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PLK, le Parisien fait de « Platinum » [PORTRAIT]

PLK, le Parisien fait de « Platinum » [PORTRAIT]

Portrait d’un artiste qui a son mot à dire…

Après une longue aventure au sein du Panama Bende, PLK a pris soin de développer son rap en solitaire. A l’instar du Polonais Robert Lewadowski, il colectionne les buts en bon numéro 9. Un soliste capable de faire le spectacle, comme il l’a prouvé sur Platinum, un projet complet dévoilé le 30 mars dernier. Un tape avec laquelle il a surpris son monde grâce à de morceaux aussi implacables qu’originaux. Ce qui valait bien une rencontre dans les locaux de Booska-P.

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PLK, un bosseur accompli

C’est bien simple, la mixtape du rappeur n’a pas fait dans la demi-mesure. Dans Platinum, on se retrouve avec pas moins de 17 morceaux, rien de mieux pour apprécier le talent du bonhomme. Ici pas de failures, le tout est travaillé, bien conçu et peut s’écouter d’une traite. De la première piste Pas Besoin jusqu’à la dernière, Flamenco, rien ne tombe à plat. Dès lors, il était important de poser la question à l’artiste. Quelle est sa façon de bosser ? « Je travaille beaucoup. J’ai mon studio chez moi. Cela veut dire que je dors au-dessus de mon studio, que je mange dans mon studio, que je fais tout dans mon studio. J’y bosse environ six heures par jour donc au final, ça fait que je sors beaucoup de morceaux ».

C’est donc à domicile qu’il conçoit ses projets. Peu de temps après la sortie de Ténébreux, le Parisien s’est permis de signer un nouvel opus de haut vol. Pas de projet test, ou d’essais sur les réseaux sociaux, PLK et et son équipe maîtrisent leur sujet en fonctionnant selon leurs propres règles. C’est avec la même credo qu’il agit, semaines après semaines : « En fait, mes projets crash-test, je me les fais tout seul. Je prends 50 titres, on tape dedans, puis en enlève jusqu’à garder ce qu’on préfère. Là, par exemple, on n’a pas pu en enlever plus et on a gardé 17 morceaux ».

En soi, l’écriture, c’est juste du taf, mais je viens aussi du Panama, où on aimer bien freestyler. Il y avait ce truc en plus, une concurrence saine

Pour ce qui est de l’écriture, il mise encore une fois sur le travail. Un véritable leitmotiv pour le jeune homme, qui a également été à bonne école avec le Panama Bende. Fort d’une sacrée expérience, il s’applique néanmoins à proposer un message, une cohérence, dès que qu’il le peut : « En soi, l’écriture, c’est juste du taf, mais je viens aussi du Panama, où on aimer bien freestyler. Il y avait ce truc en plus, cette concurrence saine, qui faisait qu’on aimait se tirer la bourre. Je pense que ça peut avoir une importance. Il faut être appliqué et raconter quelque chose. Même si aujourd’hui, la tendance s’éloigne du message, faut quand même rester sur cette base et avoir des textes cohérents ».

L’originalité au rendez-vous

Comme il le dit lui-même, PLK préfère « travailler ses thèmes, car l’egotrip peut lasser au bout d’un certain moment ». Ainsi, il s’est ramené avec une foule d’ambiances différentes dans Platinum. Une manière pour lui de montrer à tous sa passion pour la musique en général, et notamment le rap : « J’aime la musique au sens large et j’adore tenter de nouvelles choses. Un bon morceau, c’est un bon morceau, peu importe le style. Un bon titre, tu le kiffes, non pas parce que c’est de la zumba ou autre, mais parce que ça te touche personnellement. Donc moi je kiffe faire de la musique en général et du rap plus particulièrement ».

