la flûte à bec. Qui se trimballe avec ça dans son sac à dos aujourd’hui ? », interroge-t-il. Toujours en matière de culture, le membre de Din Records confesse qu’il ne lit guère. « Je pourrai avoir envie de combler ce manque, mais je vais manquer de temps, de patience ou d’envie. Malheureusement, la science est dans les livres. » Le rap à messages n’est plus très vendeur à l’heure actuelle. Ce qui n’empêche pas Tiers Monde de rester optimiste. « J’espère que c’est un cycle. Pas mal de gens kiffent ce genre de rap. Aujourd’hui je peux vivre avec mon statut d’intermittent du spectacle et continuer à faire de la musique. »

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