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Soprano : « La base du racisme, c’est la peur de l’autre… »

Soprano : « La base du racisme, c’est la peur de l’autre… »

A l’approche de la sortie de son nouvel album, l’artiste avait rendez-vous avec l’équipe de Booska-P…

Il tient le rythme… Voilà maintenant près de 10 ans que Soprano a entamé une carrière solo en parallèle de son aventure avec les Psy 4 de la Ryme. A l’aube de la sortie de son sixième album, le rappeur marseillais peut appréhender l’événement avec confiance et sérénité tant les précédents projets ont rencontré le succès. En attendant la sortie de l’Everest le 14 octobre prochain, Soprano a accordé une interview sans langue de bois devant les caméras de Booska-P.

C’est la m**** sur tous les continents

Sous un timide soleil parisien, Soprano explique que la couleur de cet album correspond à son état d’esprit du moment :  » Quand tu as des enfants, forcément tu gamberges et tu constates que c’est la m**** sur tous les continents… Tout ça me touche depuis toujours, je chantais Le monde est stone il y a des années déjà. Plus le temps passe, plus je m’ouvre et ça se ressent dans la musique. L’Everest est la finalité d’un concept entamé avec Cosmopolitanie, mais il faut toujours continuer à monter. «  explique-t-il.

J’ai du en faire plus que les autres

A 37 ans, Soprano possède un riche parcours de vie qu’il sait habilement évoquer à travers ses chansons :  » J’ai eu le sentiment de devoir en faire plus que les autres, pas seulement parce que j’étais noir mais aussi parce que je suis issu d’un quartier et j’en avais les codes. C’est une réalité pour beaucoup de jeunes. Aujourd’hui, vu l’état de la société et ce que subit la jeunesse de ce pays, je me dis qu’il faut envoyer des messages positifs pour donner de la force. On ne peut pas fermer les yeux. » déplore-t-il.

Il ne faut pas perdre le message

Si avec le temps, Soprano s’est progressivement éloigné du rap traditionnel pour s’ouvrir à d’autres horizons, ce choix n’a pas été dicté par son public :  » Je n’écoute pas mes auditeurs même si je les aiment beaucoup. Je fais comme je veux ! Dans le monde du rap, même ceux qui n’écoutent pas forcément ce que je fais me respectent et apprécient qui je suis et ce que je représente. J’essaye de ne pas me concentrer sur ce que les gens veulent de moi. Par exemple, j’ai bien vu la tendance festive et afro dans le rap actuel, je n’ai pourtant pas hésité à envoyer Le diable s’habille en Prada parce qu’il ne faut pas perdre le message. «  rappelle-t-il.

Tout le monde devient parano

Face à la déliquescence du vivre ensemble, Soprano s’interroge et tente de trouver les clés : « Le monde a le coeur déchiré. Pour changer les choses, chacun doit d’abord se changer soit-même, chacun y met sa pierre. Il n’y a plus vraiment de dialogue, on tisse des liens faux, la communication est partie et ça créer beaucoup de problèmes. La première définition du racisme c’est la peur de l’autre, pas la haine. Il y a un gouffre qui sépare les gens, on ne sait pas qui sont les autres et on ne se sent pas en sécurité. Personne ne se parle et tout le monde devient parano. » regrette-t-il.

L’affaire Burkini, c’est n’importe quoi !

A l’heure où les nouvelles générations possèdent de nouveaux codes, certains d’entre eux peuvent être perçus comment potentiellement dangereux, notamment chez les jeunes filles :  » A la maison on aime le morceau Work de Rihanna, un jour le clip est arrivé… Ma fille a 9 ans, elle voit ce genre d’images. Je suis parti en vrille ! Comment lui expliquer que ce n’est pas comme ça ! Beaucoup de jeunes filles veulent ressembler à ce qu’elles voient à la télé ou dans les magazines… C’est la société qui les poussent à être comme ça. A l’époque, les filles se dénudaient moins. C’est comme l’affaire Burkini, pourquoi ? C’est n’importe quoi ! Il faut donc que les filles se mettent à poils pour être validées ? C’est ça les critères ? «  s’interroge-t-il.

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