Actualités Musique

Lossa, entre freestyles et larges influences [PORTRAIT]

Lossa, entre freestyles et larges influences [PORTRAIT]

Rencontre avec le rappeur de 28 ans à l’occasion de la sortie de « C’est réel ».

Habitant de La Rochelle, Lossa est un artiste sans frontière qui commence à se faire un nom dans la sphère rap. Adepte d’une musique très street mais éclectique, le rappeur vient de dévoiler son premier projet baptisé C’est réel. Pour l’occasion, Booska-P a décidé de dresser son portrait.

À LIRE AUSSI 
Lossa brûlant dans son freestyle « Booska Charbon » [VIDEO]

Un rappeur qui sait ce qu’il veut

A 28 ans, Lossa sait d’où il vient et sait surtout où il veut aller. Le rappeur né aux Antilles au début des années 1990 a par la suite parcouru l’hexagone en grandissant à Paris, puis à La Rochelle. Baroudeur, il cherche désormais la stabilité en tentant de s’imposer dans ce vaste rap jeu. Celui qui aime se qualifier comme un salaud tient d’ailleurs son blaze de ce surnom…

Et des rappeurs à La Rochelle, ça ne court pas les rues. Fier représentant de sa ville, Lossa déplore cependant ce manque d’acteurs du rap au sein du lieu où il réside : « A La Rochelle, je suis le seul qui fait du rap sérieusement, on ne trouve pas trop de rappeurs. Il y a des petits groupes, ils sont jeunes et ils essayent, mais c’est vrai que ce n’est pas la même mentalité que sur la capitale. Là-bas, personne n’a encore percé donc pour eux ce n’est pas quelque chose de forcément concret, c’est pour ça que je montre un peu l’exemple. » Cumulant des centaines de milliers de vues avec ses séries de freestyles sur Daylimotion et sur Facebook, Lossa peut en effet bénéficier d’une notoriété conséquente, notamment dans sa région, lui permettant de motiver et d’inspirer les plus jeunes.

Cela fait longtemps que je fais de la musique, j’en ai toujours fait

L’artiste n’est d’ailleurs pas novice dans son domaine. C’est très jeune, âgé d’à peine plus de dix ans, qu’il commence à expérimenter la musique en rédigeant ses premiers textes : « Cela fait longtemps que je fais de la musique, j’en ai toujours fait. Depuis que j’ai 13 ans environ, j’écris des textes, c’était déjà du sérieux à l’époque. J’étais plus dans le dancehall à l’époque, je rappais un peu, mais je faisais les deux. C’est un peu ce qui s’écoute aux Antilles donc j’ai peut-être été inspiré. Je disais la même chose que ce que je raconte dans mon rap, seules les sonorités qui ont changé. »

Lossa, productif et innovant

Celui que l’on connaît pour ses freestyles énervés et très orientés vers le quotidien de la rue est un mordu de rap depuis sa plus tendre jeunesse. Il bénéficie également d’influences plus larges, lui qui est né aux Antilles et qui a l’occasion d’y retourner régulièrement.

Lossa se confie ainsi sur ses influences et les artistes qu’il a pu écouter en étant plus jeune : « Dans ma jeunesse, j’écoutais beaucoup de rap français. Genre Lunatic, Sniper et tout ce qui s’est fait après. Aujourd’hui, je suis plus sur du reggae. Le rap français se porte bien, il y a ce qu’il faut et pour tous les goûts. »

Au début, on était parmi les seuls à faire des freestyles toutes les semaines sur Facebook

C’est avec la série de freestyles #HelloWorld, diffusée sur la chaîne Youtube de Daymolition, que Lossa a commencé à se faire un nom, mais pas seulement. Il a pu également compter sur celle débutée sur Facebook l’année dernière. Il estime même faire partie des pionniers de ce genre de concept sur les réseaux : « Les séries de freestyles, c’était pour m’ouvrir des portes, j’essayais de rentrer par n’importe laquelle. Sur Facebook, j’ai vu que ça prenait, alors j’ai continué. Puis j’ai vu qu’après, il y en a pas mal qui ont commencé à faire ça. Parce qu’au début, on était les seuls à faire des freestyles toutes les semaines, tous les dimanches sur Facebook. »

Faisant preuve d’une belle productivité depuis ses débuts, Lossa se démarque avec ses freestyles incisifs. Il est intéressant de connaître son processus de création et les moments de vie qui peuvent l’inspirer durant l’écriture : « J’écris assez vite, après ça dépend de l’inspiration, quand elle est là ça peut venir vite. C’est une envie et un besoin de s’exprimer, c’est comme ça que vient l’inspiration. Parfois, il se passe quelque chose autour de moi et je vais avoir envie d’écrire dessus, je vais enregistrer une mélodie, ça dépend c’est vraiment quotidien, au jour le jour. Faut être actif tout le temps. L’écriture chez moi, c’est par période. Parfois je ne vais pas avoir envie ou le besoin d’écrire et parfois je ne fais que ça. Je ne force pas la chose, mais je suis tout de même assez productif. »

Un premier projet comme un mélange des genres

Lossa est également connu pour rapper son quotidien, la rue, la vraie : « Je rappe dans le sombre par rapport à mon vécu, à ma vie, mon entourage. J’ai besoin que ce soit cohérent et authentique, ma vie est sombre donc je ne vais pas faire le mec qui va totalement bien ou qui raconte des choses fausses. »

Pour son tout premier opus, Lossa a dû et doit toujours faire ses preuves auprès du public. Se faire entendre, mais également se faire apprécier : « C’est mon premier projet donc il a fallu démarcher et faire du bruit, mais je bosse dessus depuis un an. Cela a pris du temps pour développer ma marque, donc entre temps, j’enregistrais beaucoup et il y a beaucoup de titres qui datent de cette époque. Mais là, depuis que je sais que je vais faire un projet réel, j’ai enregistré de nouveaux morceaux. La tracklist compte aussi des sons enregistrés il y a 3, 4 mois. »

Ce projet, c’est vraiment un mélange entre le kick et les sonorités plus estivales

Avec ce tout premier projet, Lossa compte procurer deux sensations : scotcher les auditeurs à leur siège, mais également les faire danser. Ainsi, on note une réalisation éclectique et divisée en deux univers distinctifs, l’un kické et terre-à-terre, l’autre plus festif : « Ce projet, c’est vraiment un mélange entre le kick et les sonorités plus estivales. Il y a un côté festif et un autre plus sombre, mais ça reste cohérent, ce n’est pas non plus le grand écart. C’est suivant l’humeur, tous les jours, quand t’écris, t’es pas dans la même humeur, c’est normal. Ma volonté, c’est aussi d’élargir mon public. »

Du côté des prods, rien n’est fait au hasard et Lossa a décidé de s’entourer de jeunes beatmakers français déjà bien installés tels que Lil Ben et Cash Money AP, pour un opus conséquent et diversifié. Pour le moment, Lossa évolue seul et ses relations avec les autres rappeurs semblent minimes, mais des collaborations pourraient voir le jour prochainement : « Dans notre coin, on est un peu isolé donc on ne croise pas grand monde, mais depuis que je suis sur Paris, j’en croise un peu plus. Donc, là, on a un truc qui se prépare mais je peux pas en parler pour le moment… »

Reste donc à patienter pour savoir ce qu’il nous réserve !

Crédits photos : Antoine Ott.

Top articles

Dossiers

VOIR TOUT

À lire aussi

VOIR TOUT