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Mic Fury Interview L’Oeil du cyclone

Mic Fury Interview L’Oeil du cyclone

Ancien membre du groupe OSFA et du collectif Royal Squad, Mic Fury avait disparu du paysage rapologique depuis six ans. Aujourd’hui, le rappeur d’Argenteuil (95) amorce son retour : il finalise son deuxième album solo, intitulé L’œil du cyclone. Entretien.

Pourquoi avoir arrêté le rap en 2006 alors que ton premier album solo avait plutôt bien marché (Au bout du tunnel, sorti sur le label Radioactif Industry et co-produit par DJ Pray One, s’est écoulé à plus de 10 000 exemplaires) ?

J’ai dû arrêter le rap pour accompagner mon père dans sa maladie, un cancer, à l’époque de mon premier album. Durant cette période et malgré le nombre d’albums vendus, j’ai vite perdu l’envie de rapper. A côté de cela, j’ai dû gérer d’autres épreuves, plus dures les unes que les autres.

Quel(s) objectif(s) t’es tu fixé en revenant dans le rap game ?

Depuis gamin, je prends le rap comme une passion. Je n’ai aucun objectif professionnel avec cette musique et je suis loin du milieu rap et de son côté « M’as-tu-vu ». Je suis très éloigné de tous ces pantins égocentriques.

Quelles ont été tes principales motivations pour renouer avec le rap ?

Après le décès de mon père en 2010, je me suis réconcilié avec cette musique, petit à petit. L’envie de renouer avec elle m’a poussée à aller au Maroc, à Casablanca, sur les terres de mon père, pour clipper le titre Chawarma avec mon label French Cut Music. C’était un clin d’œil a mon père, à sa mémoire. J’avais besoin de reprendre le rap de là où mon père est parti.

« Les gens sont des moutons qui beuglent mais finissent toujours par fermer leurs bouches »

Dans quel état d’esprit a été réalisé ce morceau ?

Ce titre n’est pas à l’image de ma musique. C’est juste un constat à travers le gimmick « Chawarma », qui veut dire que les gens sont des moutons qui beuglent mais finissent toujours par fermer leurs bouches. Malheureusement, en France, les gens critiquent souvent sans voir plus loin que le bout de leur nez. Sauf qu’ils ne font jamais mieux : c’est la mentalité française qui veut ça…

En quoi consiste ton travail à l’heure actuelle ?

Aujourd’hui je suis directeur artistique et artiste au sein du label French Cut Music, avec mes producteurs Solo et Kytao. Je suis entouré par les beatmakers Sayd des Mureaux, Médéline et Cannibal Smith pour préparer mon deuxième opus, L’œil du cyclone. Mais je dois admettre que je suis dans des sphères différentes au niveau du business ces temps-ci, loin du rap. Je ne suis pas là pour être une star, je veux juste faire de la musique et pouvoir la contrôler à 100 %. Je suis indépendant depuis 1996, donc les galères, le taf, la rue, tout ça je connais. Je suis au meilleur de ma forme en ce moment. La naissance de mon fils m’a fait mûrir et j’ai beaucoup de choses a raconter. De vraies choses de la vie, pas ces conneries de bling-bling à outrance. Chez moi, au Val d’Argenteuil, il n’y a que les « bicraveurs » qui roulent en Lambo ou en Ferrari. A part ça, les gens vivent comme ils peuvent, c’est à dire simplement. A long terme, je pense m’investir sur des artistes de ma ville et soutenir mon cousin FIK 2 de VNF.

Regardez le clip Chawarma, extrait du prochain album de Mic Fury, L’Oeil du cyclone :

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