Voilà donc pourquoi on a par exemple droit au terrible Dis moi oui, aux sonorités très brésiliennes. Cependant, il prévient, il continuera à proposer un son qui lui ressemble, loin de coller aux tendances et aux modes trop éphémères : « Un mec qui fait tout le temps la même chose, ça peut être chiant. Mais j’essaye de ne pas me perdre non plus. Il y a plein de gens qui vont dire que je tente des choses juste pour tenter, mais ce n’est pas vrai. J’essaye ne pas m’éloigner de qui je suis ». Il ne s’interdit par exemple pas de foutre un extrait des Ratz, un dessin animé signé Eric et Ramzy, dans un de ses sons : « J’étais avec un pote chez moi et on a déliré là-dessus avec un phrase, « c’est le son qui fait danser les rats ». Chez nous, on aime bien s’appeler comme ça, du coup, c’était tout trouvé (rires). On s’est dit que ça pouvait le faire vu que le morceau Hype est assez dansant. Etre décalé de temps en temps, ça ne fait de mal à personne ».

J’aime la musique au sens large et j’adore tenter de nouvelles choses. Un bon morceau, c’est un bon morceau, peu importe le style

En ce qui concerne les visuels, l’artiste ne lésine pas non plus, essayant à chacune de ses sorties d’innover. Un vrai travail d’équipe, comme il l’explique, qui a récemment illustré avec la manière les impactants Platinum et Pas les mêmes : « En réalité, on travaille tout ça en équipe. On essaye de s’appliquer plus que la moyenne. Dans le rap, on trouve de plus en plus de beaux clips. Car maintenant tu peux arriver avec un beau résultat pour pas grand-chose. Nous, on fait tout pour arriver avec un délire différent ».

Un rappeur honnête avec lui-même

Enfant du 14ème arrondissement de la capitale, PLK transporte avec lui un métissage propre à Paris. Sur son parcours, il aura croisé Alpha Wann, Nekfeu et bien d’autres figures du sud : « A Paris, c’est simple, si tu peux avoir le 18ème arrondissement au nord et le 14ème au sud, des écoles très fournies. Chez nous, on est proche de la banlieue sud et beaucoup de mecs de banlieue se ramène. C’est frais, ça fait un bon mélange ». Le 14ème centre du monde ? Pas vraiment, car l’artiste a des es racines polonaises et corses. Modeste sur la question dans ses textes, le rappeur reste pourtant attaché à ses origines : « Déjà, le nom suffit (rires) -PLK est une contraction de « Polak » ndlr-. Ce n’est pas un sujet que j’aborde tout le temps, même si j’aime bien le placer. Je n’ai pas spécialement envie de mêler mes parents à ma musique, ils font leurs trucs de leur côté. Après, peut-être que dans un album, tu as aussi plus le temps d’aller en profondeur dans le sujet. Là, sur une mixtape, je me sentais moins à l’aise avec ça ».

A Paris, c’est simple, si tu peux avoir le 18ème arrondissement au nord et le 14ème au sud, des écoles très fournies

Autre sujet abordé à sa façon, celui des femmes. Il ne se contente jamais d’imaginer une vie nocturne faite de nightclubs et autres michetonneuses, mais traite du thème sans barrières, à la PLK, entre sincérité et réalité crue : « Je voulais faire les choses à ma manière. C’est chiant qu’on aille tous s’encastrer dans le même sujet avec les mêmes sons. Moi, pour dire la vérité, je ne vais pas en boite. Du coup, je ne vais pas parler d’un monde que je ne connais pas, je reste dans mon truc. C’est tout de suite compliqué de traiter un truc que tu connais moins. En boite, je n’y vais que pour bosser donc ça limite le texte ».

Son projet Platinum, salué par le public, parvient à faire la différence et à classer le rappeur comme l’un des plus attendus de sa génération. Un homme bien dans ses pompes et qui ne tremble pas face aux cages adverses. La mire bien réglée vers l’avenir, PLK en a encore sous la semelle…

Crédits Photos : Antoine Ott

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