Le Havrais s’est confié devant les caméras de Booska-P…
Il manie l’art du contre-pied…Sans crier gare, Médine a sorti à la surprise générale son nouvel EP nommé Démineurs. Un projet qui marque le retour de l’artiste en indépendant, toujours au sein du label Din Records. A cette occasion, l’artiste a accueilli l’équipe de Booska-P dans sa ville du Havre pour un entretien intimiste sans langue de bois.
Je suis contre le communautarisme !
Heureux de faire découvrir son quotidien, Medine nous décrit son mode de vie : « Moi j’ai grandi à Mont-Gaillard, mais au Havre on le droit de déménager c’est pas comme à Paris où changer de département est vécu comme une trahison. Je ne vis pas dans un quartier huppé parce que je n’ai pas les moyens, c’est hors de prix ! Mes enfants sont à l’école publique, c’est ça la vrai vie ! Je suis contre le communautarisme même au sein de l’éducation nationale. Il y a beaucoup de préjugés sur moi, je ne veux pas régler les problèmes par le communautarisme même si au nom de la laïcité on s’autorise des choses de plus en plus dépravantes. » explique-t-il.
Il n’y a pas Medine et son alter-ego
Artiste engagé, Medine ne cache pas qu’il livre plusieurs combats et explicite pour nous sa manière de voir les choses : « C’est important d’agir à plusieurs niveaux. Mon but n’est pas de faire du biff dans le rap et de partir à l’étranger. Déjà est-ce que ça existe ? J’en doute de plus en plus…Moi je suis franco-algérien, ça signifie que je veux bâtir une partie de ma vie ici. Pour moi, c’est une vocation, un mode de vie, je fais pas le rappeur, je suis un rappeur, je ne joue pas un double jeu, je ne joue pas rôle donc il n’y a pas Médine et son alter-égo » raconte-t-il.
De nos jours, les gens sont choqués pour tout et n’importe quoi
Nommé Médine et membre du label Din Records, le rappeur ne considère pas que ça fait beaucoup : « C’est un peu comme la Mafia K’1 Fry, on a un état d’esprit, un idéal de vie. Nous c’est la foi, c’est un peu notre garde-fou. Aujourd’hui je le revendique, on aimerait avoir les trais de caractères de notre spiritualité, de ce qui nous soude, de ce qui est une philosophie de vie. De nos jours, les gens sont choqués pour tout et n’importe quoi…Je me serais nommé l’arnaqueur, personne aurait été choqué… » argumente-t-il.
On ne respecte plus les divergences
Concernant le rapport entre musique et islam, Medine donne son interprétation : » L’avis le plus majoritaire dans la communauté musulmane depuis l’apparition de l’Islam dit que la musique est interdite que ce soit l’écoute ou la pratique. L’avis minoritaire renseigne qu’il n’y a pas une affirmation « la musique est interdite » mais plutôt un type de musique. C’est quand tu y met de la vulgarité, de l’indécence, de l’apologie, là c’est interdit. La musique est autorisée sous conditions selon moi. Le grand drame de la communauté musulmane actuellement, c’est qu’on ne respecte plus les divergences » conclut-il.
